"Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez"

    De Wiki Maria Valtorta
    Jésus prêche dans une barque, James Tissot, Brooklyn museum

    Matthieu et Luc rapportent, presqu'à l'identique, cette exclamation de Jésus mais dans un contexte différent:

    • Pour Matthieu 13,16-17, c'est en commentaire de la parabole du semeur: "Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu."
    • Pour Luc 10,23-24, c'est en conclusion de l'envoi des soixante-douze disciples: "Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu."

    L'exégèse y voit la référence à une source commune (source Q). Maria Valtorta éclaire, par le contexte de deux évènements distincts, le sens de cette déclinaison d'une même affirmation.

    Le questionnement de l'exégèse[modifier | modifier le wikicode]

    Chez Matthieu 13,16-17, la béatitude ("Bienheureux") fait partie d’un discours sur les paraboles (parabole du semeur, Matthieu 13,3-9). Il est centré sur la révélation des mystères du Royaume (v. 11), l’opacité du message pour certains et la citation d’Isaïe 6,9-10 (v. 13-15). Elle concerne principalement l’interprétation des textes : pourquoi certains comprennent-ils et pas les autres ?

    Chez Luc 10,23-24, le contexte est missionnaire : retour joyeux des 72 (v. 17-20), victoire sur les démons (v. 18), révélation eschatologique imminente (v. 21-22). La béatitude concerne principalement l’avènement messianique que les prophètes et les rois désiraient.

    S’agit-il d’une tradition primitive unique que Matthieu, témoin direct ou Luc, enquêteur minutieux, auraient déplacée pour servir leur propos. S’agit-il de paroles prononcées plusieurs fois, ce qui est possible mais non vérifiable ou s’agit-il d’un enseignement d’importance répété comme Jésus le fait pour d’autres sentences ?

    Ces interrogations se rattachent à l’hypothèse d’une source commune appelée source Q, composée d’un recueil de paroles de Jésus commun aux évangélistes synoptiques qui y puiseraient les éléments selon leurs intentions théologiques : Matthieu, écrivant pour une communauté juive chrétienne, accentue la continuité avec les prophètes. Luc, le faisant pour un public plus hellénistique, met l'accent sur la joie eschatologique.

    Le mot central "voir" n’a pas le même sens dans Matthieu et dans Luc. Chez Matthieu, "voir" signifie comprendre le mystère. Il est lié aux “yeux ouverts” du disciple, en contraste avec la foule. Chez Luc, "voir" c’est être témoin des œuvres messianiques, des signes du Royaume. D’où la question : le sens théologique de “voir” a-t-il évolué d’une tradition à l’autre ?

    Les deux évangiles citent un désir des prophètes de "voir" ce que voient les disciples. Mais dans Matthieu il s’agit de mettre en valeur la révélation du mystère à travers Jésus, tandis que dans Luc il s’agit de montrer que les disciples participent à l’accomplissement du salut.

    Pour l'exégèse, il s’agit donc, globalement, d’identifier la source de ses similitudes et la cause de ces différences.

    Dans Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

    Contextualisation[modifier | modifier le wikicode]

    La notion de recueil source n'existe pas dans l'œuvre de Maria Valtorta. Cela concerne, en effet, la transmission de la vie et des enseignements de Jésus alors que les visions sont présumées en voir le déroulement initial.

    À ce titre les passages étudiés de Matthieu et de Luc se trouvent principalement dans deux épisodes situés à sept mois l'un de l'autre:

    Matthieu 13,23-24, à la suite de la parabole du semeur, se trouve inséré en EMV 180.5. La parabole elle-même est rapportée en EMV 179.5.

    Luc 10,16-17 se trouve en EMV 280.5 rapportant le retour des 72, mais l'imprécation contre les villes impénitentes et l'exultation de Jésus, que Luc intercale, sont rapportés dans un épisode ayant eu lieu un mois plus tôt, au moment où les apôtres sont envoyés en mission avant les 72 disciples (EMV 266.13-14).

