Padre Pio et Maria Valtorta

    De Wiki Maria Valtorta
    Saint Padre Pio de Pietrelcina (1887-1968)

    Né le 25 mai 1887 et décédé le 23 septembre 1968 à San Giovanni Rotondo (Pouilles). Canonisé par Jean-Paul II le 16 juin 2002. Le Padre Pio fit plus que recommander la lecture de l'Œuvre de Maria Valtorta, il en demanda la promotion.

    Des liens spirituels s'établirent aussi avec la grabataire Maria Valtorta qui bénéficia plusieurs fois de ses manifestations. Ces deux mystiques partagent aussi les foudres du Saint-Office qui interdit de messe Padre Pio et le persécuta selon les mots du cardinal Giacomo Lercaro (1891-1974), archevêque de Bologne. Dans l'homélie qu'il prononça peu après la mort du saint, il emploie des mots très durs à leur encontre[1].

    Parmi ces "persécuteurs", il y avait Mgr Giovanni Pepe, en charge de la censure des livres au Saint-Office, celui-là même qui avait voulu détruire les manuscrits de Maria Valtorta en 1949. En 1952, il fut limogé par Pie XII pour avoir mis à l’Index, sans son accord, huit livres parlant de Padre Pio. Une décision rare car ce fut la première fois qu’un pape s’opposait ouvertement au Saint-Office en faisant publier dans l'Osservatore romano le 5 août, deux jours après, une nota di accomodamento (atténuation) par le cardinal Giuseppe Pizzardo (1877-1970).

    Le Padre Pio recommande l'œuvre de Maria Valtorta

    À Elisa Lucchi, une pénitente, qui lui demande, un an avant sa mort [donc en 1967], conseil pour la lecture de "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé", Padre Pio répond : "Non seulement je vous permets de le lire, mais je vous le recommande"      

    L’encouragement du Padre Pio à la lecture de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé est encore plus explicite dans le témoignage de Nonna Susanna[2] rédactrice d’une rubrique dans la revue intitulée “Vita Femminile” qui écrit en 1972 à Emilio Pisani, aujourd’hui président de la Fondation Héritière de Maria Valtorta :
    Monsieur le Directeur,

    Dès demain je vous enverrai les numéros de la revue “Vita” dans lesquels nous avons reproduit des chapitres du “Poema dell’Uomo-Dio” (L’Évangile tel qu’il m’a été révélé) de Maria Valtorta. Vous devez savoir que, quelques mois avant sa naissance au Ciel [donc en 1968], c’est le Padre Pio qui m’avait demandé de lire ces ouvrages et d’en publier des chapitres dans notre revue “Vita Femminile”. Il aimait lire notre revue et de temps en temps il me communiquait ce qu’il désirait y voir publié. Il voulait absolument que la revue soit toujours disponible à l’hôpital “Sollievo della Sofferenza” et donc toutes les semaines j’en envoyais 900 exemplaires. Je fis observer au bon Père qu’à cause du peu de temps disponible je ne pourrais pas lire les 10 tomes. En souriant il me répondit : « Vous les lirez et vous m’écouterez ».  

    Ma seule déception fut de ne pas avoir obéit à sa demande avant son décès. Je l’ai écrit au père Avidano, en lui signalant que le bon Padre Pio désirait voir cette œuvre se répandre dans les familles. Vu que le père Avidano connaissait lui aussi ces ouvrages pour les avoir lus, je faisais donc une commande de plusieurs exemplaires à envoyer à nos associés. Le père Avidano me fit cadeau du tome 1 et, lors d’une de ses visites à Bologne, il m’offrit aussi le tome 9 en me disant qu’il utilisait ces ouvrages pour ses méditations personnelles et que souvent il en pleurait.        

    […] Je vous ai écrit ceci pour que vous sachiez que le mérite de la diffusion des ouvrages de Maria Valtorta que nous faisons est entièrement due au Padre Pio et au Père Avidano. […]
    Les parcours de Maria Valtorta et Padre Pio étaient si proches qu'un livre a été consacré à leur proximité. Padre Pio avait été aussi condamné par le Saint-Office (en 1933) et réprimandé par le Cardinal Ottaviani, Préfet de cette Congrégation, en 1961.

