Les diacres

De Wiki Maria Valtorta
Les trois diacres - Giovannetti
Les diacres ont été institués postérieurement à la vie terrestre de Jésus-Christ. Ils ne figurent que dans les Actes des apôtres[1]. Cependant l’œuvre de Maria Valtorta, dans ses tous derniers chapitres, mentionne le martyr d’Étienne[2] dans lequel il est bien désigné comme l’un des sept diacres. Cette mention conduit à s’interroger sur les liens possibles entre l'œuvre de Maria Valtorta et l'institution des diacres.

Ce que l’on sait par l’Écriture et de la tradition[modifier | modifier le wikicode]

Selon les sources historiques, la lapidation d'Étienne eut lieu peu après la Pentecôte et les débuts de l’Église de Jérusalem. Saul (le futur Paul), qui y assiste, est encore pharisien à Jérusalem avant de devenir le persécuteur acharné qui l’emmènera sur les chemins de Damas. Les spécialistes situent donc la mort d’Étienne environ 2 à 3 ans après la crucifixion. Son martyre est fêté le 26 décembre par l’Église.

Sur les sept diacres, seuls trois sont vraiment attestés historiquement : Étienne, Philippe et Nicolas d’Antioche que Maria Valtorta appelle Nicolaï. Les cinq autres ne sont connus que par des hagiographies ultérieures (Prochore et Timon), voire totalement inconnus (Nicanor et Parménas). Le martyrologue romain les mentionne tous.

Bien qu’ils soient affectés à des tâches matérielles, ces diacres[3] se présentent comme des évangélisateurs particulièrement inspirés comme le démontrent l’épisode de la synagogue des affranchis (Étienne)[4] ou celui de l’intendant  de la reine de Candace (Philippe)[5]. Ce sont des "hommes estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse[6]". Ils connaissent manifestement l'Écriture dans son esprit et sa lettre.

Tous les sept portent un nom d'origine grecque[7], propre à rassurer "les frères de langue grecque" qui estimaient "que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien[8]".

Liens possibles avec l’œuvre de Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

Mis à part l’évocation du diacre Étienne, il n’y a pas de mentions explicites des sept. Cependant des similitudes de noms, de profils et de contexte, ont conduit les auteurs du "Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta" à postuler que quatre diacres sur les sept, pouvaient être identifiés dans l’œuvre[9]:

  • Étienne, explicitement cité comme diacre par Maria Valtorta[2]. Un "homme rempli de foi et d’Esprit Saint", comme le décrivent les Actes des apôtres[10], et conforme au portrait qu'en dresse Jésus dans Maria Valtorta, et au destin qui l'attend[11]. Bien qu'élève de Gamaliel, ce n'est pas la Judée où la Galilée qu'il évangélise, mais les nations[12].
  • Nicolas d’Antioche (Nicolaï d’Antioche), prosélyte. La similitude du nom, de l'origine et de l'état, milite pour la fusion du personnage de Maria Valtorta avec le diacre. C'est un nazir, consolateur de Jésus[13]. Entièrement voué à sa mission[14]. Par la suite, il fut accusé d'avoir fondé un mouvement hérétique dont parle l'Apocalypse, avant d'en être disculpé[15].
  • Philippe d’Arbela. Comme Saul ou Marie de Magdala, c'est un fort tempérament qui s'adonne aux voies mauvaises[16] avant de changer du tout au tout après sa rencontre avec Jésus. L'œuvre souligne ses talents qui le prédisposent à l'activité évangélisatrice[17] qu'il démontre dans les Actes des apôtres. Homme de la Décapole (Haute-Pérée), il sillonne les terres délaissées de la Samarie et de la Phénicie (Gaza) avant de s'établir à Césarée, port cosmopolite aux confins de la Galilée et de la Samarie. Il y reçoit la visite de Paul[18].
  • Timon d’Aëra. Ce nom est peu commun et n'a pas d'homonyme dans la Bible. C'est le jeune chef persécuté de la synagogue de la Belle Eau. Les traditions hagiographiques[19] en parlent comme de l'un des "70 disciples", ce qu'il est dans l'œuvre, et comme "évêque de Bostra" qui résonne comme Bozra, un lieu aussi excentré qu'Aëra dont il était originaire..

