P. Berti : citations dans l'œuvre

    De Wiki Maria Valtorta
    P. Corrado M. Berti, o.s.m. - (Florence 17 mars 1911 - Rome 15 décembre 1980)

    Cet article regroupe les écrits de Maria Valtorta parlant du Père Berti. Celui-ci apparaît tardivement (mars 1946). L'œuvre monumentale de Maria Valtorta (L'Évangile tel qu'il m'a été révélé) est déjà largement rédigée, c'est pourquoi le Père Berti n'est pas mentionné à cette occasion, au contraire du Père Romualdo Migliorini.

    Par contre on voit très rapidement que le Père Berti commence l'étude approfondie de l'œuvre et s'occupe de la soumettre au Souverain Pontife.

    19 mars 1946 : le P. Berti désigné parmi les confidents

    Ce texte est extrait des Cahiers de 1945 à 1950, 19 mars 1946. Il exprime la souffrance de Maria Valtorta à la suite du départ du Père Migliorini rappelé à Rome à la suite de son prosélytisme excessif. C'est la première fois que le Père Berti est cité.
    "[...] Je me rappelle avec insistance toutes les dictées de Jésus, les dictées prévoyantes et providentielles de Jésus, à partir de juillet 1943[1], sur la nécessité de garder le silence sur le porte-parole et sur les pages dictées pour le laisser en paix aussi longtemps qu’il vivra, pour lui éviter d’être troublé et pour que son travail ne soit pas exposé à des pièges. "C’est seulement quand ces yeux et ces mains qui voient et écrivent aujourd’hui seront dans la tombe que vous ferez connaître sa mission.

    Il disait plus ou moins cela…[2]   Mais à la suite d’un concours de circonstances, cet ordre n’a pas été observé. Je suis la seule à l’avoir toujours observé, et je le ferai toujours. On paye aujourd’hui les conséquences de ne pas avoir observé à la lettre les conseils de Jésus. Même moi, qui n’en suis en rien coupable. Que Dieu répare les dégâts des hommes !

    Mon ange gardien[3] vous dit, mon Père, que les intentions de messes pour les "voix" doivent être lues et connues par mes supérieurs exclusivement et ne doivent être divulguées à personne, pour aucun motif, jusqu’après ma mort. Il s’ensuit que personne d’autre que vous, et naturellement le Père général, le Procurateur général et cet autre Père enseignant (= Père Berti) qui donne le cours sur les sacrements  (si vous le jugez bon), ne doit les connaître à Rome comme ailleurs".

    17 avril 1946 : Le P. Migliorini fait appel au P. Berti

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)
    "[...] Dans sa lettre, le Père Migliorini me dit qu’il se confie au procureur général, le Père Berti (théologien en chef de l’ordre), qui est un bon ami, ainsi qu’à l’un de ses amis de l’époque où ils étaient au noviciat, et c’est tout."

    23 mai 1946 : Le P. Berti est prêt à cautionner la valeur de l'œuvre

    Le P. Migliorini examine la possibilité d'une donation de l'œuvre à l'ordre des servites (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1, p. 143)
    "[...] J’ai aussi fait lire l’acte de donation au Père Berti, qui en est enthousiaste. Il n’a aucune difficulté à m’établir un certificat où il déclarera avoir examiné une bonne partie de l’Œuvre et indiquera qu’il la considère comme de la plus haute importance pour l’ordre et pour les fidèles."

    2 juin 1946 : l'expertise du théologien est précieuse

    Dans sa dictée du 2 juin 1946 (Les Cahiers de 1945 à 1950), Jésus développe longuement ses instructions pour l’œuvre[4]. Malheureusement, ses directives ne seront pas suivies. Les oppositions commencent dès lors. Le Père Berti en fait une relecture théologique ce qui donnera lieu non pas à une correction des récits initiaux, mais à des commentaires théologiques de sa part et de Maria Valtorta.
    "[...] Par conséquent, je veux qu’un prêtre remplace le Père Romualdo (Migliorini) ici, sur le lieu de résidence du porte-parole (Maria Valtorta), pour faire une première copie des manuscrits. Après avoir été corrigée par le porte-parole[5], celle-ci sera expédiée à Rome, au Père Romualdo qui poursuivra le travail. J’approuve l’aide qu’apporte le Père Corrado (Berti) à Romualdo pour rechercher et corriger les erreurs de copie. Gardez toujours à l’esprit que la moindre erreur peut donner à une phrase un sens opposé au dogme et à la doctrine. C’est pourquoi lisez, relisez, comparez pour ne pas donner aux adversaires l’occasion d’y déceler des erreurs. Je veux enfin que la correction des trois parties (les deux pré-évangiles[6]  et l’Évangile proprement dit) soit accomplie une dernière fois par le petit Jean (surnom affectueux de Maria Valtorta), à l’aide du texte manuscrit."

    3 juin 1946 : Le Ciel tient les Servites sous surveillance

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)
    "[...} Je suis tout à fait disposée à résister héroïquement pour obtenir toutes les garanties, des garanties claires, sincères, sans double sens ni conditions arbitraires et humaines. Mieux, c’est le Seigneur qui insiste! Et si les Pères savaient quel châtiment est suspendu sur leur tête, je vous assure qu’ils ne feraient pas tant d’histoires ! Lorsque j’ai écrit au Père Migliorini et au Père Berti, le théologien en chef qui, aux dires du Père Mariano, est bon, intelligent et très convaincu, j’ai à peine mentionné ce châtiment, bien que mon ange gardien m’ait conseillé d’en parler."

