À la rencontre de Maria Valtorta - sa spiritualité

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    À la rencontre de Maria Valtorta - sa spiritualité
    CEV 2020 Page de couverture CEV 2020
    Détails de l'œuvre
    Auteur François-Michel Debroise
    Titre complet À la rencontre de Maria Valtorta - sa spiritualité
    Pages 206
    Parution novembre 2020
    Éditeur Centro editoriale valtortiano
    ISBN 978-88-7987-357-4
    Distribution Librairie - vente en ligne - Site de l'éditeur

    Le troisième tome de la trilogie consacrée à Maria Valtorta, aborde la spiritualité de cette disciple de sainte Thérèse de Lisieux, surnommée par Jésus "Le petit Jean" en référence à l'apôtre que "Jésus aimait". Pour cela, l'ouvrage met en arrière plan ses "écrits inspirés" pour s'intéresser plus particulièrement aux écrits dont elle est l'auteure et aux témoignages recueillis sur elle.

    En conclusion, l'auteur s'interroge :
    "Maria Valtorta est-elle sainte ? Oui assurément, même si la reconnaissance n’est pas encore officielle.

    Déjà, au titre de sa seule Autobiographie Maria Valtorta mériterait de l’être. Comme sa marraine spirituelle, Thérèse de Lisieux dont le portrait veillait au-dessus de son lit, elle a écrit, à sa façon, l’histoire de son âme en toute sincérité :

    'Attention, lui avait dit le Ciel, tout ce que tu écris est du matériel qui restera et au sein duquel on fouillera pour reconstruire ta vie. Fais en sorte donc de bien réfléchir à ce que tu dis, en sorte de ne point te diminuer et de ne point te grandir'.

    En l’achevant son Autobiographie, Maria Valtorta pensait être parvenue au point final de sa course terrestre tant elle avait surmonté d’épreuves et enduré de souffrances. [...] Elle se trompait pourtant : elle n’était ni au terme de sa vie, ni au terme de sa sainteté. Celle-ci ne devait pas être ordinaire, mais extraordinaire. Pour cela, il lui fallut affronter d’autres épreuves, subir d’autres opprobres pour tout donner.

    Elle avait affronté Satan, elle allait le voir. Elle connaissait son opposition, elle allait expérimenter sa rage.

    Elle connaissait la solitude, elle allait connaître l’abandon.

    Elle connaissait la joie, elle allait connaître la félicité.

    En cela, on peut dire que Maria Valtorta est "triplement" sainte. Car il y a plusieurs degrés dans la vie de Maria [...] Maria est un don pour notre époque et c’est là sa gloire. Elle fut germe de sainteté, elle devint bouton, puis fleur, et enfin semences. Maria fut plus qu’une sainte : elle fut une succession de "saintetés[1]".

    Sommaire de l'ouvrage[modifier | modifier le wikicode]

    • "Petit Jean" la disciple que Jésus aimait - 7 -
    Sa sainteté se trouve dans ses vertus, non dans l’Œuvre (9) Son chemin incessant à la rencontre de l’Amour. (20) La clé de sa vie se trouve dans ses derniers mots. (38)
    • 1ère partie : des amours humaines à l'Amour divin - 50 -
    La voie glorieuse. (59) Le Christ est né en moi. (59) L’union au Cœur sacré de Jésus (66) Les âmes corédemptrices (74) Le Christ a vécu l’extrême souffrance (78) Les "corédempteurs" (81) Maria de la Croix (82) Souffrir en aimant et souffrir sans aimer (85) La puissance du don victimal (93)
    • 2ème partie : comme une violette annonçant le printemps - 112 -
    L’âme fidèle (114) Dans la tradition de l’Église (115) Dans la dynamique du renouveau (126) L’âme enseignante (140) Les commentaires (141) L’Apocalypse (149) L’âme et l’esprit (153)
    • La "petite reine couronnée d'amour" - 170 -
    Bibliographie complémentaire - 187 -
    Index général des personnes citées dans la trilogie - 191 -

    Les premières pages de l'ouvrage[modifier | modifier le wikicode]

    "L’amour fidèle et confiant de Maria Valtorta lui valut le surnom affectueux de « Petit Jean » de la part de Jésus. Une référence à l’apôtre que Jésus aimait. Le seul des douze qui demeura fidèle jusqu’au calvaire, là où se trouvait la violette symbolisant la vocation de Maria Valtorta[2].

