Les Carnets

    De Wiki Maria Valtorta
    Les Carnets
    Page couverture de l'édition en français (2024) de "Les Carnets" Page couverture de l'édition en français (réimpression 2024)
    Détails de l'œuvre
    Auteur Maria Valtorta
    Rédaction Du 16 juin 1942 au 22 juin 1954 + textes sans date
    Nombre de pages 298
    Première édition en italien
    Titre Quadernetti
    Parution 2015
    Éditeur Centro editoriale valtortiano
    Traduction française
    Titre Les Carnets
    Traducteur Yves d'Horrer
    Parution 2018
    Éditeur Centro editoriale valtortiano
    ISBN 978-88-7987-236-0
    Diffusion Librairies - ventes en ligne - [site de l'éditeur]

    Sous le titre générique de "Les Carnets", l'éditeur a rassemblé, par ordre chronologique, différents écrits de Maria Valtorta éparpillés sur des feuilles volantes, des fascicules, trois bloc-notes et un cahier. Écrits à des dates diverses (à l'exception de certains sans aucune mention et impossible à dater), ils portent sur différents sujets, qui renvoient fréquemment à ceux des trois "Cahiers" et des "Lettres". Différentes mentions permettent de s'y référer.

    En fin de volume, une annexe de 37 pages expose la correspondance sur "La Tombe de Saint Pierre" sur la localisation de laquelle Maria Valtorta fut interrogée, en 1948, par l'entourage de Pie XII dans la suite de l'audience papale.

    À la différence des trois volumes des "Cahiers", les textes réunis dans les "Carnets" pourront s'augmenter, dans toute édition ultérieure, d'autres manuscrits épars qui pourraient être découverts parmi les documents valtortiens inédits.

    Sommaire de l'ouvrage

    • Vie et œuvres de Maria Valtorta (p. 7)
    • Les écrits de 1942 (p. 11)
    • Les écrits de 1943 (pp. 11-14)
    • Les écrits de 1944 (pp. 15-73)
    • Les écrits de 1945 (pp. 73-81)
    • Les écrits de 1947 (pp. 81-102)
    • Les écrits de 1948 (pp. 102-183)
    • Les écrits de 1949 (pp. 184-213)
    • Les écrits de 1950 (pp. 214-221)
    • Les écrits de 1953 (pp. 221-245)
    • Les écrits de 1954 (pp. 245-246)
    • Écrits sans date et impossible à dater (pp. 247-260)
    • Annexe : La Tombe de Saint Pierre (pp. 261-298)

    Les premiers textes

    [En avant-propos se trouve l'original du poème "Le mont sinistre", qui fut retranscrit sur un cahier et publié dans le volume Les Cahiers de 1943 à la date du 13 mai. Le terme "spinacristi", qui figure dans le commentaire suivant est expliqué dans l'introduction de l'Autobiographie. La date, précisée à la fin, est celle de l'année où le Père Migliorini alla trouver Maria Valtorta, alors infirme, et devint son directeur spirituel.]

    16 juin 1942
    "Voilà ce que la petite sœur "spinacristi[1]" a écrit après avoir vu une croix sur un mont, et l'Amour crucifié sur elle... Mais ne parlez à personne de ma... je n'ose pas parler de vision, mais simplement de "vue", afin qu'on ne me prenne pas pour une mystique ou pour une folle. Du reste, pour bafouer mon égo, il me vaudrait mieux être traitée de folle que de mystique. Car je ne le suis pas, et parce que je pourrais m'enorgueillir, et alors adieu !... Je pense que l'infinie Miséricorde, qui pardonne tant, s'éloigne des superbes; or je ne veux pas qu'elle s'éloigne de moi, tout comme je ne veux pas qu'elle me dise: "Comment t'es-tu permise d'en déformer l'idée par tes mauvaises rimes ?" Mais c'est précisément pour sa miséricorde que je vous prie, mon Père, de les accepter et de pardonner. Le 16 juin 1942 - Sœur Spinacristi"
    13 août 1943
    Invocation à Marie pour la paix.

    "En cette heure de ténèbres où une grande partie du monde pleure sur les ruines de sa patrie, tandis que maisons, affections et rêves sont brisés sous l'orage d'un châtiment mérité mais terrifiant, c'est avec la conscience obscurcie par les fautes et par la souffrance que nous invoquons le Ciel et toi, qui en es la Reine.

    Que la lumière de la grâce descende nous éclairer pour nous permettre de comprendre ce qui est réellement nécessaire et nous donner la capacité de le demander. Qu'elle vienne instruire nos cœurs, qui ont perdu la science de la Vie et ne savent que pécher. Qu'elle vienne nous enseigner la prière et l'amour.

    Nous avons un tel besoin d'aimer et de prier ! Nous ne savons plus le faire, en croyant vraiment en Dieu, en l'aimant de toutes nos forces et en aimant ceux qu'il nous a donnés comme frères. Nous ne savons plus aimer ni prier, et c'est la source de tous nos maux.

    À la place du cœur, nous avons un nœud de haine et de péché. Notre âme, tel un oiseau pris dans les filets de l'oiseleur, ne sait plus s'élever vers le Ciel et agonise en mordant la boue de la terre.

    O Marie, toi qui as obtenu que l'eau se transforme en vin dans les jarres[2], obtiens-nous le miracle le plus nécessaire: la conversion à l'amour de nos cœurs pétris de haine. Toi qui es la Mère de Dieu et la nôtre, extirpe en nous les tendances que nous tenons de Caïn.