    13 juin 1946 : Les servites cherchent comment publier l'œuvre

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)

    Maria rapporte à Mère Teresa Maria, une lettre qu'elle vient de recevoir du P. Migliorini :
    (C'est le P. Migliorini qui écrit) : "J’ai parlé aujourd’hui avec le Père Berti de la position prise par le Père général sur la publication immédiate de l’Evangile. Je lui ai suffisamment fait comprendre (au Père Berti) quelle est la position des écrits devant l’Autorité en ce moment, et il est convenu que le point de vue du Père général est juste. Il m’a relaté deux autres cas presque identiques qui nous sont arrivés ces dernières années, à la suite desquels ce dicastère est devenu très soupçonneux et nous (les Servites) surveille de près. Lui (le Père Berti) croit qu’il va falloir surmonter tous les obstacles très graduellement. Il propose donc, et je suis d’accord avec lui, de remettre une copie du Pré‑évangile à quatre cardinaux et évêques, afin qu’ils l’examinent en privé, et donnent leur avis par écrit. Ils sont choisis parmi les plus pieux et les plus savants qui nous sont favorables et que le Père Berti connaît personnellement. Comme le Père général observait que, actuellement, l’ordre ne connaît pas assez ces écrits et qu’il faudrait qu’ils soient examinés, il proposerait le Père Berti pour la partie scripturaire [...]".
    C'est à cette époque que le P. Roschni étudie "à la demande du Supérieur général" l'examen du premier volume de l'œuvre. Quand à Maria Valtorta, elle est profondément blessée par les manœuvres du P. Migliorini et ses tractations de l'ordre des Servites. Elle confie : "Je me suis sentie bien mal après avoir lu ces lettres. Elles me font mourir, et je vous assure que si mon amour pour Dieu n’était pas total, mon âme attristée se détacherait avec indignation de ce qui n’est plus l’Eglise du Christ, autrement dit l’aide paternelle des pasteurs aux agneaux: elle est calcul, froideur, désobéissance et le contraire de la charité".

    17 juin 1946 : Le P. Berti a fait lire des dictées à Mgr Carinci qui le conseille

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)

    Maria Valtorta reçoit une lettre du P. Berti qu'elle commente pour Mère Teresa Maria :
    "[...]Le Père Berti est allé voir un des évêques : Mgr Carinci, secrétaire de la Sacrée Congrégation des Rites. Il lui a donné à lire, à titre d’essai, la dictée sur le Purgatoire, sur l’Enfer et sur le Pain de Vie (Jn 6,22‑59). Il a lu les deux premiers et s’en est émerveillé. Il a donné des conseils sur la façon de procéder pour obtenir l’autorisation d’imprimer. Je remarque qu’il n’aurait pas donné ces conseils s’il n’avait pas reconnu la qualité du contenu[7]."

    12 juillet 1946 : pour la première fois, le recours au Saint-Père est évoqué

    Dans cette dictée (Les Cahiers de 1945 à 1950), Jésus insiste pour que les originaux des visions soient conservés chez Maria Valtorta. C'est une prémonition de ce qui se passera en février 1949 lorsque le Saint-Office tentera de détruire l'œuvre. Pour la première fois, un servites de Viareggio, le Père Pennoni évoque l'idée de solliciter le Saint-Père.
    "[...] Je pleure, parce qu’on est vendredi, jour de la communion, et que j’en suis privée[8] .... Ma souffrance, toujours intense, devient atroce. Toute mon âme gémit sous sa blessure et mon corps souffre comme s’il était touché à mort… Au milieu de mes larmes, je pense à mes confrères cruels comme aux bons[9], et je suppose que les bons souffrent avec moi et pour la même cause que moi. J’offre donc ma douleur pour atténuer la leur et arracher à Jésus un "oui" définitif concernant les manuscrits, Car, cette fois, sa divine intransigeance ne cède à aucune prière.

    Le Seigneur vient me consoler par ces mots : "Me voici, petit Jean. Ils t’empêchent de n’être que ceci : moi en toi, toi le ciboire qui me contient, pour notre joie commune. Petit, petit Jean, aimons-nous et que l’amour soit fusion. Viens sur ma poitrine, petit Jean, comme le faisait l’autre Jean, et que mon amour vienne en toi te donner ce qui t’est refusé…"

    L’union suscite la confiance. Tout heureuse, je demande la grâce que les pères Berti, Migliorini et d’autres désirent.

    Jésus devient sévère, il a le regard insoutenable des moments où il est justice plus que miséricorde... Je l’observe avec crainte même si ce regard ne s’adresse pas à la pauvre Maria, Il se déplace lentement dans la pièce, se penche sur les cahiers manuscrits revenus de Rome pour les corrections du pré-évangile. Il répète certaines phrases isolées qui s’y trouvent. Je les reconnais. Puis il se tourne et me dit :

    "Tu les comprends, n’est-ce pas?

    Oui, mon Seigneur. Veux-tu que je les écrive?

