Simon de Cyrène
Maraîcher des environs de Jérusalem. Originaire de cette région de Lybie où prospérait une forte colonie juive dans cette cité grecque. Le Vendredi de la Passion, il convoie des légumes avec ses deux fils (Alexandre et Rufus selon l'évangile de saint Marc).
Longin, le centurion, inquiet de l'état de santé du condamné Jésus, l'aperçoit et le réquisitionne pour l'aider à porter la croix. C'était en effet obligatoire que le condamné à mort porte sa croix, pour arriver vivant au supplice et Longin ne veut pas avoir d'ennui.[1]
Jésus est tombé pour la 3ème fois, évanoui : "... puis (...) la douleur de la troisième chute complète. Et cette fois, ce n'est pas qu'il bute. Mais il tombe par un soudain fléchissement de ses forces, par une syncope. Il s'allonge en se frappant le visage sur les pierres disjointes, restant dans la poussière, sous la croix retombée sur Lui. Les soldats essaient de le relever. Mais comme il paraît mort, ils vont le rapporter au centurion. Pendant qu'ils vont et viennent Jésus revient à Lui, et lentement, avec l'aide de deux soldats dont l'un relève la croix et l'autre aide le Condamné à se mettre debout, il reprend sa place. Mais il est vraiment épuisé".[2]
Le Cyrénéen fait semblant de ne pas entendre le centurion qui l'appelle, mais avec Longinus on ne plaisante pas :"Tu vois cet homme ? (...) Il ne peut plus avancer ainsi chargé. Tu es fort. Prends sa croix et porte-la à sa place jusqu'à la cime."
Simon prétexte son âne rétif pour refuser, mais sous la menace de vingt coups de fouets et de perdre son âne, il est obligé d'obéir.[3]
"Il le rejoint juste au moment où Jésus se tourne vers sa Mère (que Longin, par pitié, a laissée passer) que seulement alors il voit venir vers Lui, car il avance si courbé et les yeux presque fermés comme s'il était aveugle, et il crie : 'Maman !' "(...) "Marie porte la main à son cœur comme si elle avait reçu un coup de poignard et vacille légèrement, mais elle se reprend, hâte sa marche et en allant les bras tendus vers son Fils martyrisé, elle crie : "Fils !"
Mais elle le dit d'une telle manière que qui n'a pas un cœur de hyène le sent se fendre par cette douleur." "(...) même parmi les romains il y a un mouvement de pitié (...)"
"Le Cyrénéen a cette pitié... Il voit que Marie ne peut embrasser son Fils à cause de la croix, et qu'après avoir tendu les mains, elle les laisse retomber, persuadée de ne pouvoir le faire. Elle le regarde seulement, essayant de sourire de son sourire martyr, pour le réconforter alors que ses lèvres tremblantes boivent ses larmes. Lui, tordant la tête de sous le joug de la croix, cherche à son tour à lui sourire et à lui envoyer un baiser avec ses pauvres lèvres blessées et fendues par les coups et la fièvre. Le Cyrénéen, à ce spectacle, se hâte d'enlever la croix et il le fait avec la délicatesse d'un père, pour ne pas heurter la couronne et ne pas frotter les plaies.
Mais Marie ne peut baiser son Fils... L'attouchement, même le plus léger, serait une torture sur les chairs déchirées, et Marie s'en abstient". (Et aussi par pudeur) "Se baisent seulement leurs deux âmes angoissées".[4]-[5]
"Maintenant, derrière Jésus, marche le Cyrénéen avec la croix. Et Jésus, libéré de ce fardeau, marche mieux. Il halète fortement, portant souvent la main à son cœur comme s'il avait une grande douleur, une blessure à la région sterno-cardiaque, et maintenant qu'il le peut (...), il repousse les cheveux tombés en avant, tout gluants de sang et de sueur, jusque derrière les oreilles, pour sentir l'air sur son visage congestionné, il délace le cordon du cou qui le fait souffrir quand il respire... Mais sa marche est plus facile."[6]
Quand Jésus arrive au sommet du calvaire, "Le centurion donne au Cyrénéen l'ordre de s'en aller et il s'en va de mauvaise grâce cette fois et je ne dirais pas par sadisme, mais par amour, si bien qu'il s'arrête près des galiléens en partageant avec eux les insultes dont la foule prodigue au petit nombre de fidèles au Christ."[7](Note : les Galiléens sont assez proches de la croix).
Caractère et aspect
Homme robuste de quarante-cind ans environ.[8]
Parcours apostolique
Il est probable que lui, ou au moins ses deux fils, soit devenu disciple et figure de l'Eglise naissante.[9] (et peut-être Romains 16.13).
Son nom
Simon, comme Siméon (Chimon- Shim'ôn), veut dire "qui entend". Référence historique : le second fils de Jacob qui sera retenu en otage par son frère Joseph devenu intendant du Pharaon.
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?
EMV 608 EMV 631
En savoir plus sur ce personnage
Cyrène, l'ancienne ville grecque (en actuelle Libye), est la plus ancienne et la plus importante des cinq colonies grecque dans la région et lui donne son nom de Cyrénaïque, qui est encore utilisé aujourd'hui.