Jean-Paul II et Maria Valtorta
Le Pape Jean-Paul II ne s'est pas prononcé sur le cas de Maria Valtorta. Il a cependant canonisé le Padre Pio qui en recommanda la lecture et béatifié Mère Teresa, lectrice de cette œuvre qu’elle emmenait dans ses déplacements.
Le Père Yannik Bonnet, lors de ses études à Rome[1] a rencontré par trois fois le cardinal Stanislas Dziwiz, secrétaire de Jean-Paul II. Il témoigne[2] que le cardinal lui a certifié avoir vu souvent les œuvres de Maria Valtorta sur la table de chevet du Souverain Pontife.
Le Cardinal Ratzinger (futur Benoît XVI), Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, se fiant naturellement aux actes de son prédécesseur, déclare, dans une lettre à l'archevêque de Gênes, qu'il n'était pas personnellement favorable à la diffusion ni à la recommandation de l'œuvre à cause de son possible impact auprès des gens "les plus naïfs". Il laissait toutefois le Cardinal Siri libre de répondre, de la manière qui lui convenait, à la demande d'un prêtre de son diocèse. Dans sa lettre il indique que la condamnation a dû être faite pour de bonnes raisons, ce qui indique qu’il n’a pas été plus avant dans ses investigations que les actes officiels qu’il transmet.
Devant la recrudescence d’intérêt pour les écrits de Maria Valtorta,, le Cardinal Ratzinger fait demander à l'éditeur, par l'intermédiaire de la Conférence des évêques d'Italie, de bien préciser, dans les futures éditions, que l'œuvre de Maria Valtorta devait être considérée comme une œuvre personnelle. Il précise : "ne doivent pas être considérées comme" et non "ne sont pas d’origine surnaturelle". Cet imprimatur conditionnel est conforme aux révélations privées pour lesquelles il n’y a que des « certitudes humaines et non divines ».
La position du cardinal Ratzinger, plus théologique que pastorale, devient sujette à interprétation et donne des résultats divers : en 1992, les évêques du Kerala se réjouissent unanimement de la traduction de Maria Valtorta dans leur langue, en 1993, Mgr R. Boland de l’Alabama, semble interpèter que les écrits de Maria Valtorta n’ont rien de surnaturel, en 2001, Mgr R. Danylak, évêque gréco-catholique ukrainien, certifie au contraire la parfaite valeur et conformité de ces écrits, en 2008 les évêques chinois demandent à ce que l’on poursuive la traduction de Maria Valtorta dans leur langue, … Il y a donc ceux qui ont lu l’œuvre et ceux qui ne le souhaitent pas.
Si l’imprimatur ne fait plus de doute, on retrouve dans les faits la phrase prophétique de Pie XII : il n’y a pas à se prononcer sur l’origine de l’œuvre, il suffit de lire pour le comprendre.
Notes et références
- ↑ Dans les années 1996/1999. Le Père Yannik Bonnet est devenu prêtre sur le tard, lors de son veuvage. Élève de Sciences-Po et ancien Directeur des relations humaines d’un grand groupe industriel français, il est père de sept enfants. Il doit sa vocation à la découverte de Maria Valtorta et s’en est entretenu avec le cardinal. Il a de même rencontré par trois fois le Saint-Père.
- ↑ 19 mai 2017 : Interview par Maxime Dalle sur Radio Notre-Dame (émission "Ecclésia") (aller à 1’50’’).