L'expérience d'Hattin
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Détails de l'œuvre | |
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Auteur | Severino Caruso |
Préface | François-Michel Debroise |
Postface | Daniel Fiorletta |
Pages | 205 |
Titre complet | L'expérience d'Hattin - "Le sermon sur la montagne et les Béatitudes" |
Sous-titre | Découvertes et récit spirituel de pèlerinages en Terre Sainte sur les pas du Christ d'après l'œuvre de Maria Valtorta |
Parution | novembre 2023 |
Éditeur | Centro editoriale valtortiano |
ISBN | 978-88-7987-404-5 |
Distribution | Librairie - vente en ligne - Site de l'éditeur |
Severino Caruso organise des pèlerinages en Terre Sainte "sur les pas du Christ d'après l'œuvre de Maria Valtorta". Aidé des indications de l'ingénieur et chercheur Jean-François Lavère, il a pu identifier, lors d'un précédent voyage, le lieu précis où Jésus fit une retraite avec les douze apôtres avant de les appeler[1]. C'est l'objet de son premier ouvrage "La vallée d'Arbel et l'élection des douze apôtres".
Dans ce nouveau pèlerinage Severino Caruso va à la découverte du mont des Béatitudes à l'écoute du grand sermon sur la montagne. Le lieu est différent du lieu traditionnellement visité par les pèlerins qui semble choisi pour sa commodité d'accès et sa proximité avec le lac. Maria Valtorta en suggère un autre, proche : les cornes d'Hattin. Un amphithéâtre naturel à l'acoustique étonnante.
Severino Caruso et les pèlerins vont vivre une expérience spirituelle exaltante dans ce lieu où Jésus nous invite à passer de la Loi de l'Ancien Testament à la grâce du Nouveau. Le carnet de voyage se mêle donc progressivement à une profonde méditation.
Sommaire de l'ouvrage[modifier | modifier le wikicode]
- Préface 5
- Avant-propos 6
- « Voyant les foules, il gravit la montagne »
- La découverte des cornes d’Hattin. 9
- Au rocher des Béatitudes. 10
- En descendant au pied de la montagne. 12
- Retour vers notre hôtel à Tabgha. 14
- Choix du lieu authentique des Béatitudes. 16
- Le Christ, source des eaux vives. 17
- S'asseoir dans le Royaume. 18
- Comprendre la dimension trinitaire. 21
- Nous sommes heureux et bienheureux. 23
- Le sel de la Terre : 26
- La lumière du monde. 27
- Bienheureux en marche sur la montagne (des béatitudes). 31
- Configurer à sa majesté, la notion de transfiguration par la prière. 31
- Mais pourquoi ? 32
- Avant de méditer la Parole, invoquer l’Esprit-Saint. 33
- Respirer avec et dans l’Esprit-Saint 33
- L’accomplissement de la loi et des prophètes 34
- Le transfert sacerdotal (La dimension de "Prêtre, Prophète et Roi") 36
- Le Notre-Père dans l’Œuvre et dans les Évangiles 41
- Bienheureuse conclusion 43
- Postace 46
- Remerciements 47
- Extrait du « Dictionnaire géographique de l'Évangile, d’après Maria Valtorta » de Jean-François-Lavère. 48
- Évangile selon St Matthieu extrait de La Bible de Jérusalem. 50
- VISIONS DE MARIA VALTORTA 55
- Chapitre 169 : Premier sermon sur la Montagne : la mission des apôtres et des disciples. 55
- Chapitre 170 : Deuxième sermon sur la Montagne : le don de la grâce et les Béatitudes. 62
- Chapitre 171 : Troisième sermon sur la Montagne : les conseils évangéliques qui perfectionnent la Loi. 70
- Chapitre 172 : Quatrième sermon sur la Montagne : le serment, la prière, le jeûne. Le vieil Ismaël
Avant-propos[modifier | modifier le wikicode]
"J'ai l'intime conviction qu'un pèlerinage en Terre Sainte est une école spirituelle de haut-vol.Le pèlerin s'en va à l'aventure, en tant que croyant, vers un lieu sacré qui concerne son origine et son identité. Il a comme bagage principal son cœur, terre de conquête, champ de bataille, contenant une foi en maturation qu'il conviendra de nourrir et de préserver des assauts pervers du Malin. Oui notre cœur est un cœur de conquête, conquis soit par Dieu, « la Lumière », soit par l'autre, celui d'en bas, « les ténèbres », qui veut notre perte. En Christ et par Lui, nous sommes appelés à une vie nouvelle, participative de la vie divine[2]. Cette vie nouvelle donné par amour, nous confère le statut d'enfant de Dieu, héritier du royaume[3], ayant autorité sur toute forme d'injustice.