    Par la maternité divine, immaculée et virginale qui forme ta double couronne, sois une seconde fois Mère; sois la Mère de cette pauvre humanité qui meurt sous l'étreinte du Vaincu sous ton talon[3], car il se venge de la défaite que toi, la Femme très forte, lui as infligée sur les hommes pauvres et aveugles que nous sommes.

    Unis-toi une seconde fois à l'Esprit d'amour pour nous engendrer à nouveau à la vie de la grâce.

    Si nous renaissons en toi, nous prendrons dans ton cœur la pureté que nous avons perdue et la charité qui nous rend enfants de Dieu. Alors nous saurons et nous pourrons élever encore notre cœur en une prière qui ne soit pas que des mots creux, mais un acte saint de foi et de volonté.

    Apprends-nous à prier et à aimer, ô Marie.

    Guide toi-même nos âmes et nos lèvres, Vierge sainte, pour demander cette paix dont tu es la Reine et la Trésorière, puisque tu es la Mère du Christ, qui est la Paix même.

    Apprends-nous à demander et à mériter la paix qui rend les enfants à leurs parents, les maris à leurs épouses, les pères à leurs enfants, la paix qui nous rend bons et actifs, une paix qui unisse les peuples, actuellement divisés, sous le signe de ton Fils, qui nous a commandés de nous aimer comme des frères et qui, comme Frère, nous a aimés jusqu'à donner sa vie pour nous.

    Paix, ô Vierge sainte ! À l'occasion de cette fête de ton Assomption, donne-nous la paix, ô Marie, afin que redoublent de foi ceux qui croient déjà en toi et qui t'aiment, non pas comme tu le mérites, mais dans la seule mesure de leur capacité à aimer; et aussi afin que croient ceux qui ne te connaissent pas pour ce que tu es en réalité, ceux qui te nient et ceux qui ignorent ton existence.

    Resplendis, ô Étoile du matin, sur ce ciel obscurci par les flammes et profané par les malédictions.

    Chasse par ton sourire le cauchemar qui s'est étendu sur le monde et qui pousse les fils d'Adam à douter de Dieu.

    Protège-nous, ô Reine, contre tous les pièges et défends la mission de ton Fils, venu apporter la paix au monde au prix de sa souffrance.

    Tu nous as dit, un jour : "qu'il soit fait selon la parole Dieu" et ces mots ont marqué le commencement du salut du genre humain.

    Oh ! Arrache pour nous à l'Éternel la parole de paix, en souvenir de cette heure où tu t'es unie à la sainte Trinité.

    Fais que les lèvres divines de ton Fils prononcent ce "fiat" béni et que, une fois qu'aura cessé le fracas des armes homicides, l'hymne qui célèbre la bonté du Seigneur et ta puissance s'élève devant le trône du Très-Haut et devant le tien, Vierge glorieuse."

    Franchement, je pensais ne pas pouvoir vous satisfaire.

    Voilà ce qui est venu aujourd'hui. Je l'écris, mais je ne le retranscris pas, car je suis sûre que vous m'en donnerez une copie.

    En ce qui concerne le reste de votre lettre, vous trouverez la réponse dans le cahier. C'est une bien belle réponse[4], autant pour moi que pour vous, et je crois qu'elle vous contentera comme elle me contente.

    Jésus, qui me regarde, écrasé sous le poids de la croix, veut alléger notre croix parce qu'il voit que nous ployons sous les tristesses de ces jours.

    Mais, pauvre Jésus, il est bien triste lui aussi...

    J'ai l'impression qu'à ma question angoissée: "Où vas-tu, Seigneur ? " il donne une réponse semblable à celle qu'il a donnée à Pierre: "Je vais mourir pour tous mes enfants qui ne savent plus mourir (avec foi, espérance et charité)."

    Si je pouvais vous faire voir le regard de Jésus ! C'est une mer profonde de douleur... et on n'aperçoit pas le fond de sa divine peine.

    Je vous remercie de votre lettre et de son contenu. Mais... ces billets qui me reviennent après avoir fait un tour par Viareggio... !

    CeIa suffit. Je m'arrête là, parce que j'ai un mal au dos épouvantable et que Jésus ne m'a pas épargnée aujourd'hui. Il m'a fait écrire je ne sais combien de temps...

    Je prierai pour votre prédication. Mais je prierai aussi pour que les oreilles de vos auditeurs ne soient pas de simples ornements inutiles, mais le moyen d'amener la Paroi*le dans les cœurs. Si cela ne se produit pas, c'est en vain que vous essaierez d'égaler les plus grands prédicateurs. Et si vous aurez le mérite de la prédication, les autres n'auront que le démérite d'être des... figures sans âme.

    Priez pour la pauvre gribouilleuse de Jésus que je suis, et bénissez-moi.

    Le 13 août 1943 Maria Valtorta"

    Notes et références

    1. Spinacristi ou "épine du Christ" fait généralement référence au jujubier de Palestine (Ziziphus spina-christi) dont les épines acérées servirent à tresser la couronne d'épines du Christ. Cette identification vient de plusieurs traditions anciennes et de la relique de la Sainte Couronne de Paris.
    2. Cf. Jean 2,1-11.
    3. Cf. Genèse 3,15.
    4. La bien belle réponse se trouve dans Les Cahiers de 1943, à la même date du 13 août.