Douleur, Souffrance, Souffrir
Voir aussi : épreuves, Malheur, malheureux, malédiction.
Dieu, dans le jardin d'Eden, n'avait pas donné à Adam et Ève de souffrir. La douleur est une conséquence du péché originel. Elle peut être une grande source de grâce pour celui qui la supporte avec patience et amour de Dieu.
Dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
- Tu ne supprime pas la douleur, ô sainte amitié, car la douleur a été le destin d'un Dieu incarné et elle peut être le destin de l'homme. Mais tu rends cette douleur douce en son amertume.[1]
- "C'est dans la souffrance que l'on gagne la paix et toute grâce pour nous et pour le prochain", Explications de la Vierge Marie.[2]
- La douleur n'est-elle pas toujours un mal ? - Non, ami, c'est un mal du point de vue humain.[3]
- Savoir souffrir pour le Christ.[4]
- Le destin comparé de deux fils Jésus et Judas et la souffrance parallèle des deux mères. "Les peines des mères sauvent les enfants, ne le sais-tu pas ?..."[5]
- La douleur obtient des grâces - La souffrance des mères de saints.[6]
- Les ruines des fils peuvent être réparées par les mères. Et toi, tu le feras. Ta douleur, parce qu'elle est bonne, n'est pas stérile mais féconde. Par ta souffrance sera sauvée l'âme que tu aimes. Tu expies pour lui, et tu expies avec une intention si droite que tu vaux l'indulgence à ton fils. Il reviendra à Dieu.[7]
- Ce n'est pas Dieu qui vous donne cette douleur, mais l'homme. Dieu la permet pour vous éprouver.[8]
- L'homme coupable se rend compte que par comparaison avec celui qui est sans péché, sa culpabilité ressort davantage, avec ses vices, et par dépit il se venge en faisant souffrir celui qui est bon. (Barthélemy)[9]
- Même si la douleur vient à vous, car la douleur c'est la sanctification, c'est la myrrhe qui préserve de la putréfaction de la chair, vous aurez toujours en vous la certitude que je vous aime, et que je vous aime même dans cette douleur, et la paix qui vient de mon amour.[10]
- Il y aura toujours la douleur et la mort sur la Terre. Même les plus purs souffrent et souffriront, et même ce seront eux qui souffriront pour tous. Les hosties propitiatoires pour le Seigneur. - Mais, pourquoi ? Je ne comprends pas... - "Nombreuses sont les choses que l'on ne comprend pas sur la Terre. Sachez croire au moins que ce sont des choses voulues par l'Amour parfait.[11]
- La douleur n'est pas un châtiment quand on sait l'accueillir et en user avec justice. La douleur est comme un sacerdoce, Simon. Un sacerdoce ouvert à tous. Un sacerdoce qui donne un grand pouvoir sur le cœur de Dieu. Et un grand mérite.[12]
- Judas conteste que Jésus puisse réellement souffrir : "Un Dieu peut-Il souffrir ? Il est au-dessus de la douleur. L'amour du Père est pour Lui comme... comme un vin enivrant. Et un vin enivrant est pour Lui la conviction que ses actions... sont le salut du monde. Et puis... Lui peut-il avoir les réactions physiques que nous, humbles hommes, avons ?"[13]
- "Je ne demande pas à Dieu de ne pas souffrir, mais de savoir souffrir".[14]
- Marie : Son Déchirement de l’enfantement spirituel : Elle dit : "Mais, crois-moi, ma fille, qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais tourment d'enfantement semblable à mon enfantement de Martyre d'une Maternité spirituelle accomplie sur le plus dur des lits : celui de ma croix, au pied du gibet de mon Fils qui mourait.