    La béatitude de Matthieu[modifier | modifier le wikicode]

    La parabole du semeur et son explication ne sont pas propres à Matthieu (13,1-23) : elles sont rapportées aussi par Marc (4,1-20) et par Luc (8,4-15) qui notent des détails complémentaires que Maria Valtorta unifie en un seul récit, ce qui correspond à la réalité présumée. La spécificité de Matthieu, témoin de la scène, est la mention de la béatitude qui n'est pas dans les autres récits.

    Le contexte[modifier | modifier le wikicode]

    Selon Maria Valtorta, la parabole est donnée à Bethsaïde où réside Pierre. L’Évangile de Marc précise que cela eut lieu "au bord de la mer de Galilée" et il est le seul à diviser la parabole de son explication : la première eut lieu devant une foule, la seconde eut lieu "quand il resta seul" avec les douze et quelques disciples, ce qui est cohérent avec la nature d’un enseignement qui ne s’adresse qu’aux disciples. Selon Maria Valtorta, ceci se passe au retour des disciples dans la maison de Pierre.

    Une discussion a lieu entre le Dieu de l'Ancien Testament, où Dieu apparaît souvent comme un législateur distant et transcendant (au-dessus de tout) et le Dieu immanent, proche et présent, comme un souffle vital qui nous anime sans nous écraser. C'est ce que découvrent Pierre et Simon le Zélote contre Judas et va motiver la béatitude.

    La spécificité du récit de Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

    La narration correspond à Matthieu 13,10-17. Elle en a la même structure, la même citation d’Isaïe, la même distinction foule/apôtres et la même béatitude des yeux et oreilles. Elle de distingue cependant par un développement de certains aspects théologiques et mystiques.

    • "L'imitation" de Dieu: "La perfection d'Adam était encore susceptible de grandir grâce à l'amour qui l'aurait amené à une image toujours plus exacte de son Créateur. Adam, sans la tache du péché, aurait été un très pur miroir de Dieu[1]. C'est pour cela que je dis : "Soyez parfaits comme est parfait le Père qui est aux Cieux[2]". Comme le Père, donc comme Dieu[3]."
    • La compréhension fragmentaire des prophètes: Pour Matthieu 13,17 la compréhension des prophètes et des justes fut incomplète. Dans Maria Valtorta Jésus explique: "Ils se sont consumés dans le désir de comprendre le mystère des paroles mais, une fois éteinte la lumière de la prophétie, voilà que les paroles sont restées comme des charbons éteints, même pour le saint qui les avait eues. Seul Dieu se révèle Lui-même[4]." Les prophètes n’ont pas “vu” les événements à la manière d'un film. Ils ont reçu, par l’Esprit, une connaissance réelle mais voilée du dessein messianique[5]. Ils comprenaient le sens profond des événements, mais non leur déroulement concret[6]. Leur mission n’était pas de décrire l’avenir, mais d’annoncer le salut à venir.

    La citation contestée[modifier | modifier le wikicode]

    Dans la suite de son commentaire sur les prophètes, Jésus annonce à Pierre ce qui sera la venue de l'Esprit Saint (Pentecôte) et l'infaillibilité pontificale. La dernière phrase a alerté le Père Romualdo Migliorini qui y a vu une réserve sur cette infaillibilité:
    "C'est pour cela que je t'ai dit ce matin[7] : "Un jour viendra où tu retrouveras tout ce que je t'ai donné". Maintenant tu ne peux retenir. Mais plus tard la lumière viendra sur toi, non pas pour un instant, mais pour un indissoluble mariage de l'Esprit Éternel avec le tien, qui rendra infaillible ton enseignement en ce qui concerne le Royaume de Dieu. Et comme ce sera pour toi, ce sera pour tes successeurs s'ils vivent de Dieu comme d'un unique pain[4]."     
    Maria Valtorta soumet l'objection à Jésus qui se charge lui-même d'y répondre:
    "Je réponds à ta question comme ceci :

    Il est vrai que l’infaillibilité du pape dans le domaine spirituel est une vérité définie. Elle existe en chacun de mes vicaires, indépendamment de sa forme de vie et de son degré de vertu. Mais il est tout aussi vrai que vous ne pourrez trouver un dogme défini et proclamé par des papes qui soient – de manière notoire ou non – privés de ma grâce[8].

