Mère Teresa Maria et Maria Valtorta

    De Wiki Maria Valtorta
    P. Corrado Berti, Marta Diciotti, Mère Teresa Maria, fonds documentaire de la Fondation héritière de Maria Valtorta
    L'éditeur la présente ainsi :
    "Mère Teresa Maria de saint Joseph, dans le siècle Lidia Korompay, est née à Venise le 18 février 1900. Elle était la deuxième des sept enfants (cinq filles et deux garçons) d'Umberto Korompay et de Maria Fazzini. Cette famille était aisée. On y cultivait I'amour de l'art sous toutes ses expressions, en particulier la musique.

    Intelligente et à l'esprit polyvalent, Lidia nourrissait une profonde piété chrétienne qui la conduisit à se consacrer à Dieu par le vœu de chasteté à seulement 15 ans et à s'offrir pour la sanctification des prêtres. Comme elle n'avait pas obtenu l'approbation de ses parents pour devenir carmélite, elle s'enfuit de chez elle dès qu'elle fut majeure et fut accueillie, à Rome, au monastère des Carmélites déchaussées de Santo Stefano Rotondo, où elle prononça ses vœux. Appréciée pour ses dons, elle devint rapidement maîtresse des novices puis, en 1938, elle fut destinée au monastère des Carmélites déchaussées de Camaiore (province de Lucques), où elle fut élue prieure pour la première fois en 1941.

    Pendant la seconde guerre mondiale, le monastère fut gravement endommagé par les bombardements, de sorte que les moniales, dispensées de la stricte clôture, durent s'adapter à des hébergements provisoires. Ce n’est qu'en 1955 que la communauté put être transférée de Camaiore à San Colombano, non loin de Lucques, dans une villa cédée par le comte Trombi et restructurée pour un usage monastique.

    Réélue plusieurs fois prieure dans la même communauté, Mère Teresa Maria remplit toujours sa fonction avec une sagesse éclairée, qu'elle reflétait dans une intense correspondance épistolaire, non seulement avec Maria Valtorta, mais aussi avec des proches, des gens ordinaires et quelques personnalités.

    Après deux années d'infirmité, elle s'éteignit à San Colombano le 7 décembre 1985, veille de la fête de l‘immaculée Conception et jour anniversaire de celui où, adolescente, elle avait commencé son chemin de don de soi total à Dieu[1]."

    Les circonstances de sa "rencontre" avec Maria Valtorta

    Mère Teresa Maria et Maria Valtorta, habitant chacune à seulement quelques kilomètres l'une de l'autre, ne se sont jamais vues : "Mère Teresa avait été la grande confidente de Maria Valtorta. La cloîtrée par vocation et la cloîtrée par infirmité ne s'étaient jamais rencontrées, mais elles avaient confié leurs inquiétudes sur les affaires de l'Œuvre et les transports confidentiels de leurs âmes sœurs à un dense échange de lettres, pendant une douzaine d'années[2]."

