Anne et Jude (de Méron)
"Un jour, c'était dans les premiers temps que j'évangélisais, cette mère m'empêcha de te regretter, tant elle fut douce avec ton Fils fatigué. Confiera Jésus à Marie."[1]C’est un couple qui accueille les fidèles et les restaure.
"Ce qui est fait à un disciple est fait au Maître, et même une seule coupe d'eau ou un pain donné pour secourir quelqu'un qui se fatigue pour Moi trouvera une récompense auprès de Dieu Lui-même." "Oh ! Seigneur, permets-moi d'appeler mon Jude. Ta parole est si sainte !..."Malgré un mari mourant, Anne viendra à sa demande, supplier Jésus de convertir leurs fils devenus hostiles à Jésus et qui pourtant faisaient sa fierté :
"Je suis mère, moi aussi, et j'ai des fils qui sont sages. Quand je les entends parler, mon cœur bat de fierté."[2]Jésus ne peut mentir, mais il ne veut pas causer de douleur au mourant :
"Tu lui diras 'Le Maître a dit qu'il te bénit et qu'avec toi, il bénit ton sang'. C'est son sang aussi cette enfance innocente et je l'ai bénie, répond-il".Cette enfance, ce sont les trois petits-enfants d'Anne et de Jude : Jude et Marie et Jude.[3]
Le jeune fils de leur servante sera guéri d’une paralysie suite à sa chute d’une terrasse :
" (...) la petite foule qui s'était rassemblée, pousse un cri de joie et acclame le Messie. Mais après, elle se tait et s'ouvre pour laisser passer une mère qui a sur les bras un garçon d'environ dix ans, paralytique. Au bas de l'escalier, elle le présente comme pour l'offrir à Jésus."C'est une de mes servantes" explique le maître de maison. "Son garçon est tombé l'an dernier du haut de la terrasse et s'est abîmé les reins. Toute sa vie il lui faudra rester couché sur le dos."
"Elle a espéré en Toi, tous ces derniers mois.." ajoute la maîtresse.
"Dis-lui qu'elle vienne à Moi." Mais la pauvre femme est tellement émue qu'il semble que c'est elle qui est paralysée. Elle tremble de tous ses membres et s'empêtre dans son long vêtement en montant les hautes marches avec son fils sur les bras.
Marie s'est levée, compatissante et descend à sa rencontre : "Viens, ne crains pas. Mon Fils t'aime. Donne-moi ta créature, tu monteras plus facilement. Viens, ma fille. Je suis mère, moi aussi." et elle lui prend l'enfant, auquel elle sourit doucement, en montant avec la charge pitoyable qu'elle porte sur ses bras.
Marie est maintenant devant Jésus. Elle s'agenouille et dit : "Fils ! Pour cette mère !" Rien d'autre.
Jésus ne pose pas non plus son habituelle question : "Que veux- tu que je te fasse ? Crois-tu que je puisse le faire ?" Non. Il sourit et dit : "Femme, viens ici."
La femme va juste à côté de Marie. Jésus lui met une main sur la tête et dit simplement : "Sois contente"
Et il n'a pas achevé la parole que l'enfant, qui reposait lourdement sur les bras de Marie avec les jambes inertes, s'assied brusquement et avec un cri joyeux : "Maman !" court se réfugier sur le sein maternel. Les hosannas semblent vouloir pénétrer dans le ciel que rougit le crépuscule.
La femme, avec son fils serré contre son cœur, ne sait que dire et Lui demande : "Que dois-je, que dois-je faire pour te dire que je suis heureuse ?"
Et Jésus lui dit, en la caressant encore : "Être bonne, aime Dieu et ton prochain, et élever ton fils dans cet amour."
Mais la femme n'est pas encore contente. Elle voudrait... elle voudrait... et finit par demander : "Un baiser de Toi et de ta Mère à mon petit."
Jésus se penche et le baise, et Marie aussi. Et, pendant que la femme s'éloigne radieuse au milieu des acclamations d'un cortège d'amis enthousiastes, Jésus explique à la maîtresse :
"Il ne fallait pas plus. Lui était dans les bras de ma Mère. Même sans qu'Elle parle, je l'aurais guéri. Elle est heureuse quand Elle peut consoler une affliction et Moi, je veux lui faire plaisir".
Et entre Jésus et Marie c'est un de ces regards que seul celui qui a vu peut comprendre, tant leur signification est profonde."[4]
Parcours apostolique
Les petits-enfants de ce couple de disciples verront Jésus Ressuscité.[5]
Son nom
- Anne ou Anna signifie "grâce, faveur" – Historique : Nom de la mère de Samuel le prophète.
- Jude ou Judas (Iehouda) et son féminin Judith viennent de l’hébreu “yehoudi” Judéen, Juif. Référence historique : Juda, le fils de Jacob. Judas Maccabée, l’artisan de la libération du peuple juif.
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?
EMV 108 EMV 636