    - Non. Elles sont déjà écrites. Les répéter reviendrait à provoquer leur jugement, toujours le même : "C’est ainsi que tu parles aux prêtres ?[10]" C’est ce que les prêtres d’Israël m’ont dit mille fois, car ceux qui sont en faute parlent impérieusement pour faire taire celui qui a raison, et ils affirment: "Tu as péché" pour ne pas dire: "J’ai péché." Même lorsque les paroles proviennent de la Sagesse et qu’ils le savent, ils déclarent: "C’est toi qui as parlé" pour frapper la personne. Ne les réécris donc pas. Elles sont déjà écrites ici, pour qu’ils les lisent. Elles le sont ailleurs également, là où aucune main d’homme ne peut les détruire et où aucun œil d’homme ne peut refuser de les lire. C’est pourquoi je t’affirme que, en vérité, ils les liront un jour. Mais ces cahiers comme ceux qui se trouvent à Rome doivent revenir dans cette maison, sous ta garde[11]. Le délai obtenu ne change pas le décret. Quand bien même mon Vicaire en personne prenait l’Œuvre et toi-même sous sa protection avec le cœur d’un vrai Christ — dans ce cas, grâce et bénédiction de Dieu descendraient sur sa tête —, les manuscrits devraient revenir ici, chez mon porte-parole.

    Le signe de ma réprobation de ce qui est infligé à ton âme doit servir d’avertissement pour ceux qui en sont responsables et leurs successeurs. L’atroce torture qu’ils t’ont causée ne s’effacera jamais de ton âme, ni sur terre ni au ciel: ici marque de douleur, là signe de gloire, cette grande souffrance se change en élection, comme il est dit dans l’Apocalypse de Jean[12]. Que ce signe demeure en eux comme en toi. Certes, je peux pardonner tout ce que l’on inflige à "l’instrument″, car j’ai pitié des "morts" semblables à ceux de Sardes[13], et je leur laisse le temps de raffermir ce qui n’est pas encore mort et de faire revivre ce qui est éteint, c’est-à-dire la capacité d’entendre Dieu par ton intermédiaire, ma petite voix. Mais je ne puis laisser sans châtiment ceux qui s’en prennent à ton âme, et plus encore à moi, en nous refusant de nous unir par le Sacrement et de te nourrir des Sacrements que j'ai institués pour toutes les âmes en état de grâce ou qui ont besoin de la retrouver. Qui plus est, ils te le refusent bien qu’ils connaissent ta condition et celle de cette ville.

    J’ai payé de mon sang pour toutes les âmes. J’ai payé par anticipation. Je me suis livré pour que vous me possédiez. Qui donc peut me refuser à mes enfants bien-aimés ? Je ne puis tout pardonner parce que, s’il est vrai que je suis celui qui pardonne, je mets comme condition de la mesure du pardon la mesure de l’amour qu’a le coupable. Or il n’y a pas eu ici d’amour, ni envers Dieu pour qui se communiquer est une joie, ni envers toi, pour qui me recevoir est la vie de ton âme. Si donc je pardonne la souffrance infligée au porte-parole, je punis pour la douleur causée à ton âme de chrétienne. Porte donc ceci à la connaissance de ceux à qui il faut le dire."

    Jésus s’éloigne ensuite, après m’avoir bénie.

    Cela se passait à 9 h 30... A 11 h, le facteur m’apporte deux lettres, ou plutôt trois : une du Père Migliorini, en désaccord avec celle du Père Berti du même jour, une de Venise de sœur Saviane, la troisième du Père Pennoni[14] qui m’annonce son intention de s’adresser au Saint-Père pour obtenir sa protection. Je ne fais aucun commentaire. Je fais seulement remarquer que Jésus avait déjà prévu cette possibilité, en confirmant toutefois que, même dans ce cas, les manuscrits doivent revenir chez moi."

    25 juillet 1946 : Le Supérieur général se désengage. Point sur la situation

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)
    "[...] Oui, vous [Mère Teresa Maria] faites bien de prier pour m’arracher à la mort, du moins jusqu’à ce que j’aie fini ma mission et vu ce travail approuvé. Car si je meurs, moi qui le maintiens en activité, ces révérends Pères ne feront plus rien, puisque le Père général y est opposé à 1000%... Irrémédiablement opposé. Et c’est seulement parce qu’il a contre lui les Pères Berti, Pennoni, Gargiani, Vannucci, Roschini, et d’autres encore, c’est‑à‑dire les colonnes de l’ordre, qu’il n’ose pas faire des actes manifestes de rejet. Mais tous redoutent qu’il ne mijote quelque nuisance.

    Je vous explique de qui il s’agit : vous connaissez désormais Berti et Pennoni. Vannucci est le docteur en hagiographie chrétienne[15], et je ne sais quoi d’autre. C’est un colosse ! Gargiani est le procurateur général. Roschini est le théologien général de l’ordre, qui plus est un écrivain émérite, auteur d’une Vie de la Vierge imprimée en 1945. Il est en outre qualificateur[16] au Saint‑Office, l’intime de Mgr Traglia, vice‑gérant [17] de Rome, qui approuve tout ce que Roschini lui présente de sa propre autorité.

    Ce Père, que le Père Migliorini avait naturellement fui comme la peste, s’est maintenant donné comme charge de faire avancer les choses jusqu’au bout, parce qu’il a lu tout le Pré‑évangile (Naissance et vie de la Vierge jusqu’à ses noces, naissance de Jésus, vie de la sainte famille jusqu’à la mort de saint Joseph, et départ pour la vie publique), et il est enthousiaste. Il est évident que lui, qui a écrit cette Vie de Marie et a donc fouillé tous les livres qui parlent d’elle par révélation ou sagesse des auteurs, doit connaître ce qui est dit d’elle! Il assure néanmoins que tout est nouveau pour lui, et en même temps conforme à la dogmatique.

