Odeur de sainteté
"Mourir en odeur de sainteté" signifie, dans le langage courant, mourir avec la réputation de saint. Cette expression n'est pas seulement une image, mais une réalité matérielle autant que spirituelle. C'était un phénomène accompagna la mort de Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), et la vie de la Bienheureuse Alexandrina de Balazar (1904-1955), grabataire comme Maria Valtorta. Ce fut surtout un phénomène constaté par les nombreux pèlerins qui visitèrent le Padre Pio. À ce propos Ennemond Boniface écrit : "Des multitudes de gens ont senti ces étonnants parfums, dans les circonstances les plus diverses, et l'ont attesté. Parfois ces sensations odoriférantes semblaient provenir des stigmates du padre Pio ou de ses habits, ou encore des objets qu'il avait touchés et bénis. Mais il est fréquemment arrivé que des personnes en danger physique ou difficultés morales, aient senti ce mystérieux parfum à des distances énormes du couvent où se trouvait Padre Pio, soit après l'avoir invoqué mentalement, soit même sans y avoir pensé, et dans ce cas elles ont immanquablement compris d'où étaient venues ces odeurs[1].". C'est ce qui est arrivé plusieurs fois à Maria Valtorta. Elle n'eut pas, - du moins à ce que l'on sait -, elle même ce charisme, mais elle l'éprouva de nombreuses fois.
Le parfum du Ciel
Maria Valtorta l'éprouva si souvent qu'elle finit par en détecter la composition. Peut-être qu'un lecteur, praticien de la parfumerie, pourra un jour la commenter.
Les Cahiers de 1944, le 25 juillet
Aucune dictée hier. C’est du repos pour mes pauvres épaules, brisées par tout ce que j’ai écrit ces derniers jours. Néanmoins, les faveurs célestes ne m’ont pas fait défaut.En premier lieu une grande paix, puis la présence visible de mes amis du ciel et leurs caresses accompagnées par ce parfum de roses — d’ailleurs sensibles pour les autres — qui parfois est pur comme s’il y avait des boutons de roses à peine cueillis dans la pièce, mais qui, à d’autres moments, paraît s’accompagner d’une légère odeur d’iode et de vinaigre comme si les roses se fanaient un peu sur leur tige. Ce parfum vient lentement: au début ce n’est qu’un effluve subtil, puis il s’affirme et s’intensifie par vagues, quelquefois très puissantes, d’autres fois moins fortes. Il se dissipe enfin comme il est venu. Généralement, il s’agit d’une odeur de roses. Mais certaines fois il est complexe comme s’il s’y mêlait des gardénias, du jasmin, des violettes, du muguet, des lys et des tubéreuses. Je ne sens jamais d’odeur d’œillets, d’iris, de jonquilles, de freesias ou d’autres fleurs. Seulement celles que je viens d’énumérer.
Je pense que c’est l’un de mes "amis" qui l’apporte, à moins qu’il accompagne la bénédiction de Padre Pio. Je ne sais rien de précis. Je le salue chaque fois en le remerciant ainsi : "Qui que tu sois, merci pour ta protection sensible." Car je me sens protégée quand je suis enveloppée de ces parfums, encore plus qu’à l’accoutumée, comme si j'étais dans les bras de quelqu’un qui m’aime avec la perfection d’un saint.
Maintenant, avant d’écrire ce que je viens d’écrire, j’ai pris la Bible et je l’ai ouverte par hasard. Or elle s’est ouverte à l’envers. Pensez donc si c’était un hasard! Une fois que je l’ai remise dans le bon sens, je vois : chapitre 30 de l’Exode : l’autel des parfums.
Jésus me dit : "Laisse-la ouverte à cet endroit. C’est la leçon d’aujourd’hui. Commence par écrire ce qui concerne les parfums que je t’envoie, puis je te parlerai sur ce que je veux que, toi, tu m’envoies." J’ai écrit et j’attends.
Jésus dit: "Je dis à chaque âme qui m’aime: "Fais de ton cœur un autel sur lequel ton amour est un parfum devant ma sainteté." Mais je donne à mes bien-aimés un ordre plus spécifique, car je vous veux parfaits. Je le veux par amour, et je le veux par justice. Tout don exige une réciprocité. Or je vous ai donné au-delà de toute mesure. Vous devez donc me donner au-delà de toute mesure. Comprends grâce à la métaphore de l’autel biblique comment je désire que tu sois."
Puis Jésus commente, de façon métaphorique, les dispositions de "l'autel" de l'âme. Celle sans doute de Padre Pio, de Maria Valtorta et de tant d'autres mystiques.
Notes et références
- ↑ Ennemond Boniface, Padre Pio de Pietrelcina : Vie, œuvres, passion, La Table ronde, 1966, p. 253.