    L’âme qui n’est pas en état de grâce ne peut être dans l’amitié de l’Esprit Saint[9]. Celui qui penserait qu’une telle chose est possible, aurait vraiment une pensée hérétique[10] ! Dieu est juste : de la façon dont il traite le pauvre, il traite le riche. de la façon dont il traite, le laïc, il traite le Souverain Pontife.          

    Malheureusement, il y a des zones sombres dans l'histoire de mon Église. Vouloir fermer les yeux pour ne pas voir ces taches sombres, c'est vivre dans l'obscurité sur la totalité de l'Église, même sur les très nombreuses et lumineuses angéliquement, divinement lumineuses, époques glorieuses de mon Église.        

    Parce que nous devons être sincères aussi dans ces choses, comme Moi, je l'étais pour mes apôtres, mes disciples et ceux qui m'ont suivi. Foules nombreuses qui n’étaient pas toutes composées de saints, pas toutes de tièdes, pas toutes de méchants. J'ai reconnu le mérite ou le démérite de chacun, j'ai donné à chacun ce qu'il méritait, sans tenir compte de raisons affectives particulières. La vérité est la vérité, en toutes choses.

    C'est également vrai dans l'étude de l'histoire. Et dans celle de l'histoire de mon Église. L'histoire, pour être histoire et non une fable, doit être impartiale.

    Les âges des ténèbres, d'ailleurs, sont ceux qui sont annoncés dans les allusions prophétiques de l'idole-berger et de ce Sebna, préfet du Temple[11]. Que ça pique et brûle, je l'avoue. Mais il n'est pas permis de dire "Anathème" à une vérité. Appuyez vous donc sur cette certitude : les dogmes sont vrais et l’infaillibilité existe parce que je n’accorde pas de dogmes à ceux qui ne le méritent pas[12]. C’est ce qui était inclus dans la phrase qui a suscité l’objection [...]"      

    Le 30-6-45, à 8 heure du matin[13]".        
    Cette explication de Jésus est opportune car l'infaillibilité du pape (en matière de foi) n'est pas conditionnée à sa sainteté mais à sa fonction. Elle est constitutive de la foi catholique. Elle existe en tout successeur de Pierre indépendamment de sa forme de vie, ce qui correspond exactement à la doctrine définie par le concile Vatican I (Pastor aeternus) et rappelée par Vatican II (Lumen Gentium §25) ainsi que par le Catéchisme (§ 891–892), ce que rappelle explicitement ici le commentaire de Jésus. Il semble distinguer ce qui est de la transmission intangible et pérenne de la foi de son explicitation magistérielle. Le dogme désigne en effet, au sens strict, une vérité révélée que l'Église propose de manière définitive et obligatoire pour l'ensemble des fidèles, de sorte que son déni constitue une hérésie[14]. C'est dire l'importance d'une telle décision. Le dogme a souvent été lié à des polémiques, ce qui demande donc à un grand soin dans le jugement définitif. Le dogme ne se limite pas aux situations conflictuelles: il intervient aussi pour expliciter et enraciner dans la Révélation publique, une longue tradition vivante dans les fidèles (ex. l'Assomption). Selon donc ce que précise Jésus dans Maria Valtorta, ces moments solennels bénéficieraient d'une présence particulière de l'Esprit Saint incompatible avec une situation de pécheur.