Quelle est la mère qui est contrainte à générer de telle façon, et à mêler le tourment de ses entrailles qui se déchiraient en entendant le râle de sa Créature agonisante au déchirement intérieur pour avoir à surmonter l'horreur de devoir dire: "Je vous aime. Venez à moi qui suis votre Mère" aux assassins de son Fils (...)."[15] - Toute souffrance s’apaise sur le sein de Marie : Élisabeth lui dit : "Laisse-moi mettre les mains sur ton sein". "Oh ! si dans votre souffrance vous me demandiez toujours cela !" (...) "Et toute douleur se calme et toute espérance fleurit et toute grâce coule pour qui vient à moi et pose sa tête sur mon sein."[16]
- Notre Mère du Ciel ne cesse de prier pour nous : "Je prie pour vous. Rappelez-le. La béatitude d'être au Ciel, vivant dans le rayonnement de Dieu, ne me fait pas oublier mes fils qui souffrent sur la terre. Et je prie. Le Ciel entier prie, car le Ciel aime. Le Ciel c'est la charité vivante. Et la Charité a pitié de vous.
Mais, s'il n'y avait que moi, ce serait déjà une prière suffisante pour les besoins de qui espère en Dieu, puisque je ne cesse de prier pour vous tous : saints et dépravés, pour donner aux saints la joie, pour donner aux méchants le repentir qui sauve."
"Venez, venez, ô fils de ma douleur. Je vous attends au pied de la Croix pour vous faire grâce."[17]
Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta
Autobiographie
Les degrés de la souffrance et les degrés de la foi :
"Chez les êtres tièdes, l'infirmité provoque de l'énervement et des pleurnichements. Ce sont ces genres de malades qui, même lorsqu'ils n'ont qu'un seul mal et même pas très douloureux, ne font que s'en plaindre et se considèrent les plus malheureux entre tous. Ils rouspètent contre Dieu qui leur a enlevé la santé. Même lorsqu'ils arrivent à quatre-vingt ans et plus ils en sont encore à dire : "Tout de même ce n'est pas juste que maintenant que je suis sur le point de mourir je doive souffrir. Il pouvait m'épargner encore un peu". D'après eux il serait juste au contraire que les autres souffrent dès leur tendre enfance, d'autant, disent-ils, que ceux qui ont toujours souffert y sont habitués... Ils rouspètent contre le prochain qui ne leur accorde jamais suffisamment de soins. Une porte qui est restée entrouverte constitue un attentat à leur précieuse santé. Un verre d'eau offert avec un peu de retard est une preuve certaine de méchanceté. Un léger heurt porté contre leur... si fragile personne est un délit. Un mot prononcé pour tenter de les encourager est une preuve impardonnable que nous ne prenons pas leurs souffrances au sérieux. Si on leur sourit c'est une moquerie, si on pleure on n'a pas pitié de leur mélancolie, si on parle on aggrave leur mal, si on se tait on les offense par notre indifférence. Ils rouspètent contre les membres de leurs familles, contre les infirmières, les médecins... et archirouspètent contre les prêtres qui leur conseillent d'être patients. Ils rouspètent contre les animaux domestiques. Ils rouspètent à cause de la chaleur, du froid, des mouches, du mouchoir qui est tombé, pour le café qui est trop ou pas assez chaud, pour le journal qui a été mal plié... Ils rouspètent et rouspètent encore comme des engins à pile. Ils vivent en rouspétant, rendus aigres par leur propre fiel à l'égard de tout le monde, plus que par le mal lui-même qui les frappe. Voilà les personnes dont on a le moins à espérer. Moins encore que chez un athée qui n'a pas encore connu la souffrance...
Chez quelqu'un de fervent, la maladie suscite un sentiment de résignation. Il ne l'a pas désirée. Et si on lui avait donné l'opportunité de choisir, il ne l'aurait jamais voulue. Mais puisque Dieu la lui envoie... avec un visage couvert de larmes il déclare : "Eh bien! Seigneur, tant pis ! Si tu m'épargnais cette croix, mon Dieu, ce serait mieux. Mais puisque tu me l'as envoyée je me la garde". Et il la garde. Il la conserve. Mais il ne l'embrasse pas et ne la porte pas non plus. Il reste là, avec ce poids sur le dos... et c'est tout. C'est Jésus qui, de temps en temps, doit soulever ce poids de leurs épaules pour leur permettre d'avancer...
