Abraham d’Engaddi

Il est le chef de la synagogue d’Engaddi, une oasis située sur la rive ouest de la Mer Morte, il est âgé de 81 ans quand Jésus fait sa connaissance. Il se souvient des mages qui, trente ans auparavant, sont passés chez lui, fuyant Hérode. Ils lui ont dit : Nous avons adoré le Messie qui est né à Bethléem de Juda et vers lequel nous a guidé l'étoile du Seigneur. Hérode le cherche (...) pour le tuer".[1]
Comme il le leur a promis pour ne pas les mettre en danger, ni Jésus et la sainte Famille, il se retiendra longtemps de parler de leur récit, de leurs descriptions et de Bethleem. Mais ce souvenir sera son soutien et sa consolation.
Un vieillard croyant et juste[modifier | modifier le wikicode]
Les disciples ayant annoncé dans sa ville d'Engaddi Jésus comme le Messie promis (par les prophètes), Abraham est très ému. Jésus l'embrasse et dit : "Paix au vieux et juste serviteur de Dieu !" Il ne sait que répondre :"Louange à Dieu ! Mes yeux ont vu le Promis ! Et que puis-je demander de plus à Dieu ?"[2]
Il prie et au passage du psaume 39 (de David)[3] : "Mais Toi, ô Seigneur, n' éloigne pas de moi ta compassion... Des malheurs sans nombre sont tombés sur moi..." "il pleure vraiment, en disant les paroles d'une voix que les larmes rendent encore plus vieille et plus tremblante".
Ses nombreuses épreuves[modifier | modifier le wikicode]
Les gens expliquent ses nombreux malheurs : Il a perdu sa fille, Élise, qui lui laisse des petits-enfants. Son seul fils Élisée a disparu du jour au lendemain.[4] En fait, il n'a dit à personne qu'il est devenu lépreux. Il nourrit donc son fils en cachette, avec vêtements et amour. Il lui parle des mages, maintient son espérance en Celui qui le guérira, le Messie. Sa femme, surnommée Colombe, devient aveugle et idiote, hébétée à cause de ces trop nombreuses souffrances. La foi d'Abraham reste cependant inébranlable dans ces épreuves. Il console même les fidèles de sa synagogue dans toutes leurs difficultés et les soutient dans leur foi, sans même pouvoir leur parler de la terrible maladie de son fils...
Guérison de sa femme[modifier | modifier le wikicode]
Jésus pose sa main sur l'épaule du vieil homme et lui dit pour sa femme :"Les souffrances des justes passent aussi rapidement que l'hirondelle en comparaison de la durée de la récompense éternelle. Mais nous allons (lui) rendre (...) ses yeux d'autrefois et l'intelligence de sa jeunesse pour qu'elle réconforte ta vieillesse."
A la fin du discours de Jésus sur la foi, sa femme âgée s'avance guérie en louant le Seigneur et bénissant sa Mère. Lui s'exclame : "Colombe ! Colombe Oh ! Tu vois ! Tu entends ! Tu parles avec sagesse en reconnaissant le Seigneur ! Oh ! Dieu ! Dieu de mes pères ! (...) Dieu ! Mon Dieu ! Fils du Père ! Roi comme le Père ! Sauveur par obéissance au Père ! Dieu comme le Père, et mon Dieu, Dieu de ton serviteur ! Que tu sois béni, aimé, suivi, adoré éternellement !"
