Motion synodale des évêques chinois

    De Wiki Maria Valtorta
    Fac-similé de la note n°9 de la motion synodale des évêques chinois, recommandant Maria Valtorta (site du Vatican)

    Le 27 avril 2007, les évêques chinois, en préparation d’un synode (lineamenta) sur La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église, formulent le vœu que les œuvres de Maria Valtorta puissent continuer à être traduites dans leur langue "afin d’aider le peuple de Dieu à mieux comprendre et goûter le message de l’Évangile".

    Cette aptitude à comprendre la synergie entre les révélations privées et la Révélation publique est une caractéristique de l'esprit missionnaire, plus pragmatique, qui doit acculturer la Parole de Dieu.

    La motion synodale

    (Traduction[1] du paragraphe 3 renvoyant à la note 9 parlant de Maria Valtorta dans le dernier paragraphe).
    3. La Parole de Dieu comme élément central de l’histoire, guide de celle-ci

    La Constitution sur la Révélation divine nous enseigne que la Parole de Dieu précède les paroles et les actions humaines. Lorsque Dieu parle, Il ouvre aux hommes des perspectives inattendues de vérité et de sens. Saint Grégoire le Grand l’exprime magnifiquement : « L’Écriture sainte s’abaisse à notre niveau en employant nos paroles limitées, afin de nous faire progressivement monter, en partant des réalités visibles autour de nous, jusqu’aux vérités sublimes. » (Moralia, 20, 63).

    La Bible raconte comment la toute-puissante Parole de Dieu, dès l’origine, engage un dialogue vivant avec l’humanité. Ce dialogue est souvent marqué par des tensions dramatiques, mais il s’achève toujours par la victoire. L’histoire de la Parole de Dieu est inextricablement liée à celle de l’humanité, à tel point qu’elle en constitue même le fondement.

    On peut discerner les traces de la Parole de Dieu dans la nature et dans la culture. Aujourd’hui, il est urgent d’aider le peuple de Dieu à comprendre la relation entre la révélation publique et les révélations privées, ainsi que l’importance de ces dernières pour nourrir une foi authentique [9].
    Cette note [9] donne l'œuvre de Maria Valtorta comme exemple de révélations privées importante pour "nourrir une foi authentique", et la note précise : "afin d’aider le peuple de Dieu à mieux comprendre et goûter le message de l’Évangile[2]".
    [9] Une œuvre monumentale de Maria Valtorta[1]

    Au cours de la première moitié du XXᵉ siècle, durant la Seconde Guerre mondiale et après celle-ci, une femme italienne nommée Maria Valtorta a consigné en plus de quatre mille pages les visions et auditions qu’elle a reçues de l’Évangile. Cette œuvre monumentale, intitulée Le Poème de l’Homme-Dieu (The Poem of the Man-God en version anglaise, édition de 1986), se compose de cinq volumes. Elle est structurée en sept parties :

    1. La vie cachée (chapitres 1 à 43) ;
    2. La première année de la vie publique (chapitres 44 à 140) ;
    3. La deuxième année de la vie publique (chapitres 141 à 311) ;
    4. La troisième année de la vie publique (chapitres 312 à 538) ;
    5. La préparation à la Passion et à la mort (chapitres 539 à 598) ;
    6. La Passion et la mort glorieuse (chapitres 599 à 611) ;
    7. La splendeur et le rayonnement de la Résurrection (chapitres 612 à 647).
    La première partie, La vie cachée (43 chapitres), a été traduite en chinois et publiée en 2006. Il est à espérer que les autres parties seront progressivement traduites afin d’aider le peuple de Dieu à mieux comprendre et goûter le message de l’Évangile.
    Cette attitude du clergé missionnaire, que l'on retrouve dans le clergé Indien, ne fut pas - et de loin - majoritaire au Synode. Il n'évoqua les révélations privées qu'en une seule ligne générale visant à leur exclusion, noyée au milieu d'un paragraphe sur les sectes (Cf. Proposition finale, résolution 47 {it}).

    Le christianisme en Asie

    L'Asie est le continent de deux géants : L’Inde, 1,324 milliard d’habitants en 2016 ; et la Chine, 1,379 milliard d’habitants à cette même date, soit 36% de la population mondiale à eux deux. Les chrétiens d’Asie, tous cultes confondus, sont peu nombreux (13% environ), mais en forte progression. Le christianisme y jouit d’une image de modernité et de liberté.