    En synthèse[modifier | modifier le wikicode]

    La béatitude de Matthieu 13,16-17 s’inscrit dans une dynamique de révélation progressive, où la compréhension des mystères du Royaume est réservée à ceux dont les yeux et les oreilles sont ouverts par la grâce. Cette béatitude est une invitation à voir au-delà des apparences, et à comprendre ce qui est voilé aux foules.

    Chez Maria Valtorta, cette dimension est amplifiée par la mise en lumière de la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testament, tout en insistant sur la nécessité d’une adhésion intérieure à la vérité révélée. La béatitude devient alors un pont entre la promesse prophétique et son accomplissement en Jésus, où la compréhension n’est plus fragmentaire, mais illuminée par l’Esprit.

    Cette approche ouvre une perspective pour aborder la béatitude de Luc 10,23-24 : si Matthieu met l’accent sur la compréhension du mystère, Luc, lui, célèbre la participation active des disciples à l’avènement du Royaume. La comparaison des deux textes permettra d’explorer comment ces deux dimensions — révélation et accomplissement — s’articulent dans la prédication de Jésus, et comment Maria Valtorta les intègre dans une vision unifiée de la mission messianique.

    La béatitude de Luc[modifier | modifier le wikicode]

    Jésus envoie les soixante-douze deux par deux, James Tissot, Brooklyn museum

    Le récit de Maria Valtorta (EMV 280.5) suit le récit de Luc 10,17-20 : le retour joyeux des 72 est suivi d'une mise en commun des exploits missionnaires. L'étonnement vient de la soumission des démons à laquelle Jésus assite en esprit: "Je voyais Satan tomber comme la foudre" et il les exhorte à se réjouir non des miracles mais du salut.

    L'interférence de Luc selon Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

    Cependant l'exultation de Jésus pour la révélation faite "aux tout-petits" (v. 20-22) n'est pas située à cet endroit: elle se trouve positionnée un mois plus tôt, en EMV 266, au retour des apôtres envoyés, en premier, évangéliser deux par deux (EMV 266.13-14) conformément aux récits de l'Évangile[15]. À cet endroit s'insère la référence aux enfants comme dépositaires de l'amour de Dieu:
    "Voilà celui qui sait aimer le plus parmi vous, L'enfant[16]. Mais ne tremblez pas vous qui avez déjà de la barbe sur les joues et même des fils d'argent dans les cheveux. Quiconque renaît en Moi devient "un enfant".

    C'est ce parallèle entre l'enfant et le disciple dans le Christ qui provoquerait l'interférence, chez Luc, avec l'exultation puisqu'il introduit la béatitude[17].

    La chronologie de Maria Valtorta sur le point précis de l'imprécation contre les villes impénitentes et l'exultation est plus conforme au texte de Matthieu 11,1-17[18]. Elle les rapporte similairement en EMV 266.

    La béatitude élargie à l’avenir de l’Église[modifier | modifier le wikicode]

    Dans le récit de Maria Valtorta, la béatitude, cantonnée dans Luc aux "prophètes et de rois" du passé, s'étend à l’histoire du salut:
    "Désormais ceux qui m'aimeront connaîtront toutes choses [...]  Ensuite vous parlerez pour Moi. Et puis... Oh ! les grandes foules, pas pour le nombre, mais pour la grâce de ceux qui verront, sauront et entendront, ce que maintenant vous voyez, savez, entendez ! Oh ! les grandes, les foules aimées de mes "petits-grands" ! Yeux éternels, esprits éternels, oreilles éternelles !  Comment puis-je vous expliquer, à vous qui m'entourez, ce que sera de vivre de manière éternelle, plus qu'éternelle, sans mesure, de ceux qui m'aimeront et que j'aimerai jusqu'à abolir le temps, et ils seront "les citoyens d'Israël" même s'ils vivent quand Israël ne sera plus qu'un souvenir de nation et ils seront les contemporains de Jésus vivant en Israël. Et ils seront avec Moi, en Moi, jusqu'à connaître ce que le temps a effacé et ce que l'orgueil a confondu.  Quel nom leur donnerai-je ? Vous apôtres, vous disciples, les croyants seront appelés "chrétiens[19]". Et ceux-ci ? Quel nom auront-ils ? Un nom qui ne sera connu qu'au Ciel. Quelle récompense auront-ils dès cette terre ? Mon baiser, ma parole, la tiédeur de ma chair. Tout, tout, tout Moi-même. Moi, eux. Eux, Moi. La communion totale..."
    Cette vision de l'avenir, dans laquelle Jésus exulte, se termine par une référence assez énigmatique à "ceux qui m'aimeront et que j'aimerai jusqu'à abolir le temps" dont le nom sera connu du Ciel. Elle appelle un développement futur.

