Données historiques sur la vie publique de Jésus

    De Wiki Maria Valtorta

    Selon Maria Valtorta, la vie publique de Jésus a duré trois ans et trois mois. Elle est décrite en 651 épisodes, soit un jour sur deux des 1278 jours de sa durée. Ces visions sont si précisément retranscrites qu'on a pu cartographier ses itinéraires, établir le calendrier de cette vie publique "au jour le jour" puis déterminer la datation de cette vie.

    Mesure et cartographie des itinéraires[modifier | modifier le wikicode]

    La mesure et la cartographie de cette vie publique a été établie par Carlos Martinez, un lecteur espagnol, qui a reporté patiemment sur des cartes géographiques tous les itinéraires suivis par Jésus au long des 1 278 jours de sa vie publique[1]. De la synthèse qu'il a établi, il ressort que dans ses années d’évangélisation, Jésus et les apôtres marchaient près de 2 000 km par an, plus de 6 112 km au total[2]. Ces chiffres, impressionnants à première lecture, sont somme toute très réalistes puisque la moyenne journalière est de 6,5 km, les déplacements du sabbat étant interdits.

    Carlos Martinez a recensé aussi la couleur des vêtements que Jésus (et Marie) portait puisque Maria Valtorta les note[3]. L’imagerie pieuse colporte finalement une représentation proche de la réalité. Vêtements et manteaux se déclinent dans les nuances de bleu et de rouge avec le blanc. Le lin l’été, la laine l’hiver. L’alliance des couleurs faisait appel parfois au camaïeu, notamment à l’époque de sa Passion où le manteau de couleur pourpre couvre un vêtement rouge vif. Manteau qui servit à essuyer la sueur de sang au Gethsémani et vêtements que se partagèrent les bourreaux du Calvaire.

    Calendrier et datation de la vie de Jésus[modifier | modifier le wikicode]

    Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que tous ces détails attirèrent l’attention des lecteurs sur la datation de la vie du Christ, une question largement débattue depuis l’origine. À ce jour, les historiens n’ont pas réussi à l’établir avec exactitude, chacun y allant de son interprétation dans une amplitude de sept années. Le mois et le jour de sa naissance changent de même au gré des données partielles.

    Dans les années 80’, Jean Aulagnier, un polytechnicien, fut le premier à reconstituer les trois ans et quatre mois de la vie publique de Jésus "au jour le jour[4]" par la méthode dite du "chemin de fer" consistant à identifier des tronçons chronologiques puis à les agglomérer progressivement en une seule ligne de temps. Cela était possible compte-tenu des données calendaires contenues dans l’Œuvre : le lendemain, il y a une semaine, le sabbat, etc. Jean Aulagnier analysa durant cinq ans quelques 4 000 données.

    Il constitua ainsi un calendrier théorique journalier de la vie publique de Jésus. Il lui restait seulement à le caler dans le temps : en quelle année a-t-elle eut lieu et partant, quand Jésus est-il né et quand est-il mort ? Car l’Œuvre de Maria Valtorta ne comporte aucune date en clair ce qui cautionne son authenticité car un personnage du temps de Jésus prenant le soin de mentionner ce que tout le monde savait, aurait été incongru.

    Pour tenter de fixer cette datation, Jean Aulagnier s’adjoignit la collaboration d’une chercheuse du C.N.R.S. spécialiste des calendriers hébraïques, Annie Gaubert. Les calendriers juif et romain étant en effet complexes à harmoniser.

    Les calendriers juifs[modifier | modifier le wikicode]

    Cette étude prit donc en compte les spécificités du calendrier juif, un calendrier luni-solaire dans lequel les 12 mois comportent alternativement 29 et 30 jours accusant ainsi un retard de 11 jours environ sur le cours du soleil (365,25 jours). Pour rattraper ce décalage, tous les trois ans environ, un treizième mois est rajouté, le nouvel Adar (We Adar) : c’est l’année embolismique. Le premier jour du mois coïncide avec l’apparition de la nouvelle lune (néoménie).

    L'indice de départ[modifier | modifier le wikicode]

    L’ancrage des deux calendriers dans la marche du temps a pu être réalisé grâce à une information d’apparence anodine, figurant dans une lettre de Syntica à Jésus, dite "lettre d’Antioche" :
    "Maître, Jean (d’En-dor) est mort le sixième jour avant les nones de juin selon les Romains, à la néoménie de Tamouz pour les Hébreux[5]."
    À quel moment la nouvelle lune (néoménie) de Tamouz tombait-elle au sixième jour avant les nones de juin, soit le 31 mai ? Une telle conjonction ne se retrouve que tous les 19 ans. L’astronomie ne donne que trois dates possibles au début du premier siècle : l’an 10, l’an 29 et l’an 48. Durant la vie de Jésus il s’agissait donc du 31 mai 29, à coup sûr. À partir de là il devenait possible de tout dater de proche en proche. Jean Aulagnier établit une première datation : le Christ mourût le vendredi 5 avril 30. Puis il constata émerveillé que le calendrier ainsi établi coïncidait parfaitement avec les quelques 230 descriptions lunaires contenues dans l’Œuvre.

