Sanhédrin
Le sanhédrin, ou grand conseil juif, siégeait à Jérusalem. Il comprenait 71 membres, président compris, en référence aux 70 anciens qui secondèrent Moïse[1]. Il était organisé en trois groupes :
- Le Collège ou chambre des prêtres. Elle avait en charge l'administration du culte. On y trouvait les grands-prêtres, en fonction ou déposés. La majorité de ses membres était des sadducéens, plus ou moins alliés aux Hérodiens.
- Le Collège ou chambre des scribes ou des docteurs de la Loi. Elle était composée d'experts légistes, de théologiens ou d'enseignants, majoritairement pharisiens. Ils formaient le corps savant de la nation.
- Le Collège ou chambre des Anciens. Elle regroupait les notables les plus fortunés, et les personnages influents. Ils n'avaient pas de pouvoir judiciaire mais de conseil.
On trouve un écho de cette classification en Marc 8,31 : "Il leur enseigna qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes …".
Chaque groupe était composé de 23 membres (soit 69), auxquels s'ajoutaient le président et son adjoint.
Rôle du Sanhédrin à l'époque de Jésus[modifier | modifier le wikicode]
À l'époque de Jésus, le sanhédrin avait de larges pouvoirs : les affaires intérieures du pays, les affaires civiles mais aussi criminelles. La police du Temple était à sa disposition. Il pouvait ordonner des arrestations et juger des cas ne requérant pas la peine de mort; ceux-ci étaient en effet réservés aux Romains (Jus gladii).
La compétence du Sanhédrin était cependant limitée de fait à la Judée. La Galilée était hors de sa juridiction. Le grand conseil juif représentait cependant l'autorité morale et religieuse de référence, ceci notamment grâce à la place que prenaient Jérusalem et le Temple dans le judaïsme.
Dans ses jugements, une majorité simple était requise pour l'acquittement et une majorité des deux tiers pour la condamnation. En cas de doute, l'avantage allait toujours à l'accusé.
Les séances du Sanhédrin étaient présidées par le Nassi, grand-prêtre lui-même ou sommité reconnue. Hillel, scribe et docteur de la Loi réputé, fut l'un d'eux. Schammaï, son adversaire, lui succéda à ce poste.
L'Adjoint présidait les séances judiciaires. Toutefois, les règles de répartition de la présidence ne sont pas parfaitement éclaircies.
Le Sanhédrin est dissous après les fêtes de Pâque. Tous les sanhédristes (ou sanhédristes) rentrent chez eux pour la moisson, jusqu'à la Pentecôte (EMV 576).
Reconstitution du Sanhédrin à l’époque du Christ[modifier | modifier le wikicode]
La composition du Sanhédrin (Sanhédrîn) telle que décrite dans l'œuvre de Maria Valtorta, révèle 61 noms sur les 71. Sept autres, pourtant connus de l'histoire, ne sont pas mis en scène, ou du moins nous ne les avons pas repérés. En les incluant, on arrive à une connaissance quasi complète de l'assemblée : 68 sur 71. C’est la reconstitution la plus complète existante à ce jour.
Attitude envers Jésus[modifier | modifier le wikicode]
Les sanhédristes bienveillants envers Jésus : "un petit nombre qui sont secrètement ses disciples ou qui du moins ont le cœur droit et qui, s'ils ne l'aiment pas comme disciples, le respectent comme juste" (EMV 548). Ils sont 15 dans toute l'assemblée soit un membre sur cinq.
Les sanhédristes hostiles à Jésus ou présumés tel. Ils sont 36 dans le Sanhédrin, soit 51%. Ce sont le collège des prêtres et surtout celui des scribes qui sont majoritairement opposés à Jésus. Dans ce dernier collège, ils représentent les deux-tiers.
Les sanhédristes sans opinion identifiée ou qui se cantonnent à la neutralité. Ils sont 19, y compris les trois sanhédristes inconnus à ce jour.
Le collège des prêtres[modifier | modifier le wikicode]
- Alexandre (Alexandros). Il est évoqué dans les Actes des apôtres (Actes 4,6)
- Ananias (Ananos), l'un des fils d'Hanne. C'était un sadducéen d'une grande dureté.
- Ananie ben Nebedai. Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta.
- Caïphe (Yosef Bar Kayafa), grand-prêtre en exercice, Artisan de la condamnation de Jésus.