    La béatitude de Matthieu et Luc selon Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

    Les béatitudes de Matthieu 13,16-17 et de Luc 10,23-24, bien que partagées par une source commune ou une tradition orale, s’inscrivent dans des dynamiques théologiques distinctes : l’une centrée sur la révélation des mystères du Royaume, l’autre sur l’avènement messianique et la participation active des disciples. L’exégèse, en interrogeant la source Q ou les intentions rédactionnelles des évangélistes, met en lumière la richesse de ces perspectives complémentaires, mais aussi les tensions entre compréhension et accomplissement, entre héritage prophétique et expérience eschatologique.

    Maria Valtorta, par la contextualisation narrative et mystique de ces passages, offre une clé de lecture originale. Elle unifie ces deux dimensions en montrant comment la révélation progressive — depuis les prophètes jusqu’aux disciples — culmine dans une communion totale avec le Christ. La béatitude n’est plus seulement un constat de privilège, mais une promesse d’intimité divine, étendue à tous ceux qui, à travers les siècles, accéderont à la "vision" par l’amour et la grâce. En élargissant la portée de ces paroles à l’avenir de l’Église, elle rappelle que le mystère du Royaume ne se limite ni à un temps ni à un lieu, mais se déploie dans une histoire de salut où chaque croyant est appelé à devenir "contemporain" du Christ[20].

    Ainsi, les interrogations soulevées par l’exégèse — sur la source, le sens évolutif de "voir", ou la continuité entre Ancien et Nouveau Testament — trouvent dans l’œuvre de Valtorta une réponse qui dépasse la simple harmonisation textuelle. Elles s’inscrivent dans une vision organique de la Révélation, où la Parole se fait chair non seulement en Jésus, mais aussi dans l’expérience vivante de ceux qui, hier comme aujourd’hui, accueillent le don de ses yeux et de ses oreilles. En cela, Maria Valtorta ne se contente pas d’éclairer un débat exégétique : elle invite à une lecture contemplative, où la béatitude devient chemin vers une communion toujours plus profonde avec le Christ, "lui en nous, nous en lui".

    Cette perspective, à la fois ancrée dans la tradition patristique et ouverte à une actualisation spirituelle, offre une piste pour aborder l’unité des Écritures et la mission de l’Église. Elle rappelle que la vérité révélée n’est jamais un objet de spéculation, mais une lumière qui se communique à ceux qui, comme les prophètes d’autrefois, désirent "voir" et "entendre" — non pour satisfaire une curiosité, mais pour s’unir à Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie.