    Jésus en fit le portrait spirituel à Maria et le lui donna en modèle : "Jean, c'est le type de ceux qui se font hostie pour mon amour. Ton modèle. Moi et ma Mère nous sommes les hosties par excellence. Nous rejoindre est difficile, impossible même, parce que notre sacrifice fut d'une âpreté totale. Mais, mon Jean ! C'est l'hostie que peuvent imiter toutes les catégories de ceux qui m'aiment : vierge, martyr, confesseur, évangélisateur, serviteur de Dieu et de la Mère de Dieu, actif et contemplatif, c'est un exemple pour tous. C'est celui qui aime […] Jean se prend pour un néant, il accepte tout, ne demande pas de raisons, et se contente de me plaire. Voilà le modèle[3]."

    Le parallèle avec l’évangéliste ne s’arrête pas là. Maria Valtorta, le "Petit Jean", fut aussi évangéliste à sa manière, en transcrivant la vie de Jésus qui lui fut donnée de voir.

    Comme l’Évangile de Jean, sa vie "révélée" de Jésus se caractérise par une pénétration plus intime du mystère du Christ. Comme lui, la narration de Maria Valtorta apporte des particularités aux faits connus de l’Évangile en pointant leur profondeur et leur puissance. Comme lui, son récit restitue exactement le milieu palestinien avec des indications fréquentes de temps, de lieux et de tant d’autres choses qu’elle rapporte en témoin oculaire, car à la suite de l’évangéliste, elle note « beaucoup d’autres choses que Jésus a faites » (Jean 21, 25).

    Elle nous consigne tout ce qu’elle a vu et entendu "pour que notre joie soit parfaite[4]". Mais au point final de ce récit, le 28 avril 1947[5], sa mission ne s’arrête pas.

    Elle dut souffrir pour défendre ce don de Dieu. Elle vécut incompréhensions et trahisons. Elle vit l’Œuvre sublime brinqueballée par des intérêts humains. Pire, elle dut la voir condamnée par ceux-là mêmes qui auraient dû la reconnaître d’emblée et la défendre à la suite du Souverain-Pontife.

    Elle continua cependant à consigner d’autres paroles du Ciel jusqu’à ce que celui-ci se ferme sous l’offense qu’on lui faisait[6], mais il resta fidèle à Maria Valtorta qui écrivit alors elle-même des commentaires d’une sûreté et d’une haute valeur théologiques.

    La récompense l’attendait au "Golgotha", là où s’achève et culmine le don de soi. Elle accepta de tout offrir, complétement, intégralement, jusqu’à son esprit. Elle prit alors l’apparence d’une loque hébétée. Mais elle vivait déjà dans la compagnie de Dieu. Méprisée, abandonnée des hommes, femme de douleurs, familière de la souffrance, elle était pareille à celle dont on se détourne[7]. Elle s’était identifiée à ce Christ souffrant de ses quatre ans qu’elle vit et qu’elle aima.

    Elle l’avait rejoint enfin."

    Sa sainteté se trouve dans ses vertus, non dans l’Œuvre.[modifier | modifier le wikicode]

    "Seigneur, je ne te demande pas la gloire des visions, mais la grâce de t’aimer toujours plus". (Les cahiers de 1944, 14 juillet, page 442).

    Les écrits inspirés de Maria Valtorta sont d’une telle valeur qu’on serait tenté d’en faire rejaillir la gloire sur elle-même et de la déclarer sainte pour le simple fait de nous avoir permis de les découvrir. En effet, tous ces retours à Dieu, toutes ces conversions, toutes ces intimités avec le Ciel auraient-ils pu exister sans sa participation et sans sa sainteté ?