    Ce sont les hasards de la guerre qui permirent aux deux "cloîtrées" de correspondre. Comme le raconte l'éditeur, Maria Valtorta cherchait un reliquaire pour un bébé à naître quand passèrent devant sa fenêtre deux carmélites, évènement surprenant puisque ces religieuses ne sortent pas habituellement de leur monastère:
    "Le mot italien breve désigne un petit "reliquaire" de tissu, habituellement confectionné par des religieuses. Par dévotion, on le portait au cou ou on le cousait sur le vêtement d'un bébé, Marla Valtorta en désirait un pour l'enfant à naître de Paola Belfanti (épouse Cavagnera), une parente qui lui était très chère, fille de Giuseppe Belfanti, le cousin de sa mère. La demande de ce reliquaire fut La raison du premier contact de Marla Valtorta avec la Mère Teresa Maria de saint Joseph, Prieure des Carmélites déchaussées. Celles ci avaient vu leur monastère de Camaiore endommagé par les bombardements, et elles durent s'établir dans une villa dans la campagne de San Colombano, une localité peu éloignée de Lucques. Pour cette raison, les moniales avaient été dispensées provisoirement de la stricte clôture. Le 5 décembre 1945, enfin de matinée, Maria Valtorta vit passer deux religieuses devant la porte fenêtre de sa chambre d’infirme, au rez-de-chaussée de la maison de Viareggio. Comme elle voulait profiter de cette rencontre pour commander l'objet souhaité, elle demanda à Marta Diciotti de les rattraper. Arrêtées dans la rue, les deux religieuses se montrèrent réticentes à l’idée d'entrer chez des inconnus. Mais devant l'insistance de Marta, elles promirent de revenir plus tard, parce qu'elles étaient attendues chez des personnes amies. En début d'après-midi, lorsqu'elles furent dans la chambre de Maria Valtorta, elles eurent la nette intuition de se trouver en présence du "porte parole". Elles connaissaient ses "dictées", que le Père Migliorini distribuait sous forme de copies dactylographiées, à l’insu et contre la volonté de Marla Valtorta. De retour au monastère, elles relatèrent l'épisode à la Mère prieure, qui avait reçu des mains du Père Migliorini le billet anonyme dont nous avons reproduit la photo plus haut. La confection de ce "reliquaire" fut à l'origine de la grande amitié spirituelle entre Maria Valtorta et Mère Teresa Maria de saint Joseph[3].
    Ces deux carmélites, sœur Luigia Giacinta et sœur Teresa Cherubina, sont quelques fois citées dans la correspondance que Maria Valtorta entretint avec Mère Teresa Maria qui les appelle "les petites sœurs", "les filles", "les fillettes", etc.

    Rapports de Mère Teresa Maria avec Maria Valtorta et son œuvre

    Rapidement, Maria Valtorta trouve en Mère Teresa Maria la mère spirituelle qu'elle cherchait et ne lui cache rien de ses pensées personnelles, des regards qu'elle portait sur les personnes de son entourage et des péripéties de l'œuvre. En ce sens, leur correspondance constitue un témoignage aussi capital que celui de Marta Diciotti qui fut sa confidente quotidienne.

    Les époux Pisani rencontrèrent Mère Teresa Maria après la mort de Maria Valtorta : "Chaque fois que Claudia et moi allions à Viareggio pour passer quelques jours avec Marta dans la maison Valtorta, il était indispensable pour nous trois d'aller, un après-midi, rendre visite à Mère Teresa, prieure du monastère des Carmes Déchaux cloîtrés de San Colombano, non loin de Lucques. Après une courte attente dans le salon, devant le double portail au-delà duquel on ne voyait qu’un rideau noir, on entendit un pas traînant et une voix claire saluant : « Loué soit Jésus-Christ. » Le rideau fut tiré et le beau visage de la religieuse apparut derrière les barreaux, souriant, ensoleillé dans ses yeux bleus expressifs. C'était une rencontre qui se répétait toujours avec une joie profonde[2]."

    Elle restait discrète sur Maria Valtorta, mais elle "parlait plutôt des nouvelles heureuses ou tristes concernant l'Œuvre et des personnages marquants qui ont marqué son histoire[2]."

    Dans son dernier témoignage, écrit en 1980, le Père Corrado Berti écrit avoir confié à Mère Teresa Maria, un des trois exemplaires de ses mémoires valtortiennes : "un autre exemplaire a été envoyé à M.T.M., une personne mystérieuse, qui aime beaucoup rester dans l'ombre et qu'il faut laisser dans l'ombre ; c'est une religieuse cloîtrée, une amie proche de Maria Valtorta.

    Je ne sais pas si cette M.T.M. les lira, parce qu'elle est âgée, parce qu'elle est malade ; je ne sais donc pas si elle lira mes mémoires et les corrigera ; cependant, par respect et en considération de sa valeur, je les lui ai fait parvenir pour que, si possible, mes souvenirs personnels puissent être archivés, complétés et perfectionnés."

    Notes et références

    1. Lettres à Mère Teresa Maria, introduction, pp. 7-8 dans les deux tomes.
    2. 2,0 2,1 et 2,2 Emilio Pisani, souvenirs.
    3. Lettres à Mère Teresa Maria, tome 1, p. 10, note 4 en bas de page.