Cela le Christ nous l'a obtenu sur le Golgotha, puis dans la tombe du jardin, en Sion, là où par Lui, nous sommes tous né de nouveau[4], parce qu'il est ressuscité.
Les béatitudes, qu’Il nous délivre au début de sa vie publique, sont un hymne à l'amour, une charte de miséricorde, une règle de vie chrétienne à tenir, permettant au croyant qui imbibe sa vie de ce contenu, d'avancer dans un esprit de résurrection plutôt que dans un esprit de tombeau vide.
Quand par la foi et le baptême, nous recevons Jésus comme Sauveur et Seigneur et que nous lui portons allégeance en faisant ainsi alliance avec lui, nous devenons une créature nouvelle, parce que nous recevons en cadeau une nature nouvelle, la nature même de Dieu. En Jésus-Christ, nous devenons en effet participatifs de la nature de Dieu, puisqu'il est Dieu lui-même et qu'il nous sauve par son sacrifice rédempteur. L'Évangile va permettre à l'enfant de Dieu que nous sommes nouvellement restaurés, d'exercer l'amour, la justice et le bon droit, tout en annonçant Jésus Seigneur et Sauveur. Lorsque l'homme défiguré par le péché est nouvellement restauré en Christ, il ne peut se passer de l'Évangile, parole de vie et de vérité. Parce qu'il vit dans le monde, mais qu'il est aussi héritier du Royaume de Dieu, il lui faudra constamment se réajuster à la parole de l’Évangile, car son cœur, bien que converti, reste une terre à conquérir pour l’Ennemi. Par conséquent la vie chrétienne est un combat qui nécessite une extrême vigilance. Il faut donc constamment se réajuster et se renouveler auprès du Seigneur et de son Église. L'Évangile est comme une boussole sur le chemin qui est Jésus-Christ.
Maria Valtorta, inaugure avec son œuvre mystique « l’Évangile tel qu'il m'a été révélé », un temps nouveau, où il sera possible pour le chrétien moyen ou en quête d'approfondissement, d'aller plus loin et plus profondément dans ce que le Seigneur nous révèle et veut nous faire connaître de Lui et de son œuvre de Rédemption. Cette illustration miraculeuse des Évangiles, vision de la vie de Jésus-Christ en Terre Sainte (Palestine) est un don pour le croyant. Elle est une œuvre inspirée, et non révélée. C’est une révélation privée, non équivalente à la Révélation publique et canonique.
Le Seigneur lui-même le précise à Maria Valtorta :« L’ouvrage livré aux hommes par l’intermédiaire du petit Jean (surnom donné par Jésus à Maria Valtorta) n’est pas un livre canonique. Néanmoins, c’est un livre inspiré que je vous accorde pour vous aider à comprendre certains passages des livres canoniques, et en particulier ce que fut mon temps de Maître, enfin pour que vous me connaissiez, moi qui suis la Parole, par mes paroles.En tant que chrétien et lecteur de Maria Valtorta, j'ai permis à ma foi, à tout mon être et à mon environnement immédiat, d'être immergé dans cette œuvre monumentale. Avec le temps je ne me souviens pas de tout ce que j'ai lu dans toute cette œuvre, c’est pourquoi revenir sur tel ou tel passage, m'aide beaucoup et nourrit toujours plus ma vie spirituelle. Le simple fait d'être immergé, par cette lecture, dans le temps du Seigneur (Anno Domini), auprès de Lui, confère au croyant que je suis, grâces sur grâces, plénitude et familiarité. Cette œuvre nous accoutume au divin Maître et à son environnement. Parfois certains passages de l’œuvre comme par exemple le sermon sur la montagne, qui sera le sujet de ce livre, me donnait vraiment l'impression d'y être, au point que j'arrivais à capter la douce brise de l'air ambiant, la lumière si particulière de la région du lac de Tibériade, et les senteurs de la campagne galiléenne. Cela me donnait par ailleurs la sensation des senteurs de mon enfance.Je ne prétends pas que l’Œuvre soit un livre canonique, et encore moins mon porte-parole, que son ignorance absolue dans ce domaine empêche même de distinguer les théologies dogmatique, mystique ou ascétique ; s’il ignore les subtilités des définitions et les conclusions des conciles, il sait aimer et obéir — et cela me suffit, je n’attends rien d’autre de lui —. Néanmoins, je vous déclare, en vérité, que c’est un livre inspiré, car l’instrument est incapable d’écrire des pages qu’il ne comprend même pas si je ne les lui explique moi-même pour lui ôter toute crainte. »
Dictée du 28 janvier 1947, extraite des "Les Cahiers de 1945 à 1950", page 317. (Source Valtorta.org)Dans le monde d'aujourd'hui, il est difficile de capter les odeurs. On a l'impression que dans la nature, tout est devenu neutre, et que les effluves de parfum de la terre ne nous atteignent plus comme avant. C'est peut-être à cause de notre mode de vie excessif, de nos abus, de notre irrespect de la vie, que nos facultés olfactives s'en trouvent franchement diminuées aujourd’hui.
