Gazophylacium

    De Wiki Maria Valtorta
    D'après James Tissot (1836-1902)

    Gazophylacium : mot d'origine gréco-persane qui désigne littéralement un contenant de richesses. C'est le nom donné au coffre ou au tronc où les hébreux déposaient leur offrande pour le Temple (Luc 21,1-4). On les déversait, par treize bouches d'animaux sculptés sur un mur, dans le gazophylacium conservé dans une salle. Ce terme est employé dans la Vulgate "Recipiens autem, vidit eos qui mittebant munera sua in gazophylacium, divites" (Levant les yeux, il vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor).

    L'obole de la veuve

    Le récit évangélique

    En ce temps-là, Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : "Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre." (Marc 12,38-44).

    Le récit de Maria Valtorta

    Le récit de Maria Valtorta est plus long et plus détaillé (EMV 596.4-10). Il s'attarde sur l'observation de toutes les personnes qui fréquentent le Temple et sur l'attitude de Jésus qui se termine par l'enseignement qu'il donne : Moi, je vous dis qu'au-dessus du Temple, il y a l'amour.
    Jésus se déplace du lieu où il était, tout envahi par le soleil, pour aller plus loin où se trouvent les bouches du Trésor, près de la salle du Gazophylacium. Ce côté, encore à l'ombre, est occupé par des rabbis qui pérorent avec de grands gestes.

    [...] L'endroit se remplit de gens qui vont et qui viennent dans tous les sens. Il y a des prêtres et des fidèles, des hommes, des femmes et des enfants. Les uns passent, d'autres s'arrêtent, écoutent les docteurs, d'autres qui mènent des agneaux ou portent des colombes se dirigent vers d'autres endroits, peut-être pour les sacrifier.

    [ ...] Jésus semble ne rien entendre, mais il doit tout écouter. En effet, quand d'un groupe éloigné de quelques mètres, rassemblé autour d'un docteur, s'élève une voix nasillarde qui proclame : "Plus que tout autre commandement est valable celui-ci : que tout ce qui est pour le Temple aille au Temple. Le Temple est au-dessus du père et de la mère et si quelqu'un veut donner à la Gloire du Seigneur tout ce qu'il a, il peut le faire et en sera béni car il n'y a pas de sang ni d'affection supérieure au Temple" Jésus tourne lentement la tête dans cette direction et regarde d'un air... dont je ne voudrais pas qu'il s'adresse à moi.

    [...] Jésus cesse de le regarder pour observer une pauvre petite femme, vêtue de marron foncé, qui monte honteuse les marches et va vers un mur où se trouvent des têtes de lions ou autres animaux du même genre, la bouche ouverte. Beaucoup s'y rendent, mais Jésus paraissait ne pas s'en occuper. Maintenant, au contraire, il suit la démarche de la petite femme. Son œil la regarde avec pitié et devient d'une grande douceur quand il la voit allonger une main et jeter dans la bouche de pierre de l'un de ces lions quelque chose. Et quand la pauvrette, en se retirant, passe près de Lui, il lui dit le premier :  

    "Paix à toi, femme." Celle-ci, stupéfaite, lève la tête interdite. "Paix à toi" répète Jésus. "Va, car le Très-Haut te bénit." Cette pauvre femme reste bouche bée, puis murmure un salut et s'en va.

    "Elle est heureuse dans son malheur" dit Jésus en sortant de son silence. "Maintenant elle est heureuse car la bénédiction de Dieu l'accompagne. Écoutez, amis, et vous qui êtes autour de Moi. Voyez-vous cette femme ? Elle n'a donné que deux piécettes, moins qu'il n'en faut pour payer le repas d'un passereau en cage, et pourtant elle a donné davantage que tous ceux qui, depuis l'ouverture du Temple à l'aurore, ont versé leur obole au Trésor du Temple.    

    [...] Elle n'a pas de richesses en réserve; elle n'a pas de parents qui gagnent pour elle. Elle est seule. Dieu lui a enlevé parents, mari et enfants, lui a enlevé le peu de bien qu'ils lui avaient laissé, et plus que Dieu le lui ont enlevé les hommes; ces hommes qui maintenant, avec de grands gestes, vous les voyez ?, continuent de jeter à l'intérieur leur superflu dont une grande partie est extorquée par l'usure aux pauvres mains de ceux qui sont faibles et qui ont faim.          

    Eux disent qu'il n'y a pas de sang ni d'affection supérieurs au Temple et de cette façon enseignent à ne pas aimer le prochain. Moi, je vous dis qu'au-dessus du Temple, il y a l'amour.

    Notes et références