Dans l’Histoire, le rôle spécifique des diacres a été intégré à la prêtrise avant de redevenir un ministère distinct qui remporte un succès grandissant dans les pays de christianisme ancien. Selon l'Annuaire des Statistiques de l’Église, il y avait, au 31 décembre 2022, 50.159 diacres dans le monde.[20]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Actes 6,1-6. Saint Paul les mentionne dans sa lettre aux Philippiens (Philippiens 1, 1) et à Timothée (Timothée 3, 8-13)).
  2. 2,0 et 2,1 EMV 645.
  3. Diacre vient du grec diakonos (serviteur) qui désigne aussi bien le haut fonctionnaire que le domestique.
  4. Actes 6,8-11.
  5. Actes 8, 25-40
  6. Actes 6,3.
  7. Étienne: Stephanos (Στέφανος) : "couronné" ou "couronne" (symbole de victoire ou de martyre) | Philippe: Philippos (Φίλιππος) : "qui aime les chevaux" (philos = ami, hippos = cheval) |Prochore: Prochoros (Πρόχορος) : "qui préside à la danse" ou "chef de chœur" | Nicanor: Nikanor (Νικάνωρ) : "victorieux" (nikê = victoire, anor = homme) | Timon: Timôn (Τίμων) : "qui honore" ou "respectueux" (timê = honneur) | Parménas: Parmenas (Παρμενᾶς) : origine moins claire, peut-être liée à parmenô (persister) ou à un nom persan hellénisé | Nicolas: Nikolaos (Νικόλαος) : "victorieux parmi le peuple" (nikê = victoire, laos = peuple).
  8. Actes 6,1.
  9. Voir les articles respectifs du dictionnaire.
  10. Actes 6,5.
  11. EMV 354
  12. Actes 6,8-9: "Étienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants. Intervinrent alors certaines gens de la synagogue dite des Affranchis, ainsi que des Cyrénéens et des Alexandrins, et aussi des gens originaires de Cilicie et de la province d’Asie. Ils se mirent à discuter avec Étienne".
  13. EMV 638
  14. EMV 355
  15. Dès le IIᵉ siècle, Irénée (Contre les hérésies I. 26.3 et III. 11.1) attribue aux "Nicolaïtes", un groupe mentionné dans l’Apocalypse (2, 6.15), l’origine à Nicolas d’Antioche, les qualifiant de "vie de débauche". Cependant, un peu plus tard, Clément d’Alexandrie (v. 150-215) rejette cette accusation, soutenant que la doctrine de la promiscuité qui aurait été attribuée aux Nicolaïtes résulte d’une mauvaise interprétation ou d’une déformation de paroles innocentes.
  16. EMV 122.13: "J'ai un fils qui a le cœur malade. S'il t'avait entendu quand tu parlais des parents ! C'est mon tourment. Il s'est fourvoyé avec de mauvais camarades et il est... il est exactement comme tu dis... voleur... dans la maison pour l'instant, mais... Il aime les rixes... il veut dominer... Jeune comme il est, il se ruine en luxure et ripaille."
  17. EMV 292.4: "comment me connais-tu ?" -  "Par un garçon. Un garnement qui faisait parler de lui à Bozra et à Arbel. Ici parce qu'il venait accomplir ses péchés, là-bas parce qu'il déshonorait sa famille. Et puis il s'est converti, Il est devenu plus honnête qu'un juste et maintenant il est passé avec tes disciples, disciple lui aussi, et il t'attend à Arbel pour t'honorer avec son père et sa mère. Et il raconte à tout le monde que tu as changé son cœur à la prière de sa mère. Philippe de Jacob, si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée. Et si à Bozra il y a quelqu'un qui croit en Toi, c'est grâce à lui."       
  18. Actes 21,8.
  19. Liste attribuée à Hippolyte de Rome | Liste attribuée à Dorothée de Tyr | Pseudo-Épiphane.
  20. Cf. Agence Fides - Les Statistiques de l'Église catholique 2024.