    C’est Maria Valtorta qui transcrivit tous ces écrits inspirés, et devenir le « porte-plume de Dieu » n’est pas à la portée du premier venu. On est donc surpris quand Jésus lui précise : "L’Œuvre, c’est moi qui l’ai donnée. C’est mon don, pas un mérite de ta part[8]. Maria n’aurait-t-elle donc aucun mérite ? Sa vie offerte de grabataire ne serait-t-elle qu’une situation commode pour lui permettre de remplir cette fonction ? Bien au contraire. En conclusion de l’Œuvre, Jésus prend soin de préciser que Maria est cause de ce don parce qu’elle a su aimer Dieu de tout son être et ses frères pareillement: "Et ici prend fin l’Œuvre que mon amour pour vous a dictée, et que vous avez reçue à cause de l’amour qu’une créature a eu pour Moi et pour vous[9]."

    Si Jésus s’affirme comme seul Auteur de l’Œuvre, c’est pour mieux attester de son origine et mieux montrer les mérites propres de Maria Valtorta. Il rajoute en effet, juste après : "Tu ne seras pas sainte pour avoir écrit l’Œuvre, mais en raison de ton sacrifice, pour toute ta vie d’amour et de sacrifice[10]. Elle sera donc sainte, c’est dit, c’est écrit. Mais elle le sera par sa vie d’amour et de sacrifice et non pour avoir transcrit des œuvres inspirées au premier rang desquelles on trouve l’Évangile tel qu’il m’a été révélé[11].

    [...] Si nous voulons nous intéresser à la spiritualité de Maria Valtorta, et donc à sa sainteté, il nous faut mettre ces œuvres inspirées en arrière-plan pour mieux mettre en lumière ses pensées et ses sentiments exprimés principalement dans ses écrits d’auteur.

    C’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette dictée de Jésus du 17 février 1946[12] qu’il donne peu de temps après que Maria Valtorta ait consigné, sur son instruction, "son calendrier mystique"[13].

    Comme je te l’avais demandé, tu as mis par écrit tes prières d’amour ainsi que les étapes que tu as déjà parcourues sur le chemin de croix. Celles-ci ont davantage de valeur que toutes les visions et les dictées. Ces dernières sont pour toi une "école" dont tu es l’écolière. Mais les premières sont les "examens" de ce que tu es. Or tu sais bien que l’on ne peut se prétendre instruit à moins de le prouver par des examens. Tant qu’on est sur les bancs de l’école et qu’on écoute d’une oreille distraite, sans faire preuve de bonne volonté, peut-on se dire instruit ? Non, ce n’est pas possible. Mais quand, à la fin des études, on fait la preuve des connaissances que l’on possède et que l’on parle en fonction de la sagesse que l’on a en soi au lieu d’écouter un professeur, c’est alors seulement que l’on peut dire : "Voilà ce que pense cet étudiant." En signe d’approbation on lui remet un certificat qui lui ouvre la porte des emplois et des revenus professionnels. En ce qui te concerne, les portes des profits célestes, la possession de Dieu, te seront ouvertes, non pas parce que tu es "porte-parole", mais parce que tu es victime volontaire : en effet, par la parole de l’âme, par la parole de l’amour, tu as écrit "ces" paroles-ci et couché sur le papier ce que ton âme faisait déjà. Cela seulement aura de la valeur pour te juger sur la terre et au Ciel. Cela seulement expliquera pourquoi j'ai fait de toi mon porte-parole: parce que tu as montré de la bonne volonté et un fort amour.

    Elle fut donc "à l’école" des visions et des dictées. Nous verrons plus tard quels sublimes fruits cela produisit en elle… et chez leurs lecteurs. Mais on comprend bien que son "certificat de sainteté" se trouve dans sa vie. Jésus le dit : c’est là que se trouve la valeur qui permettra de juger Maria "sur la Terre et au Ciel".