    Jean-Paul II, dans son exhortation Ecclesia in Asia du 6 novembre 1999, prophétise son évangélisation : "L'Église en Asie franchira le seuil du troisième millénaire chrétien en s'émerveillant devant tout ce que Dieu a fait depuis ces commencements jusqu'à maintenant et, forte de savoir que, "tout comme au premier millénaire la Croix fut plantée sur le sol européen, au second millénaire sur le sol américain et africain, on puisse, au troisième millénaire, recueillir une ample moisson de foi sur ce continent si vaste et si vivant".

    Ce vaste continent a eu son lot de martyrs dès les premières étapes de sa christianisation, parmi lesquels ceux que l’Église honore :

    • Les 188 martyrs du Japon, l’une des premières terres évangélisées par l’ordre naissant des jésuites. Ils tombèrent principalement au XVIIe siècle à la suite de saint Pierre Kibe Kasui (1587-1639), un jésuite japonais.  
    • Les 117 martyrs du Vietnam (1745–1862) au premier rang desquels André Dung-Lac, un prêtre martyrisé le 21 décembre 1839.  
    • Les 120 martyrs de Chine (1648-1930) à la suite de Saint Augustin Zhao Rong, premier prêtre chinois martyrisé le 20 janvier 1815. L’année 1900 vit le massacre de 30.000 chrétiens, tous cultes confondus, lors de la révolte des Boxers. La révolution communiste chinoise en augmenta probablement le nombre.

    L'œuvre de Maria Valtorta en Chine

    Le Bienheureux Gabriele-Maria Allegra (1907–1976) est un franciscain connu pour la réalisation de la première traduction complète de la Bible en chinois (1968), puis du premier dictionnaire biblique en cette langue (1975), une tâche colossale qui l’occupa 40 années de sa vie.

    Il fut lecteur de Maria Valtorta dès 1961 (l’Index n’est pas aboli) et il consigna dans son journal les étapes de sa découverte. La première mention qu'il en fait est critique sur l’accueil qu’on réserve à cette œuvre :
    "[l'œuvre] de Maria Valtorta [...] est le complément des quatre traditions évangéliques, et leur explication. Cette explication nous surprend parfois, elle nous semble tellement nouvelle, tellement vraie et énergique, que nous sommes prêts à la négliger. Il s’agit de révélations privées ! Et puis, faites à une femme ! Et nous autres, les hommes, les prêtres, savons bien en cela imiter les Apôtres qui appelèrent délire de petites femmes la vision que celles-ci eurent du Christ ressuscité [...] De fait, le Poème de l’Homme-Dieu ne mérite pas vraiment d’être négligé avec cette assurance et cette suffisance qui est la caractéristique de nombreux théologiens modernes. Dans l’Église se trouve l’Esprit, et dès lors, se trouvent les charismes de l’Esprit. Je pense que c’est seulement avec un charisme de l’Esprit Saint - seulement avec son aide - qu’une pauvre femme malade, d’une culture biblique limitée, a pu écrire, en l’espace de trois années, 20 000 pages [...] Et quelles pages !"
    Le Père Allegra ne fut pas le seul missionnaire franciscain en Chine à apprécier l’œuvre de Maria Valtorta : Le Père Antonio Sisto Rosso (ofm) (1904-1990) fit des études historiques sur cette œuvre vingt ans avant que cette discipline apparaisse en France et s’y développe.

    Un autre missionnaire en Chine, le Père Fernando Bortone, jésuite, fut expulsé de la Chine communiste après 18 ans d’apostolat. Il résidait à Rome, où il devint un grand propagandiste à l'œuvre de Maria Valtorta. Son apostolat missionnaire lui avait donné audace et aplomb. Un jour, il alla protester directement auprès des prélats du Saint-Office à propos du traitement qu’ils réservaient à cette œuvre : "On ne jette pas une montagne d’or seulement parce qu’elle pourrait contenir un grain de sable, tempêta-t-il."

    Notes et références

    1. 1,0 et 1,1 Traduction ChatGPT.
    2. Jésus ne dit pas autre chose dans les raisons de l'œuvre (EMV 652, raison 2) et Cahiers de 1945 à 1950, 28 janvier 1947, p. 330).