Chez ceux qui aiment Dieu la maladie procure la joie. La réaction de surprise cesse après quelques instants et ne revient plus. La chair souffre. Mais elle est la seule à souffrir. Tout le reste est dans la joie. Ces êtres-là ont demandé à souffrir. Ils l'ont demandé avec les plus ardentes supplications, d'une intensité que ne connaissent même pas ceux qui sont en bonne santé et quand ils demandent que la santé leur soit conservée. Dès qu'ils aperçoivent de loin Dieu qui s'avance en leur apportant la croix, ils vont à sa rencontre, ils exultent, ils baisent ses mains saintes qui offrent la croix et embrassent la croix comme la chose la plus chère qui soit. Et ils ne la gardent pas sans rien faire. Après l'avoir serrée sur leur cœur, ils la mettent sur leurs épaules et se mettent en route en chantant... Dieu les précède et ils le suivent. Ils mettent leurs pas dans les pas du Maître, sans se préoccuper de savoir si le sentier devient plus raide, épineux, caillouteux, sans se préoccuper de voir que les ronces leurs griffent la peau, les pierres écorchent leurs pieds, le soleil martèle et aggrave leurs plaies, l'eau trempe leurs vêtements, le vent les glace, la nuit rend plus difficile la marche... Ils savent qu'au bout du chemin reviendra le soleil! Ils savent qu'au bout le sentier raide se transformera en une mer lisse de verre et de feu qui conduit à la ville de l'Agneau, que sur cette mer de splendeur ils chanteront éternellement le chant de Moïse et de l'Agneau'. Ils savent tout cela et ils ne cèdent pas la croix au charitable Simon le Cyrénéen qui voudrait les aider. Ils disent: "Non, Jésus, Amour saint. Un jour tu l'as portée pour moi. C'est à moi, maintenant, de la porter pour mes frères. Si ta croix m'a ouvert une plaie, là où elle pèse, et que le sang coule de l'humérus blessé, regarde, Jésus, le prodige opéré par mon pauvre sang sur le bois dur; il fait surgir des fleurs de bien !" Oui, la croix fleurit lorsqu'on l'aime. Oui, la croix devient une aile qui nous emporte généreusement, une aile rapide comme une aile d'ange..."("Autobiographie" – pages 386 à 388)
Cahiers
- Catéchèse du 23 avril 1943 : "Souffre, Maria, et dis aux justes de souffrir aussi pour suppléer au second martyre que le Père ne veut pas que j’accomplisse".[18]
- Catéchèse du 18 février 1947 : "Rappelez-vous également que la vie de l’homme lui sert à expier le mal qu’il commet. Dans le meilleur des cas — c’est-à-dire quand on ne commet pas la moindre faute consciemment —, elle sert toujours d’expiation ou si vous préférez, de souffrance consécutive au péché originel, bien que mon Sacrifice et la réintégration dans la grâce que je vous ai ainsi obtenue l’ait réduite avec surabondance; dès lors, chacun est tenu de souffrir pour retrouver ce degré de justice, donné gratuitement, que possédèrent vos premiers parents avec la vie".[19]
Dans les textes fondamentaux chrétiens
Dans la Bible
- Mais Dieu corrige aussi l’homme par la souffrance qui le jette sur un lit.[20]
- Ascension d'Élie.[21]
- Accepte tout ce qui peut t’arriver et montre-toi patient, quand survient la souffrance. N’oublie pas que l’or est éprouvé au feu; ceux qui plaisent à Dieu doivent aussi passer au creuset de l’humiliation.[22]
Dans le catéchisme de l'Église catholique
- Dès le début, Jésus a associés ses disciples à sa vie ; il leur a donné part à sa mission, à sa joie et à ses souffrances.[23]
- La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine.[24]
Notes et références
- ↑ EMV 24
- ↑ EMV 29
- ↑ EMV 83
- ↑ EMV 149
- ↑ EMV 214
- ↑ EMV 253
- ↑ EMV 358
- ↑ EMV 505
- ↑ EMV 515
- ↑ EMV 548
- ↑ EMV 553
- ↑ EMV 555
- ↑ EMV 565
- ↑ EMV 565
- ↑ EMV 23.9
- ↑ EMV 23.10
- ↑ EMV 23.10
- ↑ Catéchèse du 23 avril 1943
- ↑ Catéchèse du 18 février 1947
- ↑ Job 33,19
- ↑ Proverbes 15.1
- ↑ Siracide 2,4
- ↑ CEC 787 et suivants
- ↑ CEC 1500 et suivants