- Elchias (Hilqyiyya). Trésorier du Temple, c'est le fer de lance de l'hostilité à Jésus.
- Éléazar (Èl'azar), fils aîné d’Hanne, ancien grand-prêtre.
- Éléazar (Èl'azar ben Boëthos) Ancien grand-prêtre. C'est un sympathisant de Jésus au contraire de son frère Simon ci-dessous.
- Giocana, un sadducéen. Une des relations de Judas. Il a la réputation d'être un rapace.
- Hanne (Hanân), ancien grand-prêtre. Cinq de ses fils, et son gendre Caïphe, furent grands-prêtres à leur tour.
- Ismaël (Ishma'él Ben Phabi), ancien grand-prêtre. Il est impitoyable avec ses serviteurs.
- Isaac (Is'hac). Un personnage furtif dont on ne sait rien.
- Jean, un prêtre. Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta.
- Joazar (Yehoazar ben Boëthos). Un ancien grand-prêtre à la réputation de bonté.
- Jonas (Iona) de Gabaon. Un personnage furtif
- Jonathas (Yehonatân) Un des fils d'Hanne. Il était chef de la police du Temple.
- Joseph de l'Iturée (Iosseph ben Camith) Sans doute un futur grand-prêtre.
- Josué (Iehoshoua ben Sié). Ancien grand-prêtre. Un sympathisant de Jésus.
- Mathias, un des fils d'Hanne. Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta
- Scéva. Un Hérodien, ancien amant de Marie de Magdala. Il s'adonne à la nécromancie. Les Actes des apôtres en parlent (Actes 19,13-14).
- Simon Boëthos (Shim'ôn Cantheras ben Boëthos), Ses deux frères (Éléazar et Joazar ci-dessus) et lui furent grands-prêtres.
- Simon Carmit (Shim'ôn Karmithos). Un ancien grand-prêtre, ami de Joseph d'Arimathie.
- Théophile (Théophilos). Un des fils d'Hanne. Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta
- Zacharie (Zekharyah) un sadducéen opposé à Jésus. On ne sait rien de plus.
- Un membre non connu.
Le collège des Scribes (sopherîms)[modifier | modifier le wikicode]
- Archélaüs fils d'Elchias. Il marche sans talent sur les pas de son père, un opposant farouche à Jésus
- Chanania (Chanania ben Chiskia ben Qaron). Un vieux scribe.
- Chanania (Hanina ben Tradion). Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta.
- Éléazar, (Èl'azar ben Parta). Un scribe plus véhément qu'hostile.
- Gamaliel (Gâmliél). Le Docteur de la Loi réputé. Un disciple tardif de Jésus.
- Giocana ben Zacchaï, (Jochanan ben Zakkaï). Un scribe au cœur dur.
- Hanne, fils de Nahoum. Il meurt dans le tremblement de terre qui suit la mort de Jésus.
- Ismaël ben Eliza. Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta.
- Jacob. Un sympathisant tardif.
- Joël (Ioël d'Abiah, dit Alamoth). Un sympathisant tardif. Son physique ingrat est objet de moqueries.
- Jonathas (Yehonatân ben Ouziel) Il reproche aux apôtres affamés de manger des épis un jour de shabbat.
- Lévi. Il aurait assisté au dialogue du jeune Jésus avec les Docteurs de la Loi.
- Mattathias, un vieux scribe parent de Jacob ci-dessus.
- Nahum (Nahoum Halbalar), homme de confiance d’Hanne. Il était l'un des trois juges criminels les plus renommés de son temps.
- Sadoc (Sadoq) surnommé le "scribe d'or". Opposant farouche à Jésus. Il suggère à Judas de trahir son maître par un baiser.
- Samuel (Shemouél Kakkaton ou le petit). Un scribe à la langue de vipère Grivois et adultère.
- Saül (Shaoul ben Botnit). Il avait en charge les rituels d'ensevelissement.
- Siméon (Shim'ôn) le fils de Gamaliel. Un scribe peu loquace, dominé par son père.
- Simon (Simeon isc Hammispa). Il est parricide par ambition et devient fou.
- Tolmaï (Tolmé). Un scribe adonné à la magie.
- Urie (Ouryah) de Capharnaüm. Avec les autres opposants galiléens, il tend des pièges à Jésus.
- Uziel (Ouriel). Il blesse Jésus avec une pierre.
