Cactée

    De Wiki Maria Valtorta
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    Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs d'origine quasi exclusivement américaine. La plante succulente est souvent décrite comme ayant une origine qui serait exclusivement américaine et initiée par l'apport de Christophe Colomb, comme explicité ici ⇒ Les points en débat.

    Ce serait, selon cette approche, un élément anachronique de l'œuvre de Maria Valtorta, qui ferait référence à une plante qui n'aurait pas sa place dans la Palestine du premier siècle.

    Il est mention à plusieurs reprises dans l’œuvre de Cactées, dont en EMV 221.1, EMV 147.3 et EMV 335.1, et ainsi, par extension, du figuier d'inde, lui même un cactée.

    Nous aurions donc une plante connue de l'antiquité dans l'ancien monde, comme le confirme certains botanistes et historiens, et une trace discutable à l'arrivée de la découverte du nouveau monde, et donc un mystère planerait sur cette plante.[1][2]

    Problèmes taxonomiques des Opuntias[modifier | modifier le wikicode]

    Les opuntias constituent depuis longtemps un problème taxonomique pour diverses raisons:
    1. Les opuntias peuvent se reproduire par propagation végétative, embryonie adventive et auto-fertilité. Ces mécanismes de reproduction aident à maintenir des combinaisons génétiques particulières, à perpétuer des hybrides et, par conséquent, à créer des énigmes taxonomiques pour le systématicien.
    2. Il y a un manque d'intérêt de la part des collectionneurs amateurs et des passionnés, ce qui fournit peu de connaissances sur les espèces à partir des plantes cultivées.
    3. Il y a un manque d'enquêtes botaniques détaillées (par exemple des monographies systématiques et des études de populations) se concentrant sur les différents genres au sein du groupe opuntioïde.[3]
    Rebman & Pinkava: Opuntia cacti of North America (il est question des points 5, 6 et 7)

    Rhipsalis baccifera : une exception[modifier | modifier le wikicode]

    "C’est le seul cactus dont l’aire d’origine couvre l’Afrique, c'est ainsi le seul cactus trouvé dans la nature hors du Nouveau Monde."[4]

    Ce type de cactée remet donc en cause l’idée d’une origine exclusivement américaine des Cactaceae.[modifier | modifier le wikicode]

    et ont donné lieu à la proposition de différentes hypothèses parmi les scientifiques.

    Hypothèse de dispersion[modifier | modifier le wikicode]

    Rhipsalis baccifera ssp mauritania Stirton
    Certains auteurs soutiennent l’hypothèse selon laquelle R. baccifera aurait migré préhistoriquement de l’Amérique vers l’Ancien Monde. Le mécanisme proposé serait le transport des graines par des oiseaux migrateurs.[3]


    Problèmes posés par cette hypothèse[modifier | modifier le wikicode]

    • The Society of Malawi Journal note :
    "Pour la germination, les oiseaux dont les graines étaient attachées à leurs pattes n'auraient certainement pas pu se poser là où les plantes poussaient sur les parois rocheuses."[5]
    Migration transatlantique


    Un oiseau bagué en juillet 1986 dans le Massachusetts, Etats-Unis, a été retrouvé mort le 26 octobre 1986 à Esquibien, Finistère. Il s’agit d’un des quatre cas avérés de traversée ouest-est de l’Atlantique, sur 1 million d’oiseaux bagués en Amérique du Nord ![6] (Sterne pierregarin)


    • le Docteur Phil Maxwell, dans un article publié pour la première fois dans le "New Zaeland Cactus and Succulent Journal" :[7][8]
    "Gibson et Nobel ne donnent aucune documentation sur la faisabilité de la dispersion des graines par les oiseaux. De quelle longue distance parlent-ils exactement ? 10 km, 50 km ou 1000 km ? (...) Rowley (1978) mentionna les trois possibilités et fit ce commentaire : Roland Gosselin a accepté trop facilement les oiseaux comme facteur responsable pour la présence des Rhipsalis dans l’Ancien Monde, mais il n’a jamais franchement penché en faveur d’aucune théorie."
    estimation des distances avec Google Map
    Maxwell conclut :
    "Il n'y a pas besoin de beaucoup réfléchir pour réaliser à quel point ce scénario est invraisemblable."

    et se demande même pourquoi ce serait le seul Cactée que l'on retrouve de cette manière alors qu'il y aurait beaucoup de candidat, si une espèce de Cactée se retrouve dans l'ancien monde pourquoi il n'y a pas d'autre Cactée.