L’expérience que je vous propose à travers la lecture de ce tome 2[5], est donc une invitation à emprunter un chemin tant spirituel que physique. En effet, après m’être rendu à maintes reprises en Terre Sainte, sur les pas de plus en plus précis du Seigneur Jésus-Christ au travers des descriptions contenues dans l’œuvre de Maria Valtorta, en accord avec les recherches scientifique et topographique de Jean-François Lavère, l’expérience d'Hattin se veut être à la fois un témoignage vivant et spirituel de pèlerinage, mais bien plus, une invitation à dire oui sans hésitation, non pas pour vous soumettre, mais bien plus pour vous aider, sur le chemin de la vérité, à être des disciples d’un « Oui ! », conforme au divin Maître qui, sur la montagne, nous fera passer du joug de la loi de l'ancien testament, à la grâce du nouveau.
Le Oui de l’Évangile n'est pas le oui du monde, mais c'est le oui de Jésus-Christ, ce oui qui est franc, direct, pleinement assumé et vécu. Le oui qui confère la lumière et rétablit l'ordre dans ce monde à l'envers dans lequel nous vivons et qui refuse la vérité.
Le monde est à l'envers parce que le cœur de l'homme est malade et empreint de refus. C'est pourquoi notre démarche de pèlerinage aux lieux décrits dans l’œuvre, est comme le dit le Christ à ses apôtres, une nécessité de réconfort. Une nécessité sur le plan spirituel, et bien plus, sur toute la dimension de notre être.
Tous lieux en ce monde est un lieu pour être soi-même. Mais les lieux saints où nous allons, fidèlement décrits dans l’œuvre de Maria Valtorta, sont empreints de la présence et de l’onction particulière du Seigneur Jésus-Christ. C’est en cette terre-là qu’il a rejoint jadis notre humanité en tant que Verbe de Dieu incarné, pour nous enrichir de sa présence et de sa grâce. C’est la terre où il a marché et proclamé les paroles de la vie éternelle, guérissant et bénissant tous les pécheurs de bonne volonté. C’est la terre où il a versé son sang, sang de l’alliance nouvelle et éternelle pour la rémission des péchés. Puis enfin c’est la terre où victorieux de la croix, il est ressuscité d’entre les morts nous appelant à la vie éternelle. Une âme de croyant ne peut pas rester indifférente à tous ces aspects, elle perçoit cela et devient toujours plus sensible à cette réalité. C’est pourquoi les pèlerinages en ces lieux sont une grâce spéciale.
Les immersions dans le texte correspondant à ces lieux, transforment toute personne désireuse d’une conversion plus profonde en Christ. Voilà de quoi sera pétri ce livre : d'un témoignage vivant et spirituel vécu sur les lieux même décrits dans l’œuvre, tels que retrouvés et que nous sommes les premiers pèlerins à fouler en correspondance aux descriptions de Maria Valtorta.
Les Cornes d'Hattin, montagne où a véritablement eu lieu le sermon et les béatitudes du Seigneur relatés tant dans l’évangile de Matthieu[6] que de Luc[7], est un lieu unique où nous serons une fois de plus, au plus près de la vérité. En plus d'avoir vécu une expérience spirituelle saisissante, nous avons confirmé, en allant sur cette montagne, que la description faite par Maria Valtorta, est conforme aux études géographique et topographique réalisées par Jean-François Lavère. Il a montré dans plusieurs de ses livres, avec méticulosité et précision, que tout ce qu'on peut vérifier dans l’œuvre de Maria Valtorta est parfaitement exact. Ce que, nous autres pèlerins qui sommes allés voir par nous-même, avons pu ainsi vérifier .
