Parabole du bon grain et de l'ivraie
La parabole[modifier | modifier le wikicode]
La parabole du bon grain et de l’ivraie est expliquée ainsi dans l'Évangile : "Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal."
Il y a deux niveaux d'explications : le premier pour la foule (Matthieu 13,24-30), le second pour les disciples qui veulent en connaître le sens (Matthieu 13,36-43). Il ne s'agit pas d'une attitude ésotérique, mais d'une prise en compte des capacités de chacun (Matthieu 13,11).
Ce qu’en dit Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]
le récit de Maria Valtorta reprend les deux niveaux mentionnés dans l'Évangile en les développant, mais il en rajoute un troisième destiné plus spécifiquement aux apôtres, futurs pasteurs de l’Église. La parabole s’applique alors au discernement des âmes : un niveau que ne rapporte pas l’Évangile (EMV 181.5/6).
Il détaille ce que le Mauvais a semé dans le champ : l'ivraie, des orties, le chiendent, le liseron, la cuscute, le cigüe. Chaque plante est l'image d'un mal que le Démon a instillé dans le monde par le Péché originel. Pour chaque catégorie, Jésus commente l'attitude que devront avoir les futurs Pasteurs de l'Église.
Dans Maria Valtorta, cette parabole intervient dans un contexte particulier : la veille, ils avaient appris l'arrestation du Baptiste à la suite d’une trahison d’un de ses disciples. La trahison était si choquante que le trouble gagnait les apôtres : comment peut-on en arriver là et suis-je moi-même en capacité de le devenir ? Jésus éclaire ici le "champ du Mauvais".
Les points remarquables[modifier | modifier le wikicode]
Les mauvaises herbes[modifier | modifier le wikicode]
Dans Maria Valtorta, il n'y a pas que l'ivraie, mais tout une série de plantes nocives. Ceci trouve son explication dan le verset de l'Évangile : "ils (les anges) enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal". Il est évident qu'il n'y a pas qu'une seule cause de chute et que ceux qui font le mal sont multiformes.
Les connaissances botaniques[modifier | modifier le wikicode]
Dans Maria Valtorta, la cuscute (cuscuta palaestina) désigne les tortueux à l’image de ses vrilles qui s’immiscent, s’accrochent et étouffent. Comme son nom botanique l'indique, elle vient bien de Palestine. De même les orties qui blessent "par surabondance de venin" en créant la rancœur si préjudiciable à la cohésion comme la cigüe (les disciples criminels) étaient bien présentes au Moyen-Orient.
Les points en débat[modifier | modifier le wikicode]
L'ivraie[modifier | modifier le wikicode]
De 1979 à 1983, une controverse s’établit entre deux mensuels catholiques : La Chiesa Viva de Brescia (Lombardie), critique envers l'Œuvre, et un bimestriel de Montefranco (Terni, Ombrie) réfutant la démonstration[1] La Chiesa Viva notait que l'ivraie décrite par Maria Valtorta n'était pas l'ivraie enivrante de l'Évangile.
L’ivraie est une plante, mais aussi une variété de plantes. L’Évangile ne précise pas de laquelle il s’agit. Il y a dix variétés différentes qui, en botanique, peuvent pousser dans un "climat doux, ensoleillé et relativement humide". Il est donc hâtif de conclure qu’il s’agit de l’ivraie enivrante.
En italien, comme en latin, l’ivraie est connu sous deux noms : Loglio / Lolium ou zizania / zizzania. Deux mots ne désignent jamais exactement la même chose.
Dans la Vulgate de saint Jérôme, c’est le terme zizania qui est employé (d’où l’expression "semer la zizanie") et non le terme lolium, nom latin de l’ivraie qu’oppose La Chiesa viva et que reprend la botanique.
Zizzania a un double sens : ivraie et mauvaise herbe. C’est donc aussi un terme générique désignant les "mauvaises" plantes. C’est dans ce sens générique que Jésus l’emploie dans Maria Valtorta. C’est dans ce sens que peut se comprendre la catéchèse de Matthieu 13,36-43 qui aurait pu s'appeler "le bon grain et les mauvaises herbes".
Pour aller plus loin.[modifier | modifier le wikicode]
Notes et références.[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pro e contro Maria Valtorta édition CEV, La disputa tra Mir et Gregori, p. 189 et suivantes. En cours de traduction.