    Ainsi donc, Maria Valtorta n’a pas été seulement la fidèle transcriptrice des visions de la vie de Jésus. Elle a vécu auparavant un "chemin de croix" au sens mystique du terme. Elle l’a poursuivi ensuite en souffrant le martyre pour que l’Œuvre traverse tous les obstacles qui furent– et sont encore – mis sur sa route. Le qualificatif "martyre" n’est pas exagéré comme ce livre tentera de l’illustrer.

    Dans une de ses dernières lettres à Mgr Alfonso Carinci, - ce proche collaborateur de Pie XII qui la soutint contre le Saint-Office -, elle implore le secours de ses prières car elle n’en peut plus, "ni moralement, ni physiquement[14]". Quand on sait tout ce qu’elle vécut précédemment, on devine l’extrême souffrance qui se cache derrière cet aveu. Ce qui n’empêche que, cinq jours plus tard, dans sa toute dernière correspondance avec le prélat, elle évoquera son vœu le plus cher : que l’Œuvre donnée par Jésus franchisse tous les obstacles. Pour cela, elle ne craignait pas les souffrances physiques et morales qu’elle subissait pourtant abondamment : "C'est depuis 1931 que je me suis offerte en victime, et je veux le rester[15]". Ce furent les derniers mots qu’elle échangea avec Mgr Carinci. Après quoi elle entra progressivement en prostration.

    [...] Maria Valtorta, par sa vie, devint une "fontaine pour sauver par la Parole" et gagna, par tous ses efforts, le droit d’être un "Porte-parole"[16] dans un monde désorienté, prémices "d’une Église régénérée[17]".

    [...] Son chemin fut long, parfois chaotique. À chaque étape on la voit agir et réagir saintement, mais Jésus lui demande plus, encore plus jusqu’à la prostration finale où elle vécut d’avance la félicité éternelle, le corps sur terre et l’âme déjà au Ciel.

    Elle manifesta très tôt sa vocation à l’amour de l’Amour incarné. C’est pourquoi elle suivit Jésus sur toutes les routes qu’Il lui fit prendre. Sur ce chemin, il y a quelque chose de plus fort qu’un simple consentement passif de Maria Valtorta. Chaque étape qu’elle franchit nécessite une adhésion de son esprit, de son âme, de son cœur et de son corps. Un Fiat.

    [...] Être appelé n’est cependant pas la garantie d’une sainteté déjà acquise. D’autres âmes furent aussi appelées sur ce chemin glorieux et douloureux, surtout en cette époque, puis elles abandonnèrent : le bon grain était tombé sur les bords du chemin, sur un sol pierreux ou dans les ronces [32]. C’est pourquoi il fallut à Maria Valtorta traverser toutes ces ronces de la vie pour répondre à son appel et à le faire fructifier à raison "de cent, ou soixante, ou trente pour un[18]".


    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. À la rencontre de Maria Valtorta - sa spiritualité, pp.170-174.
    2. Les cahiers de 1943, vision initiale.
    3. EMV 70.8.
    4. Cf. 1 Jean 1,4.
    5. D’autres visions relatives à la Dormition et l’Assomption de Marie furent données à Maria Valtorta en 1951, soit plus de quatre ans après la conclusion de la Vie de Jésus proprement dite.
    6. Les carnets, 17 mai 1953, page 223.
    7. Cf. Isaïe 53,3.
    8. Les carnets, 16 décembre 1950, page 221.
    9. EMV 640.6.
    10. Les carnets, 16 décembre 1950, page 221.
    11. Les Carnets, nuit du 20 au 21 février 1948.
    12. Rapportée dans Les cahiers de 1945 à 1950, 17 février 1946, page 199.
    13. Les cahiers de 1945 à 1950, 10 février 1946, page 181 et suivantes.
    14. Correspondance avec Mgr Carinci, 10 avril 1954, p. 111
    15. Id°, 15 avril 1954, p. 113.
    16. Les cahiers de 1945 à 1950, 18 décembre 1945, p. 114.
    17. Don Ottavio Michelini, Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles, éditions du Parvis, 1990, dictée du 19 septembre 1975.
    18. Cf. Matthieu 13,4-8.