Comme dans le précédent ouvrage, ceux qui ne sont pas encore lecteurs de l’œuvre de Maria Valtorta trouveront en fin de ce livre, dans la partie annexe, un extrait de son œuvre « L'évangile tel qu'il m'a été révélé ». Cet extrait concerne le sermon sur la montagne et les béatitudes, épisode qui eut lieu à quelques kilomètres à vol d'oiseau du lac de Tibériade, sur une montagne sacrée du nom des cornes d'Hattin.
Je ne suis pas un scientifique, ni un exégète, ni un archéologue, mais simplement un pèlerin. Chrétien et homme passionné qui n'a pas réponse à tout, mais qui connaît certainement comme tant d'autres et sans prétention, celui qui a réponse à tout : Jésus-Christ.
Puisse ce livre contribuer modestement à promouvoir l’Évangile éternel de Jésus-Christ, illustré miraculeusement comme un don de Dieu offert à l'humanité, par l’œuvre de Maria Valtorta « L'évangile tel qu'il m'a été révélé ».
Severino Caruso."
Les premières pages[modifier | modifier le wikicode]
La découverte des cornes d’Hattin[modifier | modifier le wikicode]
"Nous savons aujourd’hui que l’actuel mont des béatitudes en Israël, situé entre Capharnaüm et Tabgha, a été idéalement choisi, depuis les années 20, par la tradition locale pour le tourisme religieux, car il est tout proche du lac et facilement accessible aux pèlerins. Dans son œuvre inspirée, Maria Valtorta nous décrit le lieu exact du mont des béatitudes. Elle ne spécifie pas le nom de ce lieu, mais Jean François Lavère, ingénieur de renom, spécialiste de Maria Valtorta, le localise comme à son habitude, par une recherche minutieuse et chronologique des descriptions dans l’œuvre. Il s’agit des cornes d’Hattin, non loin du lac Génésareth ou lac de Tibériade, en Galilée.
"En Janvier 2019, je m’y suis rendu la toute première fois pour faire le constat avec mon premier groupe de pèlerins ("Valtorta 1 sur les pas du Christ d’après les visions de Maria Valtorta"). Par manque de temps, nous n’y étions pas montés et avions évoqué des passages du sermon sur la montagne en contrebas. Néanmoins avec nous, il y avait une équipe de tournage et des photographes qui eux se sont rendus dans ce lieu décrit par Maria Valtorta comme un amphithéâtre naturel au milieu d’un plateau, sur les hauteurs, qui laisse entrevoir qu’une seule personne se plaçant au bout du vallon, peut parler tranquillement à une multitude de gens et se faire entendre et comprendre sans trop parler fort.En repartant de ce lieu avec les pèlerins, et après avoir recueilli les témoignages de l’équipe de tournage, je savais déjà que j’aurai, dans quelques mois, une autre opportunité de gravir cette montagne et de m’y poser un moment avec les pèlerins du 2ème pèlerinage sur les pas du Christ avec Maria Valtorta. Au moment où j'écris ces mots, nous sommes les seuls à avoir visités ces lieux complètement exclusifs qui se rattachent aux paroles de vie prononcés par Jésus lui-même.
Quelques mois plus tard, pour ce deuxième pèlerinage, nous sommes donc tous montés sur cette montagne qui est à la fois une montagne comme le décrit l’évangéliste Matthieu[6] et un plateau comme le décrit l’évangéliste Luc[7] dans leurs récits respectifs. Nous avons fait comme les gens qui suivaient le Maître à son époque pour se faire guérir ou pour écouter son enseignement. Nous nous sommes assis sur des pierres éparses dans le vallon entre les deux crêtes que décrit Maria Valtorta et qui sont encore visibles, bien que légèrement défigurées par une exploitation agricole et une carrière de pierres.
Tout le monde a pu constater qu’il y avait comme un amphithéâtre naturel prédisposant le lieu à une acoustique peu commune, ce qui n’est pas le cas sur le mont des béatitudes traditionnel que tous les pèlerins du monde visitent non loin de Tabgha, tout près du lac."