    Il s’est donné la charge d’exercer toute responsabilité devant le Saint‑Office et de demander l’approbation. Il a aussi convaincu (le 22) le Père général de faire imprimer l’Œuvre. Mais, comme le soutient le Père Pennoni, il ne faut pas s’imaginer que le général va persister dans cette idée, car “il essaiera d’inventer quelque chose pour ne rien faire”— c’est écrit textuellement dans la lettre de Pennoni[14] d’hier. En attendant, il n’a que trop fait : il m’a tuée! Lui et le Père Migliorini m’ont détruite, et sans un miracle, je ne vivrai pas. Je souffre atrocement !

    30 septembre 1946 : Le P. Berti rencontre enfin Maria Valtorta

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)
    Lundi à 16 h, le Père Berti est venu. Faisons sonner les cloches[18] ! Je finissais de manger, et je m’apprêtais à m’allonger, épuisée par une crise qui avait duré quatre heures…

    Mon impression? Excellente

    Il est jeune—36 ans—, humble bien qu’érudit, pieux, et franc. Il n’a pas nié les fautes et les responsabilités du Père général comme des autres. Je lui ai exprimé fermement ma façon de voir [...] Puis diverses questions… et réponses détaillées. Enfin, en conclusion: aveu à mots prudents que le Père Migliorini n’est pas sincère dans la lettre où il déclare que Mgr Carinci et le Père Roschini font des difficultés. Le Père Berti assure que tous deux sont convaincus. Et alors ?

    Après cela, j’ai renvoyé le Père Mariano, qui était présent, et c’est en tête à tête avec le Père Berti que j’ai dit le reste. J’ai mentionné le comportement des Pères d’ici, leur jeu sournois de tentation pour me prendre en faute, j’ai raconté les sorties… autour du spiritisme du Père Mariano et ma surprise de m’entendre dire: "Mais parce qu’on sait que vous avez fait du spiritisme ! – Moi ? Mais qui dit cela ? – Au couvent, ici. – Moi, j’ai toujours combattu le spiritisme, parce que cela me fait très peur, et je le ressens à tel point que j’ai fait vendre la première maison que nous possédions ici parce que, en hiver, les locataires en avaient fait un nid de séances de spiritisme".

    [...] Lorsque le Père Berti a vu que le fameux livret‑mémoire funèbre d’Antonia Dal Bo [19] portait la mention “dicté par des voix célestes”, il en a été terrorisé. Il n’a pu réfréner une exclamation à la tournure typiquement florentine: "Mais quel nigaud, ce confrère !" Morale: après être resté ici trois heures et demie et entendu le dernier passage de L’Evangile (le chapitre 8 de saint Jean: "Je suis la Lumière du monde"[20], etc), après avoir pu constater que ma… sagesse religieuse s’arrête au Catéchisme de Pie X et s’y appuie, après m’avoir scrutée dans tous les sens, il m’a assuré qu’il écrirait lui‑même à l’évêque de Côme pour prendre conseil. S. Exc. A. Macchi[21] qui s’est occupé de sœur Benigna et de sœur Tommasina peut m’éclairer moi aussi [...]

    11 octobre 1946 : Le P. Berti parle avec respect du "porte-parole"

    (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 1)
    "[...] Et avant‑hier, le Père Dal Pino [...] a demandé à me saluer avant de repartir pour Louvain. Et il m’a apporté les salutations du Père Berti. Il s’est montré très prudent, mais j’ai compris que le Père Berti — et pas seulement lui — lui a parlé à Rome du porte‑parole, et avec le respect dû, non pas à la créature mais à l’instrument dont Dieu se sert. Je ne sais pas si je m’exprime aussi clairement que je le souhaiterais. Je n’exige aucun respect pour Maria, mais je tiens à ce que l’instrument soit respecté, car s’il est traité de fou, c’est toute l’Œuvre qui est traitée de folle. Vous êtes d’accord avec moi ?"

    31 janvier 1947 : en vue du recours au pape, le P. Berti prépare un dossier

    Ce jour-là (Les Cahiers de 1945 à 1950), Maria Valtorta reçoit une lettre du P. Berti lui demandant de préparer un dossier en vue de l'audience papale (elle aura lieu un an plus tard). Il commence aussi à scruter le contenu théologique et c'est Jésus lui-même qui répond à une de ses interrogations.
    "[...] Je me permets de répéter à Jésus, qui est présent et si bon, une question qui me fut posée par un père servite ; j’ignore de qui il s’agit précisément, mais il me semble que ce doit être le Père Berti et je ne sais si c’est par une initiative personnelle ou sur la suggestion d’autrui. Cela concerne la descente de Jésus aux enfers que j’ai retrouvée par hasard à la date du 15 janvier 1944, et qui semble avoir heurté quelqu’un.

    Il me répond... C’est alors qu’arrive la lettre du Père Berti qui me demande d’écrire une note à présenter au Saint-Père. À peine cette lettre m’était-elle apportée que Jésus, tout sourire, tout lumineux, me dit: "Ouvre-la et lis-la." Je le fais, encore stupéfaite comme chaque fois que les paroles de Jésus correspondent à ce qui arrive. Jésus me dit en souriant: "Voici pourquoi je te satisfais précisément maintenant, après quatre mois, et pour ce Père, auquel je t’ai déjà dit que tu pouvais communiquer ce passage-ci. Quant aux autres, tu sais à qui tu dois les transmettre, quand et comment. Maintenant écoute-moi, je vais t’en rappeler le principe."

