Mgr Ugo Emilio Lattanzi et Maria Valtorta
Né en 1899 à Fermo (Ascoli Piceno), où il mourut en 1969, Mgr[1]Ugo Emilio Lattanzi était professeur de théologie fondamentale. Il fut Doyen de la Faculté de Théologie du Latran (1960-1968) et Peritus (théologien expert) du Concile Vatican II où il travailla dans la commission constituée à la demande du cardinal Ottaviani pour proposer un texte conciliaire sur l’Église[2]. Consulteur de diverses congrégations et organismes du Vatican, il était membre de l'Académie pontificale de théologie.
Il se prononça en faveur de l’Œuvre de Maria Valtorta dont il reconnut la valeur théologique. Il l’avait étudié pendant "plus d'un an"[3], en vue de l’imprimatur, à la demande de Mgr Fontevecchia, évêque de Sora, son compatriote[4] et ami. Il ne trouva rien qui s’opposa à la foi catholique et conclut à une source préternaturelle, mais il ne fut pas sensible aux descriptions qui séduisent tant les lecteurs. De même il s’interrogea sur des prises de positions originales, mais sans les approfondir.
DÉCLARATIONLe 29 janvier 1952, cette déclaration fut jointe à celle d'autres personnalités dans la pétition présentée au Saint-Père par Mgr Alfonso Carinci. Elle demandait à ce que l'œuvre de Maria Valtorta soit publiée "avec l'imprimatur" et qu'à cette fin Pie XII nomme un réviseur, "compétent en théologie et en exégèse". La supplique suivit la voie normale et aboutit ... sur le bureau du Saint-Office. Mgr Michele Fontevecchia (ainsi que son successeur) aurait accordé l’Imprimatur à l’Œuvre si le Saint Office ne l’en avait empêché.En raison de la charge qui m’a été confiée, il y a quelques années, par Mgr Michele Fontevecchia, évêque d’Aquino, Sora et Pontecorvo, j’ai lu presque tous les volumes de “Paroles de vie”.
Je considère comme absolument impossible que la femme qui en est l’auteur, une femme de culture inférieure à la moyenne, ait pu écrire une telle quantité de pages à la plume sans avoir subi l’infuence d’un pouvoir préternaturel.
Je dis bien “préternaturel” et non “surnaturel”: en effet, je ne suis pas en mesure de préciser s’il s’agit de l’intervention du bon esprit, et cela même si je ne vois pas comment une Œuvre de ce genre pourrait être attribuée au mauvais esprit.
Ces volumes contiennent des pages splendides par la pensée et par la forme: des descriptions de situations psychologiques dignes de Shakespeare et des dialogues menés à la manière de Socrate, dignes de Platon, enfin des tableaux de la nature et de milieux de vie dignes de l’écrivain le plus imaginatif.
Alors qu’il y a des scènes dans lesquelles le Seigneur et la Vierge Marie se montrent dignes d’eux‑mêmes, de rares autres laissent perplexe.
De même, à côté de pages d’une extraordinaire profondeur théologique, on relève des expressions insolites que je ne vois pas comment harmoniser avec la doctrine commune.
J’avais noté certaines de ces “faiblesses” au cours de ma lecture, mais je n’ai pas retrouvé la feuille où je les ai inscrites.
À mon humble avis, ces volumes, élagués de certaines descriptions exubérantes, expurgés des scènes dont je viens de parler et corrigés de leurs expressions “insolites”, pourraient être publiés comme une “Vie romancée de Jésus”, naturellement sans faire allusion à des révélations présumées qui n’ont pas encore été prouvées.
J’ai en efet la conviction que la lecture de ces volumes, ainsi révisés, pourra amener plus d’une âme indifférente à se désaltérer à la source d’eau vive: à l’Ecriture sainte.
Rome, le 18 janvier 1952
[Mgr Ugo Lattanzi]
Mgr Lattanzi a écrit notamment : “Il Vangelo dell’Infanzia è verità o mito?,” Acta Congressus Mariologici-Mariani, Lisboa/Fatima 4 (1967):
Notes et références
- ↑ Mgr (Monsiniore ou Mons. en italien) désigne ici le titre honorifique de Prélat et non d'évêque au sens d'autorité à la tête d'un diocèse.
- ↑ La civiltà cattolica, carnet 4013. 2 septembre 2017. Le Père Congar note dans son journal conciliaire à la date du 4 mars 1961 : "Il y a un schéma de Ecclesia, rédigé par Mgr Lattanzi, professeur de théologie fondamentale à l’Université du Latran. Il a fait trois rédactions successives, qui ont toutes été remises aux membres. Mais ceux-ci n’ont reçu ces papiers que le dimanche, veille du jour (le 13 fév., je crois) où se tenait la session. En sorte que les membres et consulteurs n’ont pas pu lire tous les (nombreux) papiers qu’on leur a ainsi remis". Le texte conciliaire sur l'Eglise fut publié le 21 novembre 1964 sous le titre de constitution dogmatique sur l'Église Lumen gentium.
- ↑ Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 2, p. 287.
- ↑ Ils étaient tous les deux nés à Fermo dans la région des Marches, en Italie centrale. Mgr Lattanzi en 1899 et Mgr Fontevecchia en 1886 (le 8 mai).