    Padre Pio se manifeste à Maria Valtorta

    Les cahiers de 1943, 13 mai:

    Par contre, j’ai vu (en rêve) Padre Pio de Pietrelcina et je lui ai parlé. Je l’ai vu, toujours en rêve, en extase après la messe; j’ai vu son regard pénétrant et j’ai aperçu sur sa main la cicatrice du stigmate lorsqu’il me prit la main. Et j’ai senti son parfum, pas en rêve mais bien éveillée cette fois. Aucun jardin rempli de fleurs pleinement épanouies ne peut exhaler les fragrances paradisiaques qui envahirent ma chambre la nuit du 25 au 26 juillet 1941 et l’après-midi du 21 septembre 1942, au moment même où un de nos amis parlait de moi à Padre Pio (j’ignorais qu’il fût parti pour San Giovanni Rotondo)[3]. Les deux fois, j’ai obtenu les grâces demandées. Marta[4] aussi sentit le parfum. Il était si fort que ça la réveilla. Puis il cessa d’un coup, tout comme il était venu. Mais sentir un parfum n’a rien d’inusité. Encore ce matin, après une cruelle nuit d’agonie, je le sentis. Même que ça me réveilla du sommeil qui m’avait enfin prise à l’aube. Il était six heures quand j’en fus réveillée. La fenêtre était fermée, je ne garde pas de fleur dans ma chambre la nuit, je n’ai pas de parfums, la porte était fermée. Aucune odeur ne pouvait donc pénétrer de l’extérieur. Ce fut comme une colonne de fragrance du côté droit de mon lit. Elle disparut comme elle était venue, me laissant une douceur au cœur. Dire que c’est l’odeur de telle ou telle fleur, c’est peu dire. Toutes les fragrances entrent dans ce parfum. Les sources odorantes se mélangent comme si les âmes de toutes les fleurs créées s’agitaient dans une ronde céleste.

    La prophétie du Padre Pio

    Au Père Corrado M. Berti qui s'interrogeait sur la reconnaissance de l'Œuvre de Maria par l'Église, alors en butte à l'opposition du Saint-Office, le Padre Pio répondit confiant : "Il en viendra un qui fera tout"[5]

    Pour aller plus loin

    Notes et références

    Sources : "Chrétiens Magazine", numéro spécial de mars 2009 - "Padre Pio et Maria Valtorta", Emilio Pisani, 2000, Éditions Centro Editoriale Valtortiano, ISBN 8879870734 - Bollettino Valtortiano n° 39 Janvier, juin 1989.

    1. Il parle sans ambages de "pasteurs indignes", "d’infidélité" et "d’abominations" (Homélie du cardinal Lercaro, citée intégralement en annexe de Padre Pio, le saint du XXe siècle, Luigi Peroni, p. 174-176).
    2. Nonna Susanna ("Mamie Suzanne"), était le pseudo de Sœur Maria Veronica Algranati. Elle est la fondatrice d'un mouvementd'Église et fait partie des douze saints et fondateurs de mouvements qui, à ce jour, cautionnent le caractère édifiant et bénéfique de l'Œuvre de Maria Valtorta.
    3. Cette "odeur de sainteté" est caractéristique du Padre Pio et plus généralement du Ciel. Maria Valtorta a identifié une partie des fragrances qui la compose
    4. Marta Diciotti naquit à Lucques en 1910 et elle vécut aux côtés de Maria Valtorta, l’assistant avec amour, de 1935 jusqu’à la mort de l’auteur infirme survenue le 12 octobre 1961. Elle mourut à Viareggio le 5 février 2001.
    5. Padre Pio et Maria Valtorta, éd. CEV, 2000, p. 8. L'interlocuteur du Padre Pio n'est pas cité, mais Emilio Pisani, auteur du fascicule a précisé, ultérieurement et oralement (octobre 2017), qu'il s'agissait bien du P. Berti qui lui avait rapporté le fait.