    Hypothèse humoristique du "substitut de gui"[modifier | modifier le wikicode]

    le Dr.Maxwell mentionne :
    "Il y a une autre variante de la dispersion par le vecteur humain que je mentionne rapidement et uniquement pour son côté ridicule. Je ne sais pas qui l'a suggéré pour la première fois mais le sujet est souvent abordé sur le mode de la plaisanterie. (par exemple Rowley en 1978). On a suggéré que les marins nostalgiques de leur pays utilisaient les Rhipsalis comme un substitut du gui au cours de longs voyages maritimes.."[7] [8]
    L'idée est même proposée sur la page Wikipédia de R. baccifera,
    • "Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer la dispersion de R. baccifera : des oiseaux migrateurs auraient pu en transporter des graines dans l'Ancien Monde." • "la plante aurait pu être introduite par des marins dans l'Ancien Monde, peut-être en tant que substitut du gui pour les fêtes de Noël."
    l’hypothèse émise pour répondre à un problème important auquel il faut donner une réponse pour ne pas remettre en cause l'ensemble du modèle par les spécialistes, avec une touche d'humour, n'ont finalement pas de vraie donnée ni empirique ni théorique, et même si cette hypothèse est une impossibilité logique. Malheureusement elle est prise en compte sur la page Wikipédia mais ne relève pas des hypothèses sérieuses émises par les spécialistes qui se sont penchés réellement sur la question.

    Autres hypothèses évoquées[modifier | modifier le wikicode]

    Personne ne soupçonne d'échange commerciaux ou de mouvement humain entre l'Ancien Monde et le Nouveau Monde avant Christophe Colomb.

    Il reste donc

    • Courants marins : "Benson l'admet, il n'y a aucun courant océanique susceptible d'avoir transporté les Rhipsalis à travers l'océan Indien, de Madagascar jusqu'au Sri Lanka."[7][8]
    • Vicariance : Hypothèse du Dr. Phil Maxwell, mais finalement rejetée à partir de différentes études, dont la génétique de cette plante permet de dire que la divergence génétique, est trop récente pour admettre la dispersion par vicariance.[9][10]

    Hypothèse génétique[modifier | modifier le wikicode]

    "Il y a aussi des occasions où les analyses moléculaires donnent de manière spectaculaire résultats inacceptables. Un exemple vient d'une phylogénétique moléculaire récente analyse des mollusques bivalves où deux gastéropodes (escargots) sont imbriqués dans les bivalves ! Ce sont des problèmes de ce genre qui m'ont amené à conclure que, bien que la biologie moléculaire fournisse un outil puissant pour la systématique études, il ne donne pas à lui seul toutes les réponses."[7]
    Une étude récente conclut :
    "R. baccifera a subi un plus grand nombre de mutations au cours de son évolution, comme en témoignent les nombreux réarrangements de la structure de son génome cp. Cela pourrait lui avoir permis une large distribution et une survie dans différents environnements."[11]
    Chez certaines plantes parasitées ou soumises à de fortes pressions pathogènes, on observe une réduction ou réorganisation du génome cp.

    Pour conclure[modifier | modifier le wikicode]

    "Les Rhipsalis apparaissant hors Amérique sont des proches parents de R. baccifera (J.S. Mueller), très largement répandu à l'échelle mondiale"

    "Il est clair, d'après la discussion qui précède, que je condidère le scénario de dispersion par les oiseaux comme aussi noyé dans l'eau que n'importe quel oiseau d'une forêt humide qui aurait essayé de traverser l'Atlantique en volant."[7][8]


    "diversification simultanée de plusieurs des principales lignées de plantes succulentes du monde sur de multiples continents."[12]
    Nous aurions donc des plantes qui se comportes comme des plantes endémiques qui ne seraient pas originaire du vieux continent mais qui se seraient répandus hors de leur habitat naturel, alors même qu'aucune des hypothèses d'introduction de cette plante réfléchies n’est réellement crédible pour rendre compte de la répartition et de l’origine de ce cactée, et donc des Cactaceae en général :
    • ni l’apport anthropique,
    • ni les courants marins,
    • ni l’ornithochorie,
    • ni même en supposant la dispersion par des mouvements tectoniques sur des millions d’années.

    puisqu’aucune théorie ne permet l’introduction de R. baccifera depuis le Nouveau Monde. le cactée ne serait pas une importation mais une réintroduction, espèce réduite à l’extrême (et le R.Baccifera aurait survécu à une extinction grâce à une résistance particulière à un agent pathogène ou champignon).