- Zacharie (Zekharyah). Un scribe opposé à Jésus. On ne sait rien de plus.
- Zachée le scribe. Membre probable. Son témoignage compte dans l'affaire du paralytique guéri à la piscine de Béthesda un jour de shabbat.
Le collège des Anciens[modifier | modifier le wikicode]
- Callascebona (Calba Scheboua). Il était l’un des trois riches de Jérusalem.
- Corneille (Cornelius ben Ceron). Un fils indigne qui maudit son père.
- Doras de Doras. À la suite de son père, il voue une haine implacable à Jésus.
- Doro' (Dorothée ben Nathanaël). Il complote, avec d'autres, la perte de Jésus.
- Elcana, de sang royal. C'est le frère de Jeanne de Chouza. Un sympathisant tardif de Jésus.
- Éli (Èlyahou) de Capharnaüm. Son petit-fils a été guéri d'une piqure mortelle de serpent. Cela ne change pas ses sentiments hostiles à Jésus.
- Élie de Galilée. Ce n'est pas celui de Capharnaüm. Il est présent aux funérailles de Lazare. On ne sait rien de plus.
- Eliel, frère d'Elcana ci-dessus. Sympathisant tardif comme lui.
- Félix. un pharisien rigoriste, hostile à Jésus.
- Jean (Iohanân) de Gaas. Un ami de Joseph d'Arimathie. Sympathisant de Jésus.
- Joachim (Yehoyaqîm) de Capharnaüm. Un des galiléens qui tendent des pièges à Jésus.
- Joachim (Yehoyaqîm). Un sympathisant de Jésus.
- Joseph d'Arimathie. Le disciple. Il est l'ami de Nicodème et de Gamaliel.
- Jude l'assidéen (Iehouda). Un sympathisant de Jésus.
- Nathanaël Ben Fabba. Peut-être le père de Dorothée ci-dessus. Son sentiment envers Jésus est partagé.
- Nicodème (Naqdimon ou Nakkaï ben Gorion). Le disciple. Il était très riche.
- Philippe (Philippe ben Jacinus). Un ami de Lazare et sympathisant de Jésus.
- Sadoc. Présent aux funérailles de Lazare avec des sanhédristes sympathisants de Jésus.
- Simon (Shim'ôn), le pharisien de Capharnaüm. Il est réservé envers Jésus sans être hostile.
- Tsitsit Haccassat (Ben). Il est connu des sources historiques, mais il n'est pas nommé dans Maria Valtorta. C'était l'un des trois riches de Jérusalem.
- Trifon (Tryphon ben Theudion). Probablement sympathisant secret de Jésus.
- Un membre non connu
- Un membre non connu.
Les points remarquables[modifier | modifier le wikicode]
Avec Flavius Josèphe, historien du Ier siècle, et les sources talmudiques, on ne connaît que 49 sanhédristes au total. Les 19 membres supplémentaires sont donc issus des visions de Maria Valtorta. Il a fallu des années pour reconstituer cette liste, mais Maria Valtorta les a trouvés spontanément, sans chercher, là où les personnages se présentaient dans les scènes qu'elle voyait. Parmi les découvertes :
- Scéva, nécromancien cité par les Actes des apôtres . Ancien amant de Marie de Magdala, alors dévoyée, rajoute Maria Valtorta.
- Nahum Halbalar, d'abord homme de confiance de Hanne le grand-prêtre. Maria Valtorta nous apprend qu'il se retourna contre lui. Ce qui explique peut-être que le Talmud est discret sur son cas, c'était pourtant l'un des trois juges criminels les plus renommés.
- Simon d'Hammispa, nommé sans plus dans les sources que nous avons évoquées. C’est un parricide par ambition selon Maria Valtorta. Il devint fou lorsqu'il vit le fantôme de son père l'accuser lors du tremblement de terre qui suivit la Passion[2]. Ceci justifierait qu'on ait fait l'impasse sur sa vie.
- Joël d'Abia, un scribe propre à Maria Valtorta. Son surnom, Alamoth, trouve sa source dans la Bible : dans les Psaumes c'est une indication de chant qui désigne un chœur de femmes. Allusion à sa voix et à son physique, moqués par ses pairs.
Pour aller plus loin[modifier | modifier le wikicode]
- La Palestine au temps de Jésus, Pasteur Edmond Stapfer.
- Valeur de l'Assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ, Mgrs Augustin et Joseph Lemann.