    Jésus dit : "Tu rapporteras ce qui suit au Père Berti, maintenant que tu sais que c’est lui qui te l’a demandé"… (suit l'explication[22]).

    1er février 1947 : Le P. Berti a rencontré l'archiviste du Saint-Père

    Cette lettre du P. Berti est rapportée entièrement dans un courrier que Maria Valtorta envoie le lendemain 1er février 1947, à Mère Teresa Maria (Lettres à Mère Teresa Maria, Tome 2). Le P. Berti fait par de sa rencontre avec "un brave prêtre des Archives Pontificales, chargé précisément de déposer sur le bureau du Pape les demandes qui lui sont exclusivement réservées". Ensemble ils ont élaboré les conditions détaillées de ce recours au St Père.
    Très chère consœur,

    C'est par l'intermédiaire d'une personne égarée, que je suis venu à connaître un brave prêtre des Archives du Saint-Père[23]. chargé précisément de déposer sur la table du Pape les demandes qui lui sont exclusivement réservées. Ce prêtre m'a déjà rendu à diverses reprises de précieux services. Voici les conclusions de l’entretien :

    I° Étant donné la nature et la taille de l'Œuvre, il y a peu à espérer des Évêques, peut-être même rien : ils n'osent pas assumer de telles responsabilités et leur approbation - si toutefois ils la donnaient - ne nous garantirait rien de sûr: un recours à l'Autorité Supérieure pourrait toujours rester possible et efficace.

    II° Il serait donc bon que vous rédigiez vous-même un mémorandum pour Sa Sainteté, que nous transcrirons en le mettant à la troisième personne. Dans ce mémo vous expliquerez ce qui peut éclairer votre personne et l'Œuvre. Par conséquent:

    • a) Nom, prénom, âge, adresse, études accomplies, état de santé.
    • b) De quelle façon et avec quels moyens vous écrivez: En vous aidant de livres ou non. Peu à la fois ou par longs passages. Avec peu de corrections ou beaucoup. Lentement ou rapidement.
    • c) La division générale de l'Œuvre et une description sommaire de son contenu. Son volume si elle est achevée ou encore en voie d'achèvement.
    • d) L'opinion de l'écrivain sur l'Œuvre: visions ou dictées surnaturelles (ce que vous voyez et comment vous le décrivez; ce que vous entendez et si vous écrivez sous dictée, et de qui).

    Ce mémorandum sera accompagné d'une demande d'audience particulière. Le Saint-Père examinera ou fera examiner (on m'a assuré que les examinateurs sont savants et pieux) le mémorandum et les trois premiers petits volumes (Pré-Évangile et une partie de l'Évangile) et il vous donnera son avis.

    S'il est favorable, alors (autrement dit dans un deuxième temps) nous demanderons l'autorisation de publier l'Œuvre en exposant la manière dont vous désirez qu'elle le soit.

    Il me reste qu'à vous prier de consulter Notre-Seigneur et de m'envoyer rapidement soit le mémorandum, soit au moins une ligne. Que la grâce du Seigneur soit en tous et nous aide à faire toujours sa Sainte Volonté. signé P.C. Berti

    Pour le mémorandum, je conseille le maximum de clarté, d'ordre, d'exactitude et de concision (une page ou deux).

    12 février 1947 : Le P. Berti a été accusé de "modernisme" par le Saint-Office

    "[...] Le père Mariano m'a appris avant-hier, en parlant à bâtons rompus, que le père Berti avait été repris et condamné par le Saint-Office pour "modernisme", au début de sa carrière d'enseignant. Or c'est justement au Père Berti que Jésus me fait envoyer la dictée du 3 février (adressée au Saint-Père) dans laquelle il est précisément question du modernisme. Entre parenthèses, j'en ignore tout, je ne sais même pas ce en quoi cela consiste. .. Est-ce que ce ne sont pas là des coïncidences qui laissent songeur ?
    Cette leçon du 3 février 1947 a été reprise intégralement en EMV 652, dictée finale de l'Évangile tel qu'il m'a été révélé et qui énonce, par récapitulation, les sept raisons du don de l'œuvre. Cette dictée est la première citée, ce qui indique son importance. Ce qu'on peut noter c'est que la même Source (Jésus) choisit le P. Berti comme défenseur de l'œuvre face au Saint-Office et dicte une œuvre qui entend lutter contre le modernisme : "La raison la plus profonde du don de cette œuvre, c’est qu’en ces temps où le modernisme, condamné par mon St Vicaire Pie X, se corrompt pour donner naissance à des doctrines toujours plus nuisibles, la sainte Église, représentée par mon Vicaire, ait des ressources de plus pour combattre ceux qui nient ... (suivent les éléments constitutifs de l'Évangile éternel)" (EMV 652.1).

    Les raisons que donne Jésus reprennent, en grande partie, le contenu de ce qu’on appelle le serment antimoderniste, à l’exception notable du rejet de l’exégèse scientifique (que Pie XII venait de réhabiliter[24]). Ce serment que devait prononcer tous les enseignants, chaque année, est extrait du Motu proprio Sacrorum Antistitum {la} publié par Pie X le 1 septembre 1910 dans la suite de sa condamnation du modernisme, trois ans plus tôt. Jean-Paul II a ultérieurement promu des normes similaires dans son Motu proprio Ad Tuendam Fidem, du 30 juin 1998, annoté par le cardinal Ratzinger.  Opportunément, cette dictée sur le modernisme va être incluse dans le dossier pour le Saint-Père.

