Marthe de Corozaïn
Une femme courbée depuis dix-huit ans, guérie, à cause de sa foi, par Jésus un jour de sabbat dans la synagogue de Corozaïn.[1] Le Christ a ici l'occasion de donner un enseignement sur la foi humble récompensée, et l'hypocrisie des attaques qu'il reçoit sur les guérisons un jour de sabbat (jour de repos sacré pour les Juifs).
Jésus essaye à nouveau de "travailler les cœurs" des habitants de cette ville. Mais il est découragé :"Mais Oh ! Chorazeïn païenne et entêtée ! Mais ce n'est pas Chorazeïn toute entière qui est ainsi. C'est pour ceux qui ne sont pas tels que je vais parler, par une parabole."[2]Il leur donne alors la parabole de la résine molle[3] et termine en disant :
"Vous êtes impossibles à travailler. Chaleur de l'amour, patience de l'instruction, froideur des reproches, fatigue du ciseau, rien ne sert sur vous. A peine mes mains enlevées, vous redevenez ce que vous étiez. Vous devriez faire une seule chose pour changer : vous abandonner totalement à Moi. Vous ne le faites pas, vous ne le ferez jamais.Et il choisit cette femme dans l'assistance pour la guérir :Le Travailleur, désolé, vous abandonne à votre destin. Mais, comme il est juste, il ne vous abandonne pas tous de la même manière.
Dans sa désolation il sait choisir encore ceux qui méritent son amour, et il les réconforte et les bénit."[4]
Femme, viens ici !" dit-il en montrant du doigt une femme qui se tient près du mur, courbée au point de paraître un point d'interrogation... la femme (qui) à cause de sa position, ne peut voir Jésus et sa main.Ceci scandalise le chef de la synagogue et quatre notables :"Va donc, Marthe ! Il t'appelle" lui disent plusieurs. Et la malheureuse s'en va en boitant avec son bâton, à la hauteur duquel se trouve sa tête.
"Femme, reçois un souvenir de mon passage et une récompense pour ta foi silencieuse et humble. Sois délivrée de ton infirmité" s’écrie-t-il en dernier lieu en lui mettant ses mains sur les épaules.
Tout à coup, la femme se lève, et droite comme un palmier, lève le bras en criant : "Hosanna ! Il m'a guérie ! Il a regardé sa servante fidèle et lui a accordé son bienfait. Louange soit au Sauveur et Roi d'Israël ! Hosanna au Fils de David !"
Les gens répondent, avec les leurs, aux hosannas de la femme qui maintenant est à genoux aux pieds de Jésus et qui baise le bord de son vêtement pendant que Jésus lui dit : "Va en paix et persévère dans la Foi."[5]
Le chef de la synagogue, que doivent encore brûler les paroles dites par Jésus avant la parabole, veut jeter son venin à cause du reproche et s'écrie avec indignation pendant que la foule s'ouvre pour laisser passer la miraculée :Mais Jésus, qui le voit aidé par les quatre notables leur répond, "les bras croisés, sévère, imposant" :"Il y a six jours pour travailler, six jours pour demander et pour donner. Venez donc ces jours-là, tant pour demander que pour donner. Venez guérir ces jours-là, sans violer le sabbat, pécheurs et mécréants, corrompus et corrupteurs de la Loi !"
Et il cherche à expulser tout le monde de la synagogue, comme pourchasser la profanation du lieu de prière."
"Hypocrites ! Qui de vous, en ce jour, n'a pas détaché son bœuf ou son âne de la mangeoire et ne l'a pas mené boire ? Et qui n'a pas porté des bottes d'herbe aux brebis du troupeau et n'a pas trait le lait des mamelles pleines ? Pourquoi donc, puisque vous avez six jours pour le faire, l'avez-vous fait aujourd'hui aussi pour quelques deniers de lait ou par crainte que votre bœuf ou votre âne ne meure de soif ?Et Moi, je ne devais pas délier cette femme des chaînes par lesquelles Satan l'a tenue pendant dix-huit ans, uniquement parce que c'est le sabbat ?
Allez. Moi, j'ai pu délier celle-ci de son malheur involontaire. Mais je ne pourrai jamais vous détacher des vôtres qui sont volontaires, ô ennemis de la Sagesse et de la vérité !"
Les gens honnêtes de Chorazeïn, qui sont parmi ceux nombreux qui ne le sont pas, approuvent et louent alors que les autres, livides de rage, s'en vont laissant en plan le chef livide de la synagogue.[6]
Caractère et aspect[modifier | modifier le wikicode]
"Boitant avec son bâton, à la hauteur duquel se trouve sa tête".[7]
Parcours apostolique[modifier | modifier le wikicode]
Une croyante fidèle :"Femme, reçois une récompense pour ta foi silencieuse et humble. Sois délivrée de ton infirmité."[8]
Elle sera présente lors de l'adieu de Jésus, avant sa Passion, aux rares fidèles de Chorazeïn.[9]
Son nom[modifier | modifier le wikicode]
En araméen "dame" ou "maîtresse".
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?[modifier | modifier le wikicode]
EMV 337
EMV 469
En savoir plus sur ce personnage[modifier | modifier le wikicode]
Eusèbe dans son "Histoire Ecclésiastique" (VII 18) raconte qu'à Césarée de Philippe (Panéade), en Tétrarchie, vivait la femme hémorroïsse que le Christ avait guérie[10]. En Occident, elle a été identifiée avec Marthe de Béthanie. Cette proximité de situation et de prénom avec Marthe de Corozaïn est troublante et pourrait fonder la légende. Cependant, il s'agit, dans un cas, de l'hémorroïsse[11] et dans l'autre d'une femme courbée. L'une depuis 12 ans et l'autre depuis 18 ans.