Cardinal Augustin Bea et Maria Valtorta
Né le 28 mai 1881 Né en 1881 à Riedböhringen, en Allemagne et décédé le 16 novembre 1968 à Rome, Augustin Bea était un jésuite. Il fut le provincial de ceux d'Allemagne de 1921 à 1924, époque de la République de Weimar durant laquelle le futur Pie XII fut nonce apostolique en Allemagne.
En 1924, il est appelé à Rome pour enseigner la théologie biblique à l’université pontificale grégorienne.
En 1928, il entre à l’institut biblique pontifical fondé vingt ans plus tôt par Pie X.
En 1930, il en devient le recteur jusqu’en 1949.
En 1941, il devient confesseur de Pie XII avec qui, semble-t-il, il entretenait des liens d'amitié.
En 1943, Pie XII publie son encyclique Divino afflante Spiritu sur l’étude moderne des Écritures saintes. Ce tournant dans l’approche catholique de la recherche biblique est largement redevable au Père Bea.
En 1945, il travaille, à la demande de Pie XII, sur la traduction d'un nouveau Psautier (recueil des psaumes). C'est peut-être à cette occasion qu'il tissa des liens avec la congrégations des Rites dont Mgr Carinci était le secrétaire. Collaboration qui se prolongea en 1950 avec la préparation de la réforme liturgique.
En 1947, il entend parler de Maria Valtorta et en étudie plusieurs fascicules comme il l'indique dans son attestation ci-dessous.
En 1950, Il participe avec les Saint-Office dont il devient consulteur, à la définition dogmatique de l’Assomption de la Vierge. C'est comme membre de cette congrégation qu'il est présenté (mars 1959) au pape Jean XXIII nouvellement élu, puis de nouveau comme membre de la Commission Pontificale Biblique.
En 1959, le 14 décembre, il est nommé cardinal et deviendra un pivot du concile et le premier président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.
En 1981, Jean-Paul II a rédigé un hommage à l'occasion du centenaire de la naissance du cardinal.
Attestation sur l'œuvre de Maria Valtorta
Le futur Cardinal Bea écrit en 1952 :INSTITUT BIBLIQUE PONTIFICALC’est sur la suggestion du Père Bea que, dans l’espoir d’obtenir l’imprimatur de l’Eglise, Maria Valtorta se mit à corriger ou rayer, sur une copie dactylographiée destinée à servir pour l’impression, les expressions qui mettent en évidence l’origine surnaturelle de l’Œuvre. Mais ces corrections, que le Père Berti qualifiait de “camouflage”, ne purent être achevées et n’ont jamais été transférées dans les publications imprimées: celles‑ci reproduisent strictement le manuscrit original de l’Œuvre.Rome, Piazza della Pilotta, 35
Il y a quelques années, avant que je sois nommé consulteur de la Suprême Congrégation du Saint-Office, j’ai lu plusieurs fascicules de l’ouvrage “Paroles de vie éternelle”, écrit - dicté -par Mademoiselle Maria Valtorta. J’ai été particulièrement attentif à la partie exégétique, historique, archéologique et topographique. Quant à l’exégèse, je n’ai trouvé, dans les fascicules que j’ai examinés, aucune erreur, de quelque sorte que ce soit. J’ai d’ailleurs été fort impressionné par l’exactitude remarquable des descriptions archéologiques et topographiques. Certains détails exprimés avec moins de précision m’ont poussé à interpeller l’auteur par l’entremise d’une personne. Elle m’a fourni des explications satisfaisantes. La description de certaines scènes m’a paru trop longue, avec ici et là des couleurs trop vives. Mais généralement, la lecture de l’Œuvre est non seulement intéressante et agréable, mais elle est vraiment édifiante, et instructive pour le peuple moins bien informé sur les mystères de la vie de Jésus.
Si, comme on peut le supposer, les autres fascicules sont de la même nature, il me semble que l’Œuvre, dûment abrégée, épurée et corrigée, pourrait faire beaucoup de bien aux familles catholiques, en particulier dans les milieux populaires, car elle présente l’auguste personne du Seigneur, la Vierge Marie et les apôtres sous une forme aisément accessible et attirante. Elle pourrait jouer le même rôle que les “Bibles illustrées” dans le passé. C’est important de nos jours où tant d’idées et d’images pénètrent dans les familles par le biais des romans, du cinéma ou des revues.
L’Œuvre présente de nombreuses analogies avec la “Vie et Passion du Christ” publiée au siècle dernier par Brentano: celle‑ci reprend les visions de la servante de Dieu Anne‑Catherine Emmerich (la Passion 1833, la Vie, 3 volumes, 1858‑1863) et elle a fait, durant presque un siècle, un bien immense aux familles catholiques de langue allemande avant d’être traduite dans d’autres langues et publiée dans divers pays. Or elle n’a jamais donné à l’Autorité ecclésiastique la moindre raison d’intervenir; au contraire, elle a été chaudement recommandée par de nombreux évêques.
Il reste cependant que, si l’on tient compte des idées modernes, l’Œuvre de Maria Valtorta ne devrait pas être publiée comme provenant de visions ou d’états spirituels extraordinaires, mais simplement, et sans nom d’auteur, comme une “Vie de Jésus, racontée et illustrée pour le peuple catholique”. Une révision consciencieuse, effectuée par un réviseur compétent en théologie et en exégèse, devrait éliminer tout ce qui pourrait offusquer des lecteurs modernes, et veiller à ce que l’ensemble soit présenté dans un style digne d’un sujet aussi sublime.
Rome, le 23 janvier 1952
Agostino Bea, s.j
À la suite de Mgr Carinci, le Père Bea a donc témoigné par écrit de son soutien à l'œuvre de Maria Valtorta : il était membre du Saint-Office. Il a été rejoint par les témoignages de théologiens et biblistes, tels Mgr Ugo Lattanzi, doyen de la Faculté de théologie de Latran, le Père Roschini, ou le Père Corrado Berti, professeur de dogmatique et de théologie sacramentelle.
Témoignage extrait de Pro e Contro Maria Valtorta – CEV – ISBN 88-7987-130-7.