    24 février 1947 : Le dossier pour le recours au Saint-Père se prépare

    "[...] Le P. Berti m'écrit (reçu le 19) ce qui suit :
    "J'ai reçu votre lettre avec le mémorandum et une autre deux jours plus tard. Tout va bien. Il est bien fait. Il n'y a aucune difficulté. Tout est clair. Quel miracle ! direz-vous. Certes, mais c'est comme ça.

    J'ai seulement une question à vous poser. Comment peut-on exclure le P. M(igliorini) ? Je lui ai confié que je ferais recours au Saint-Père. Au début, il s'est montré défavorable, mais ensuite, au bout de quelques jours, il m'a dit spontanément que la démarche envisagée était la seule vraiment efficace et sûre. Je lui ai également parlé de l'audience que j'allais demander pour lui et pour moi auprès de Sa Sainteté et il s'est montré favorable. Lui aussi est désormais opposé aux mutilations [de l'œuvre].

    Il me semble que dorénavant, [le Père Migliorini] ne devrait plus nuire mais seulement servir.

    Personnellement, je ferais ceci :

    Dans l'exposé direct à Sa Sainteté :

    1° Je rapporterais le mémorandum avec la dictée annexe (sur le modernisme)

    2° Je demanderais une audience privée pour le Père Migliorini et moi-même, ou du moins spéciale (petit groupe).

    3° J'ajouterais le Préévangélique et la Première Année (il faut quelque chose de concret)[25]

    D'accord? Répondez-moi rapidement : par express ou télégramme.

    Que la grâce du Seigneur soit toujours avec vous.

    P. Corrado M. Berti"
    J'ai répondu rapidement, par express.

    19 septembre 1947 : Jésus donne ses consignes pour ce recours

    Dans cette dictée (Les Cahiers de 1945 à 1950), Jésus insiste sur le "Nihil obstat" préalable à la publication, sur le caractère surnaturel et sur la nécessité de conserver un exemplaire à Viareggio. Il décrit ce qu'il faudrait faire, mais il voit aussi ce qui va être fait en contrevenance à ses directives. Le P. Berti n'est pas cité nominativement, mais ces directives le concernent.
    "[...] Jésus dit : "Commence tout de suite à revoir les écrits pour les rendre lisibles par d’autres. Car tu ne peux plus t’en occuper, et ce sont eux qui doivent désormais s’en charger. Tu vas bientôt recevoir une lettre à laquelle tu devras croire et te plier. Quand tu l’auras, tu en seras convaincue. Agis de manière à préparer ce qu’on te demandera.

    Sur la manière dont tu dois agir, je ne fais que te répéter ce que j'ai toujours dit : protection de l’Œuvre, secret sur le porte-parole, caractère surnaturel de l’ouvrage depuis sa première édition — tu indiqueras les parties réservées au public de l’ouvrage intégral réservé au clergé —, publication pour éviter les falsifications — il y en a déjà eu, comme je te l’ai dit — mais publication après obtention du "Nihil obstat" de l’Église. Document en deux copies signé par le père général[26] ou son délégué et par toi, par lequel il s’engage au nom de l’ordre tout entier à protéger l’ouvrage qui lui est confié et à te protéger toi-même, ainsi qu’à restituer les manuscrits et une copie transcrite qui doivent rester chez toi jusqu’à la première publication de l’Œuvre. Tu pourras remettre ensuite les manuscrits eux-mêmes.

    Je te donnerai les autres instructions au coup par coup. Il te suffit de mettre celles-ci par écrit pour les montrer le moment venu et leur faire voir que c’est moi qui te dirige et que tu obéis.

    Que les autres obéissent, eux aussi. Vu la situation, aujourd’hui, le père général ne doit plus ressentir d’aversion ou de peurs. S’il résiste encore, il me causera beaucoup de peine. Puisque ce qu’il pouvait craindre n’a plus lieu d’être, il peut établir ce document, puis eux comme toi pourrez aller de l’avant comme je le veux."

    22 septembre 1947 : Maria Valtorta souffre à cause des Servites

    Maria Valtorta note (Les Cahiers de 1945 à 1950), la grande douleur causée par la désobéissance des servites. L'audience papale devient plus crédible et donne des ambitions humaines.
    "[ ...]Je corrige... mais je n’arrive pas à me décider à écrire au Père Berti... J’ai peur d’eux ; j’ai trop souffert à cause d’eux[27]. Jésus insiste comme une trompette qui retentit sans interruption... Si seulement c’était vrai ! Mais qui peut encore avoir confiance ?

    12 et 13 octobre 1947 : mention d'une visite du P. Berti

    (Les Cahiers de 1945 à 1950).
    "À Fatima avec les pèlerins. Les prières de la nuit et dans le bassin jonché de lumières... Et Notre-Dame de Fatima à mes côtés... Même le matin, alors que le Père Berti est ici, dans la pièce..."

    30 octobre 1947 : le P. Berti est le confident des révélations

    (Les Cahiers de 1945 à 1950).

    Tout le monde est au courant, le Saint-Office aussi.
    "[...] L’un de mes sept témoins[28] m’apprend hier qu’un dominicain lui a écrit : "Je sais par une âme qui reçoit des communications de la Vierge que "nous serons sauvés par l’intermédiaire de Marie ". Je ne peux vous en dire plus, mais rappelez-vous cette phrase et dans deux ou trois ans vous pourrez m’en parler plus longuement."