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Cette notion est reprise dans la tradition patristique : Irénée, Maxime le confesseur, Jean Damascène. Benoît XVI revient sur cette notion dans son Audience générale du 25 juin 2008 sur St Maxime le Confesseur.
    2. Judas affirmait, un peu plus tôt, que vouloir imiter Dieu était de l'orgueil. Cette maxime, que Matthieu est le seul à rapporter (Matthieu 5,48), a été dite durant le sermon sur la montagne (EMV 171.5). Elle le sera à nouveau lors de la multiplication des pains (EMV 353.1), puis à Béthanie (EMV 550.4), et le mercredi avant la Passion (EMV 596.42), et une ultime fois sur le Thabor (EMV 634.8). Elle est présenté par Jésus comme un fondement de son enseignement.
    3. EMV 180.4.
    4. 4,0 et 4,1 EMV 180.5.
    5. St Thomas d'Aquin, se référant à 1 Corinthiens 13,12, écrivait que les prophètes voyaient "en miroir et en énigme".
    6. Pour les prophéties messianiques (ex. : Isaïe 7,14 | Isaïe 9,5 | Michée 5,1 | Zacharie 9,9 | etc.), les sources patristiques et scolastiques insistent sur un mélange de vision symbolique et de motion de l'Esprit, où les prophètes saisissent la réalité divine sans en voir le déroulement exhaustif. Ainsi Isaïe 53 décrivant le Serviteur souffrant, voit un serviteur humilié, rejeté, tué pour les péchés du peuple. Mais il ne voit pas le visage et l’identité personnelle : Jésus de Nazareth et les circonstances réelles : Gethsémani, le Sanhédrin, le gouverneur romain, la crucifixion, le tombeau vide. Isaïe a vu la souffrance rédemptrice en symbole, mais désirait voir l’homme concret qui accomplirait cela.
    7. À l'occasion de la parabole du semeur (EMV 179.3).
    8. Dans les papes qui menèrent, de façon notoire, une vie scandaleuse (mais qui n'entachèrent pas la transmission de la foi qui resta intacte), on trouve : Jean XII (955-964): Prostitution, abus de pouvoir, violence et excommunications arbitraires | Benoît IX (1032-1048): Corruption, simonie (vente de la papauté), immoralité sexuelle (y compris inceste), et abus des biens ecclésiastiques | Alexandre VI (1492-1503): Népotisme, extorsions, inceste présumé avec ses enfants (Lucrèce et César), et tentative d'empoisonnement | Léon X (1523-1534): Corruption financière, favoritisme familial | etc.
    9. On retrouve la même idée dans ces mots de Jésus à l’apôtre Jacques, fils d’Alphée, en EMV 258.6 : "Dieu accordera sa lumière en fonction du degré que vous aurez atteint. Dieu ne laissera pas la lumière vous manquer, à moins que le péché ne vienne éteindre la grâce en vous."
    10. Lumen Gentium § 25 précise en effet que le dogme est prononcé "avec l'assistance de l'Esprit Saint", ce qui le rend irréformable.
    11. Ce personnage sera solennellement repris dans le message à Pie XII du 23 décembre 1948 (Les Carnets).
    12. Les dogmes ne sont pas que mariaux (ce qui correspond aux derniers promulgués), ils commencent dès les premiers temps : Credo, la divinité de Jésus-Christ et la Trinité, l'Incarnation et les deux natures du Christ (divine et humaine), le péché originel, l'institution des sacrements par le Christ et leur efficacité pour la grâce, la présence réelle et substantielle du Christ dans l'Eucharistie, la fondation de l'Église par la volonté du Christ, la primauté et l'infaillibilité du Pontife Romain, etc.
    13. La vision du passage contesté (EMV 180.5) date du jeudi 7 juin 1945.
    14. Le CEC § 891 situe l'infaillibilité d'un "point de doctrine" dans ce cadre "définitif".
    15. Matthieu 10,5-15 | Marc 6,7-13 | Luc 9,1-6.
    16. Il s'agit de Marziam, fils adoptif de Pierre, présent à ce moment.
    17. EMV 280.5.
    18. Maria Valtorta note que Matthieu est le seul apôtre témoin de cet épisode qu'il rapporte longuement, n'ayant pu participer à l'envoi en mission pour cause de blessure.
    19. Voir la note sur cet anachronisme apparent.
    20. Cette lecture immersive est une caractéristique fondamentale de l'œuvre de Maria Valtorta.