Chanania (Canania)
Ce vieux scribe pharisien, sanhédriste et ami de Sadoc, rencontre Jésus chez Ismaël Ben Fabi. Comme lui et comme Éléazar, il voit en Jésus un moyen pour conquérir la royauté.
C’est un cœur fermé à qui Jésus pose la question sur le sabbat avant de guérir l’Hydropique[1] :"Toi, vieux scribe, réponds-moi : est-il permis de guérir pendant le sabbat ? - Pendant le sabbat il n'est permis de faire aucun travail."Son intransigeance ne s’appliquera pas pourtant à lui-même : apprenant que son plus beau bois brûle sur les flancs de l’Hermon et il part précipitamment …en plein sabbat ![2] Plus tard Jésus l'admoneste publiquement pour son attitude envers les pauvres :
"Il est dit : "Celui qui répand le sang et celui qui frustre un travailleur de son salaire sont frères". Cela est dit, ô Giocana, Ismaël, Chanania, Doras, Jonathas ! Et rappelez-vous aussi qu'il est dit : "Quiconque ferme ses oreilles aux cris du pauvre, criera lui aussi, mais ne sera pas écouté."[3]
Caractère et aspect
Âgé, parcheminé, mais jeune en méchanceté[4]. C'est un vieux à la voix chevrotante. "Un vieux paquet d'os"[5]. Un renard squelettique et mourant.[6]
Parcours apostolique
Il fait partie du groupe de sanhédristes qui complotent contre Jésus, notamment par l'entremise de Judas[7]. On le retrouve dans le groupe hostile présent à la résurrection de Lazare[8].
Son nom
Chanania (hah nahn yah) veut dire "compassion de Yah (Dieu)".
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?
EMV 335 EMV 362 EMV 373 EMV 535 EMV 542 EMV 546 EMV 548 EMV 549 EMV 566 EMV 588
En savoir plus sur ce personnage
Travaux des frères Lemann
Mgr Augustin Lemann, 1836-1909 et Mgr Joseph Lemann, 1836-1915, juifs convertis, dans "Valeur de l'assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ" (1877), présentent ainsi "Chanania ben Chiskia" : C'était un grand conciliateur, au milieu des querelles doctrinales, fréquentes à cette époque. Aussi les écoles rivales d'Hillel et de Schammaï, qui ne s'étaient point éteintes avec la mort de leurs fondateurs, le prirent-elles souvent pour arbitre.
L'habile conciliateur ne réussit pas toujours à calmer les différends ; car on lit dans les anciens récits que, plus d'une fois, passant de la force d'un argument à l'argument de la force, les disciples des écoles de Schammaï et d'Hillel en vinrent aux mains, d'où l'expression se chamailler.