Au rocher des Béatitudes[modifier | modifier le wikicode]
À un moment donné, j’ai demandé aux pèlerins de chercher un gros rocher car je savais que dans l’extrait de l’œuvre de Maria Valtorta, - que j’avais en main à ce moment-là -, il est dit que le Christ monte un peu plus haut dans le pré qui s’étend au fond du vallon et s’adosse à la paroi d’un rocher pour commencer à parler à la foule.Presqu’aussitôt, un pèlerin m’alerte. Je vois de mes propres yeux qu’il y a bien un gros rocher comme décrit dans l’œuvre qui domine encore de nos jours le vallon. C’était stupéfiant à voir. Nous avons pris un temps de silence puis je me suis adossé sur le rocher comme l’a fait le Seigneur. J’ai ensuite invité les pèlerins à s’asseoir et nous avons fait une immersion dans un extrait de l’œuvre correspondant au sermon sur la montagne[8], en ce lieu même où le Seigneur enseigna et guérit. C’était un endroit très beau et très paisible, propice au recueillement et à la prière. Après l’immersion dans l’œuvre de Maria Valtorta, nous avons pris un long temps de silence. Ce temps de méditation a été bouleversant pour chacune des personnes présentes.
J'observai les visages, je voyais le père Samuel, qui accompagnait le pèlerinage, dans un état de réelle béatitude. D'autre comme Henri, un pèlerin âgé de 75 ans, levait les mains au ciel et priait, dans une joie profonde. Henri avait cette attitude toujours et partout, même pendant les messes que nous célébrions sur les lieux de Terre Sainte. Je me suis interrogé, et je suis allé le voir pour lui demander s’il était un charismatique pour prier de la sorte. Il me répondu très fermement que non. Pour lui, cette attitude lui faisait ressentir un certain contact avec le divin. Ainsi, tout son être était en prière.
Cet homme reproduisait exactement l'attitude décrite dans un psaume que j'avais l'habitude de prier : « Oui je veux te bénir en ma vie, à ton nom, élever les mains[9] ». J’étais fasciné par cette spontanéité, cette attitude de prière, que j'allais moi-même reproduire plus tard, dans les assemblées de prière et plus communément à l'adoration eucharistique que j'avais la charge d'animée en paroisse depuis quelques années, tous les jeudi soir. Prier le Seigneur, chanter des louanges, en levant les mains de tout son cœur et avec tout son corps, rassasie l'âme, c'est ce que ce même psaume 63, que je viens de citer, nous dit au verset suivant : « Comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme, lèvres jubilantes, louange en ma bouche[9]. »
À chaque assemblée, même parfois pendant la messe, j'ai cette attitude au risque de surprendre, je lève les mains vers le ciel, me souvenant de la jubilation d’Henri, sur les cornes d'Hattin. Ça change tout : Essayez et vous verrez. C'est un point de contact direct et fulgurant avec le divin.
Il y avait sur cette montagne, à ce moment précis, comme un climat de transfiguration. Il y régnait une lumière très vive, mais qui cependant n'éblouissait pas nos yeux émerveillés par la beauté du paysage. Beaucoup d'entre nous pleuraient de joie.
Je regardais au loin, et je voyais en face, à peu près à 4 ou 5 km à vol d'oiseaux, la vallée d'Arbel que nous venions de quitter quelques heures plus tôt. Là aussi, la lecture du passage correspondant au lieu, dans l’œuvre de Maria Valtorta, touche l'âme du pèlerin et prépare les chrétiens que nous sommes à nous nourrir d'avantage du pain de la Parole, c'est à dire de L’Évangile. J’ai relaté cela dans mon premier ouvrage[5].
Pendant que chacun est encore recueilli, je me dirige vers la paroi du rocher sur laquelle, dans le passage de l’œuvre, le Seigneur s’appuie pour dispenser son enseignement à la foule. D'ordinaire, je ne suis pas dans une démarche fétichiste, mais là je sens très profondément en moi que je dois imposer mes mains sur cette roche bénie. Je me plonge alors dans une oraison profonde. Le temps s'arrête un instant, et je ressens à ce moment-là, une sensation d'intimité très forte avec le Seigneur. Je ferme les yeux et je vois en mon for intérieur une colombe survoler le groupe. Mon cœur est dans la joie. Au même moment j’entends une pèlerine, tout près de moi, qui pleure, visiblement très émue de ce moment singulier que nous vivons tous ensemble.
Dans le secret de ma prière, je demande au Seigneur de renouveler en moi, tout ce qu'il y a placé pour la gloire de son nom et pour le soulagement de la souffrance. Cela me tenait tout particulièrement à cœur, car j'accompagne de nombreux malades depuis des années dans le cadre de mon travail, et il m'arrive de prier le chapelet à leurs intentions.