Au milieu du cri de joie de toute la foule "le vieux chef de la synagogue glisse à genoux, à côté de sa petite vieille, et l'embrassant avec le bras gauche, la serrant contre son cœur, il se penche et la fait pencher pour baiser les pieds du Sauveur".[5]
Guérison de son fils lépreux[modifier | modifier le wikicode]
Quand Jésus repart d'Engaddi de nuit, accompagné de quelques habitants, Abraham s'arrange pour lui faire faire un détour pour l'amener à son fils. Enfin il ose parler à tous du terrible secret qui lui broie le cœur depuis des années. Il décrit, de façon très émouvante qui les fait tous pleurer, sa souffrance tenue cachée de voir le mal ronger son fils de plus en plus, de revenir à sa maison sans enfant, ni amour réciproque conscient, son espérance soutenant celle de son fils... Il devait aussi parler à sa synagogue de Dieu, de sa grandeur... sans même pouvoir défendre son fils accusé par certains (d'ingrat, ou de criminel enfui)...[6]
Et il supplie Jésus de guérir Élisée :"...Tu as déjà guéri mon épouse... mais tu n'aurais pas pitié du fruit de ses entrailles ?... Un fils pour la mère ! Rends un fils à la mère, Toi, le Fils parfait de la Mère de toute grâce ! Au nom de ta Mère, aie pitié de moi, de nous !..."Jésus le prend dans ses bras pendant qu'il sanglote et il lui dit :
"Ne pleure plus ! Allons trouver ton Élisée. Ta foi, ta justice, ton espérance, méritent cela et davantage. Ne pleure pas, ô père ! Et ne tardons pas davantage pour délivrer de l'horreur une créature."[7]Le malheureux fils doit d'abord être rassuré : Son père ne l'a pas trahi. Et ces personnes trop nombreuses, avec des torches, ne sont pas là pour le lapider. Jésus lui dit ,:
"... Viens sans peur ! Avance jusqu'à la crevasse, et Moi aussi je viendrai et je te toucherai et tu seras purifié. Viens sans peur au Seigneur qui t'aime !"
Jésus se penche sur la crevasse, touche avec l'extrémité de ses doigts l'extrémité des doigts lépreux et il dit : "Je veux !"
Il le dit avec un sourire d'une beauté qu'on ne peut décrire. Il répète : "Je veux !" deux autres fois. Il prie et commande par cette parole...
"En fait c'est un miracle complet. Ce n'est pas seulement une guérison mais une reconstitution de ce que le mal avait détruit, et l'homme, d'environ quarante ans, est intact comme s'il n'avait jamais rien eu. Il reste seulement d'une grande maigreur qui lui donne un aspect ascétique d'une beauté peu commune et surnaturelle. Et il agite les bras, s'agenouille, bénit... ne sait que faire pour dire à Jésus qu'il le remercie. Enfin il voit des fleurs dans l'herbe, les cueille, les baise et les jette au-delà de la crevasse aux pieds du Sauveur."[8]
Jésus prophétise à Abraham: "Au Ciel tu seras avec Moi et les tiens avec toi."[9]
Parcours apostolique et mort[modifier | modifier le wikicode]
"Encore plus âgé, mais serein comme quelqu’un qui a trouvé le calme après une grande tempête", Abraham travaille à ses vignes.[10] Il ne reconnaît pas Jésus ressuscité qui lui apparaît. En effet, il marche comme un homme normal et lui demande l'hospitalité.
Leur conversation montre sa foi en Jésus-Christ crucifié et ressuscité. Il est aussi heureux que son fils soit parti pour Le suivre, même s'il ne le voit plus : "C’est ma joie rêvée ce que tu appelles abandon. La lèpre ne m’avait-elle pas privé de lui ? Et qui me l’a rendu ? Le Messie. Et est-ce que je le perds, peut-être, parce que lui prêche le Seigneur ? Mais non ! Je le retrouve aussi dans la vie éternelle". (...)
"C’est Moi, Abraham d’Engaddi, et je te dis : Viens." Jésus lui ouvre ses bras en se manifestant ainsi et l’invite à s’y précipiter et à s’abandonner sur son Cœur."
"Voilà ! Je viens !" Et Abraham se jette dans les bras de Jésus, en criant encore : "Jésus, Messie Saint ! Entre tes mains je remets mon esprit !" Abraham meurt ainsi.[11]
Jésus caresse et console un enfant et un jeune homme tout juste arrivés pour aider le vieillard dans son travail : "Ne pleurez pas. Il est mort dans le Seigneur. Bienheureux ceux qui meurent en Lui ! Allez, enfants, prévenir ceux d’Engaddi que le chef de la synagogue a vu le Ressuscité et qu’il a vu sa prière exaucée par Lui. (Celle du psaume de l'année dernière : "mon Dieu, ne tarde pas!..." et il avait ajouté "Dis-moi: 'Viens' et je te dirai ce que dit le psaume : 'Voilà, je viens!' "[12]). Ne pleurez pas ! Ne pleurez pas !"
Il prend soin du corps du mort. Quelques personnes sur la route ont juste le temps de l'apercevoir et, splendide, il disparaît.[13]
Son nom[modifier | modifier le wikicode]
Abram signifie en hébreu "il est noble par son père". Référence au père des croyants. Le suffixe "raham" donné à Abraham par Dieu ne change pas la signification du nom.
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?EMV 390 EMV 391 EMV 393 EMV 632