    "Les Rhipsalis forment un genre hautement spécialisé, très peu susceptible de s'être développé pendant le Mésozoïque, et certainement pas antérieur au reste de la famille, ni même proche parent du groupe ancestral." Benson (1982)


    " Les Rhipsalidinae ne le cèdent assurément en ancienneté à aucun autre cactus. Le fait qu'ils soient dérivés d'autres cactus est tout à fait impossible."  Croizat (1961)[7][8]

    Cela expliquerait pourquoi l’Opuntia apparaît tantôt comme une découverte du Nouveau Monde, tantôt comme une connaissance botanique antique.


    À minima, la thèse connu du grand publique est irrecevable et contradictoire d’après les différents travaux sur ces questions. Puisque l'hypothèse retenue et répandue et celle de la dispersion par les oiseaux, alors même qu'elle n'est retenue par aucun fait vérifié, ni même de l'avis de spécialistes, par aucun chercheurs ayant réellement étudié cette idée.

    Avant le XIXe siècle, on croyait à une pluralité de présences géographiques confirmée par les textes antiques et les observations contemporaines. Depuis la systématisation de la biogéographie moderne, on impose une origine unique américaine, quitte à nier ou réinterpréter les sources anciennes.

    Ainsi, l’idée "cactus = exclusivement américain" n’est pas un fait universellement établi mais une construction scientifique moderne, en tension avec les traditions savantes antérieures et actuelles.

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Candolle "Revue de la famille des cactées" p85-86 chapitre XI
    2. (M. Sprengel (Hist. rei herb. 1, p. 92)
    3. 3,0 et 3,1 JON P. REBMAN AND DONALD J. PINKAVA, Florida Entomologist, December 2001, Opuntia cacti of North America—An Overview, San Diego Natural History Museum / Arizona State University
    4. Theo Campbell-Barker, « Notes of Rhipsalis baccifera – Malawi’s True Cactus », The Society of Malawi Journal, vol. 57, no 2,‎ 2004, p. 38-43
    5. The Society of Malawi Journal, 2004, Vol. 57, No. 2, p. 42
    6. https://www.migraction.net/index.php?m_id=1517&bs=21
    7. 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 et 7,5 Dr.Phil Maxwell, Bathgate's Road, Waimate, South Canterbury (Copyright November 1998. Reprinted with permission of the author. This article originally appeared in the New Zealand Cactus and Succulent Journal.) https://rhipsalis.com/maxwell.htm
    8. 8,0 8,1 8,2 8,3 et 8,4 L'Histoire controversée des Rhipsalis Traduction Française de l'article du Dr.Phil Maxwell
    9. Biogeography and evolution in neo- and palaeotropical Rhipsalinae (Cactaceae)
    10. Introduced and invasive cactus species: a global review.
    11. Complete Chloroplast Genome of Rhipsalis baccifera, the only Cactus with Natural Distribution in the Old World
    12. https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1100628108
    Traduction Française, Docteur Phil Maxwell, article publié pour la première fois dans le "New Zaeland Cactus and Succulent Journal" Novembre 1998 : L'Histoire controversée des Rhipsalis

    Version originale, Dr Phil Maxwell : Dr.Phil Maxwell, Bathgate's Road, Waimate, South Canterbury (Copyright November 1998.) This article originally appeared in the New Zealand Cactus and Succulent Journal.


    en conclusion de son article le Dr.Maxwell cite et explique : « Comme je vis à une distance considérable des principales bibliothèques universitaires, il ne m’a pas été possible de consulter toutes les publications suivantes. Celles qui n’ont pas été vues sont marquées d’un astérisque. » (ci-dessous indiqué par un point)
    (Because I live a considerable distance from major academic libraries it has not been possible to refer to all of the following publications. Those not seen are marked with an asterisk*.)


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    Barthlott, W. 1979: "Cacti. Botanical aspects, descriptions and cultivation." Cheltenham; Stanley Thomas. 249 p. [English translation of "Kakteen" (1977)]

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