    Mon témoin ignore les communications que j’ai reçues, moi, sur la nécessité de recourir à Marie, notre salut ultime, extrême[29]. Le Père Berti excepté, personne ne le sait. D’ailleurs, le Père Berti lui-même ne connaît pas l’avant-dernière du 23 octobre (sur une Année Sainte de caractère marial (voir la note 18). Cette concomitance de voir sur la puissance de Marie pour nous sauver provoque en moi un de ces sursauts, que j'éprouve toujours lorsque j'entends répéter par d’autres sources, qui me sont aussi inconnues que je le suis pour eux, des choses qu’on m’a dites.

    Ce même témoin m’apprend que le Père Pietro Pennoni[14], lors de sa récente visite à Camaiore (septembre 1947), a dit à Madame Favilla (l’une de ces nombreuses exaltées à qui les Pères Migliorini, Pennoni, De Sanctis[30], etc., ont remis bien imprudemment les fascicules de 1943 à 1945, faisant ainsi preuve de désobéissance) que le Père Migliorini continue à écrire et à recopier les communications du "porte-parole", et que certains cahiers ont été présentés au Saint-Père ainsi qu’à la sainte Rote (?[31])  pour examen. Cette obstination à l’indélicatesse, à l’imprudence, etc., ne disparaîtra-t-elle donc jamais? Que Dieu leur pardonne et qu’il y pourvoie lui-même..."

    31 octobre 1947 : Jésus donne au P. Berti le surnom de "Isaac (de Yutta)"

    (Les Cahiers de 1945 à 1950).
    "[...]Cette dictée me laisse très mal à l’aise...[32]  Je ne savais trop s’il fallait la transmettre... J’interroge Jésus, qui me répond:

    "Lorsqu’une personne s’obstine à offenser la charité, la Charité lui dit ce que sa miséricorde avait jusqu’alors épargné au coupable. Mais je te laisse juge de transmettre ces paroles à Romualdo (Migliorini) ou non. J’exige toutefois que tu ne les détruises jamais mais que tu les soumettes au juste Isaac[33] de cette époque, Isaac pour moi comme pour toi, tellement pareil à celui de mon temps: loin d’avoir la dure sévérité d’un Jérémie furieux, il avait la douceur d’un agneau digne de suivre l’Agneau divin et de guider les autres vers lui."

    Jésus appelle le Père Berti: "Isaac." Dans les dictées ou les visions d’épisodes évangéliques, il m’a souvent dit: "Un tel ou une telle, le Père X ou le Père Y ressemble à celui ou celle-ci." ; et il me citait alors des personnages du passé décrits dans l’Œuvre... Cela m’a servi à bien les connaître, tout en complétant mes connaissances par l’illustration visible (je ne sais si je m’exprime bien) de leur âme, de leur véritable conscience et spiritualité... et bien souvent je n’ai pas apprécié de les connaître si bien. Je préférais me faire des illusions...

    Je demande également à mon Maître si je dois parler au Père Berti de la conduite du Père Pennoni[14] . Il me répond qu’oui. Le visage de mon Seigneur est sombre comme rarement, très sévère. C’est seulement lorsqu’il pose sa main sur ma tête pour me bénir que son visage s’éclaire d’un sourire de pitié pour moi."

    9 novembre 1947 : Le P. Berti est le confident de visions mystiques

    Maria Valtorta décrit (Les Carnets) une série de visions mystiques qu'elle eut au moi de mai 1948. Elles concernaient les apparitions mariales de Tre-Fontane.

    Le 5 mai, Maria Valtorta à la vision de Notre-Dame de Fatima et voit tous ses "Le "Je vous salue Marie" (Ave Maria)" se transformer en roses retombant en plusieurs endroits du monde.
    "[...] D’autres roses tombent ici et là en Italie—mais je ne comprends pas bien à quels endroits particuliers , en Espagne et au Portugal (beaucoup à Fatima), une en Belgique, trois en Irlande, une près de Londres, et sur divers lieux du globe, comme je l’ai dit au père Berti."
    Un peu plus loin:
    [...] Le 19 octobre, je contemple la vision — qui se produit entre ciel et terre — des archanges saint Michel et saint Gabriel, toujours au même endroit, entre le Tibre et la via Appia Antica, où j’ai vu tomber les roses, au mois de mai (voir la carte que j’ai donnée au Père Berti). Saint Michel crie trois fois, en désignant la Vierge glorieuse : "Opposez l’arme qu’est Marie au grand Serpent qui avance",

    18 novembre 1947 : Le P. Berti est destinataire d'une "grande leçon" sur la messe.

    (Les Carnets)

    Jésus développe une grande catéchèse sur le sens et le déroulement de la messe à partir de la genèse de l'Eucharistie (p. 94 à 98) .
    "[...] Tu donneras ces feuilles au nouvel Isaac (le P. Berti) telles qu’elles ont été écrites sous ma dictée, en te réservant de les copier plus tard, dans les directions. Tu lui diras de les taper à la machine et de t’en envoyer la copie depuis Rome afin que tu la transcrives, ou que tu l’unisses aux “directions”. Il verra ainsi que je l’aime, et que lorsque je te fais une dictée et que je te donne la force de me suivre — ce que je ne fais pas toujours pleinement pour des raisons insondables , tu n’en perds pas un mot."