    Cet indice de départ a été contesté non sans fondements historiques (inexistence du sixième jour avant les nones et inexactitude de la date de la néoménie de Tamouz), mais cela a fait l'objet d'une réponse argumentée.

    La datation de Jean-François Lavère[modifier | modifier le wikicode]

    Schéma méthodologique

    Ces travaux prirent une nouvelle dimension quand, vingt ans plus tard, l’ingénieur Jean-François Lavère les reprit pour vérifier l’étude de Jean Aulagnier. Il put, notamment à l’aide du puissant logiciel d’astronomie Redshift[6], analyser des informations calendaires supplémentaires, portant à 5 000 le nombre des données prises en compte. Ceci lui permit d’affiner, à la marge, la datation. Mais surtout il enracina cette datation dans une étude critique historique, à partir des balises contenues dans les quatre Évangiles :

    • Le règne de Tibère.
    • Le recensement de Quirinius.
    • La mort d’Hérode le grand.
    • La construction du Temple.
    • etc.

    Il établit ainsi la quadruple validation suivante qu’il exposa dans un opuscule[7].

    Les alternatives en débat[modifier | modifier le wikicode]

    On aurait donc pu considérer la question close. Mais récemment, Liberato Di Caro, un chercheur italien a repris et développé une hypothèse différente, qui s’inscrit dans la suite d’une théorie évoquée au 18e siècle dans le monde anglo-saxon. Elle date la mort de Jésus de l’an 34. Il a été rejoint par les professeurs Emilio Matricciani et Fernando La Greca ainsi que par des chercheurs américains.

    L'autre indice[modifier | modifier le wikicode]

    Cette hypothèse repose sur une autre information anodine contenue dans l’œuvre de Maria Valtorta, et qu’on appelle « la vision de Gadara »[8]. Dans cet épisode l’intérêt se concentre sur la polémique entre Jésus et les pharisiens à propos du divorce (Matthieu 19,1-12 et Marc 10,1-12). Incidemment Maria Valtorta décrit le ciel nocturne qu’elle voit. Elle observe, en plus des étoiles habituelles de fin d’hiver, la présence simultanée de Mars, Vénus et Jupiter.

    À la fin des années 80’ le professeur Van Zandt, de la Purdue University (Indiana), constata qu’une telle configuration céleste n’avait pu se produire que le dimanche 13 mars 33. Il en extrapola alors une nouvelle datation de la vie du Christ faisant remonter la Passion à l’an 34. Il réévalua les évènements cités dans l’Évangile en fonction de cette nouvelle ancre chronologique et fit appel, pour cela, aux thèses existantes justifiant l’hypothèse. Cette découverte fit rapidement école parmi les lecteurs anglo-saxons et fut théorisée par Liberato Di Caro, enseignant à l’Université de Bari (Pouilles). Il en amplifia les fondements dans quatre ouvrages successifs[9].

    L'état du dossier[modifier | modifier le wikicode]

    La seconde hypothèse n’est pas encore passée au crible de la validation des 651 chapitres de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé et l’explication n’a pas été donnée à la « lettre d’Antioche » ancrant la première hypothèse (cf. supra, page 88). En son temps Jean Aulagnier n’avait pas éludé la vision de Gadara, et Jean-François Lavère l’a commentée ainsi :
    "Pour ma part je constate qu’il suffit que Maria Valtorta ait pu confondre Jupiter avec Saturne, et l’étoile du berger (Vénus) avec l’étoile la plus brillante du ciel hivernal (Sirius) pour que sa description devienne tout à fait conforme avec l’aspect du ciel dans la soirée du dimanche 25 au lundi 26 février 29, et uniquement cette nuit-là ![10]"

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    Article rédigé à partir de À la rencontre de Maria Valtorta - Son Œuvre, tome 2, p. 143-148, éd. CEV, 2020.
    1. http://valtortamaps.com. Site édité en six langues.
    2. https://www.maria-valtorta.org/Carlos/Distances.pdf
    3. https://www.maria-valtorta.org/Carlos/Vetements.pdf
    4. Jean Aulagnier, Avec Jésus au jour le jour, éditions Résiac, 1994.
    5. EMV 461.16.
    6. http://www.redshift-live.com/fr/
    7. Jean-François Lavère, Enquête sur la datation de la Vie de Jésus,
    8. EMV 357.
    9. I cieli racontano, tomes 1, 2, 3 et 4.
    10. Jean-François Lavère, Enquête sur la datation de la Vie de Jésus, déjà citée, page 29, § 81.