Un jour, en 2014, je me suis senti appelé à prier pour l'un d'entre eux d'une façon bien particulière. Ce malade, était aussi un ami, il souffrait de graves problèmes de peau inexpliqués et soudainement apparus pendant ses vacances. Après l'avoir vu souffrir pendant des semaines, j'ai eu l'audace, par la grâce de Dieu, de lui proposer de prier pour sa guérison. J'avais senti en mon cœur, que le Seigneur allait exaucer notre prière à la condition qu'il y mette un tout petit peu de foi, grande comme la graine de moutarde dont dit le Seigneur dans l'Évangile[10].
Quelques jours plus tard, mon ami s'est retrouvé à l’hôpital. Son corps tout entier s'est mis à peler, comme s’il avait eu un coup de soleil sur tout le corps. Tout endolori qu'il était, il retrouvait un grand soulagement, une peau neuve et tout à fait normale, seulement 4 jours après que nous ayons prié pour sa guérison. Ce fut stupéfiant et lui-même ainsi que son épouse, n'arrivait pas à y croire. C'est pourquoi dès lors, j'ai toujours eu à cœur de prier pour les malades, de les assister, de les écouter. Parfois il m'arrive, à leur demande ou de ma propre initiative si je le sens comme cela en mon cœur, de prier pour eux au nom du Seigneur en vue d'en attendre une éventuelle guérison. Je ne le fais que très rarement et dans des circonstances qui ne m'appartiennent pas, car c'est le Seigneur qui décide, quand, comment et avec qui. Tout se passe au niveau du cœur, c'est là qu'il m'a parlé un jour, et qu'il continue de me parler. J'entends une voix, qui cependant n'est pas audible. C'est ainsi, je ne me l'explique pas. J'ai appris à savoir quand ça vient de Lui, ou quand c'est le mental qui veut me faire défaut.
Ainsi, priant sur le rocher, je lui demandais de renouveler mon cœur à ce sujet, je lui demandais de me donner une infime petite part de son onction, afin que je sois toujours plus, pour la gloire de son nom et pour l’avènement de son Royaume, un instrument de paix et de soulagement pour mon prochain. Je vous le témoigne en toute humilité. Je ne prétends pas être un thaumaturge, simplement un homme qui prie. Tous, en tant que chrétien, avons le devoir du soulagement de la souffrance. En tout cas telle est ma spiritualité, rattachée directement à celle de St Padre Pio, lui aussi lecteur de Maria Valtorta, pour qui j'ai une profonde dévotion.
Je m'abandonne un instant à cette prière sur le rocher. Puis le temps de silence se termine.
Avant de partir, j’extrais de cette roche, deux morceaux de pierre et en ramasse une autre petite au-dessous. Pour moi, ce sont des reliques, j'en ai l'intime conviction."
En descendant au pied de la montagne.[modifier | modifier le wikicode]
Nous nous préparons à descendre et c’est à ce moment-là, qu’un frisson m’a traversé le corps, comme si j’avais eu une décharge électrique. J’ai eu un peu peur sur le coup d’avoir fait un malaise cardiaque, mais tout allait bien. Après un petit moment, alors que l’on redescendait doucement le vallon de cette petite montagne avec les pèlerins, j’ai compris que je venais de vivre ce que j’appellerai l’expérience d’Hattin. En effet le cœur en fête, l’esprit vif, le cœur en feu, à mesure que je descendais, le Seigneur continuait à m'enseigner. Je comprenais pourquoi il s’était rendu en ce lieu il y’a 2000 ans, entraînant à sa suite une multitude de gens. Je comprenais surtout pourquoi les gens vinrent le trouver précisément en ce lieu. Le sermon sur la montagne de l’Évangile et son reflet approfondi dans l’œuvre de Maria Valtorta L’Évangile tel qu’il m’a été révélé[11], est un hymne à la vie, un défi à relever pour les croyants à la seule condition de n'être qu’un avec le Seigneur Jésus-Christ en étant branché sur Lui par la foi et la prière.
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Cf. Matthieu 10,1-4 | Marc 3,13-19 | Luc 6,12-16 | EMV 165.
- ↑ 2 Pierre 1,4.
- ↑ Romains 8,17.
- ↑ Psaume 87,4-5.
- ↑ 5,0 et 5,1 L'auteur se réfère à son premier ouvrage : "La vallée d'Arbel et l'élection des douze apôtres".
- ↑ 6,0 et 6,1 Matthieu 5,1.
- ↑ 7,0 et 7,1 Luc 6,17.
- ↑ Matthieu, chapitres 5 à 7.
- ↑ 9,0 et 9,1 Psaume 62,5 (Hébreu : 63,5).
- ↑ Luc 17,6.
- ↑ Tome 3, chapitres 169 à 174.