    6 janvier 1948 : le P. Berti se fait l'avocat auprès des Servites

    (Les Cahiers de 1945 à 1950).
    "Avant que la Voix[34] ne me quitte, je dis : "Très divin Seigneur, maintenant que, de nouveau, tu parles souvent, ils vont dire que c’est mal. Car tu m’as donné le Père Berti qui les a persuadés que, maintenant, très divin Seigneur, tu parles de temps à autre." Il me répond : "J’agis comme je veux. J’ai montré que je viens quotidiennement ou que je ne viens pas pendant des dizaines de jours, et que tu ne combles pas ces vides par des paroles à toi. Que cela leur serve de leçon. J’ai tout fait pour les convaincre. Mais comme il est dit: "Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine ![35]" Mais ce ne sont pas là des pages qui leur sont destinées. Je t’ordonne de les retirer d’ici et d’en faire un fascicule à part à donner à qui tu sais, de la manière que tu sais. Ils ont reçu ce qui était nécessaire pour obtenir l’approbation de l’Œuvre de Jésus. Le reste est un trésor qu’il faut mériter. Certains l’ont mérité en ayant fait notre volonté sur toi avec une charité parfaite et sans avoir la moindre prétention sur son œuvre à ton égard. Il y a aussi une autre raison de la providence divine qui justifie cet ordre.[36]"

    20 mai 1948 : le P. Berti est le gardien des volontés de Jésus

    (Les Cahiers de 1945 à 1950).
    "Les leçons sur l’épître aux Romains[34] continuent ici. Les autres leçons se trouvent sur les deux cahiers remis au Père Corrado M. Berti, qui a cru opportun de les retirer, bien que le dernier ne soit pas encore terminé, tout comme le commentaire de l’Esprit Saint sur l’épître aux Romains est bien loin de l’être. Mais à cause de tout le respect et la reconnaissance — cela surtout — que je dois au Père Corrado pour la manière dont il a toujours fait preuve de charité, patience et obéissance envers la pauvre créature que je suis et envers les désirs du Seigneur, j'ai accepté de lui remettre tout ce que j’avais.

    Il est juste de donner autant à quelqu’un qui a apporté tellement à l’Œuvre. Le Père Migliorini, lui aussi, a beaucoup fait… Il suffit de penser à tout ce qu’il a dactylographié ! Mais... il y a un "mais". Et l’Œuvre a ce "mais": si le Père Berti n’avait pas été là, il est certain que le comportement de tous, ou du moins de tous sauf quelques rares personnes — de réelles exceptions dans la masse des pères servites de Marie, qui ont toujours fait obstacle, critiqué, causé d’immenses douleurs à l’Œuvre de Jésus et à son pauvre instrument, et qui viennent seulement de changer d’avis et de méthode — l’Œuvre aurait fini par ne pas aller chez les servites de Marie. Mais la douceur, la sincérité, l’honnêteté désarment. Oui, elles désarment Dieu et son instrument, qui doit défendre avec ténacité les intérêts et les volontés de Dieu même si cela lui coûte beaucoup, parce qu’il n’est jamais agréable de discuter, de réprimander et de menacer de châtiments.

    Je ne sais combien de temps encore je resterai sur terre, ni s’il me sera donné de voir l’Œuvre imprimée. Mais je tiens ici à déclarer que si elle peut apporter lumière et bienfaits aux âmes et renommée à l’ordre des servites de Marie, les âmes et les servites de Marie devront être reconnaissants aux Pères Berti et Migliorini qui, de façon différente mais avec la même constance, ont œuvré pour que la volonté divine s’accomplisse et que les âmes reçoivent ce don de Dieu. À la suite de ces deux premiers et constants travailleurs de Dieu, je désire en rappeler quelques autres qui ont coopéré avec charité à apporter réconfort à l’instrument et aide à aux deux premiers artisans du triomphe de la volonté Dieu et de sa Parole: les Pères Gargiani[37], Sostegno Benedetti, Tozzi[38] et Mariano De Santis[39]."

    11 juillet 1948 : Le tombeau de saint Pierre

    Quatre mois et demi après l'audience papale, la Secrétairerie du St Père fait demander à Maria Valtorta, par l'entremise du P. Berti où se trouvait la tombe de St Pierre que l'on cherchait à l'époque à grand coup de fouilles archéologiques onéreuses. Cette demande, dans laquelle le Père Bea (futur cardinal) et Mgr Carinci s'impliquent, est la preuve de la haute estime dont jouissait les révélations de Maria Valtorta dans l'entourage de Pie XII. Elle avait en effet vu la sépulture de l'apôtre. Elle le décrit: c'était à l'Ostrianum, un lieu où Pierre avait baptisé et où se réunissaient souvent les chrétiens[40].

    Cependant ce cimetière était difficilement localisable après 20 siècles et le lieu où avait été déposé le corps du premier pontife, n'était pas nécessairement celui où sa dépouille (momifiée selon Maria Valtorta) demeurait.

    Jésus, interrogé, dévoile le lieu et le fait voir à Maria Valtorta, mais n'ayant aucun repère extérieur, elle ne peut le préciser exactement. Jésus ne veut pas du culte des ossements, mais le retour de son Église à l'esprit qui animait St Pierre.

    Le dossier sur le tombeau de saint Pierre fait l'objet d'une insertion en toute fin des "Carnets"[41]. Il a donné lieu à plusieurs recherches par des universitaires italiens. Le P. Berti remplit son rôle d'intermédiaire du 11 juillet 1948 au 21 septembre 1948.

    2 octobre 1948 : Le P. Berti est averti d'une action sournoise en préparation

    (Les Carnets)
    "[...] Relis cette dictée au Père Corrado Berti, afin qu’il se rende compte que nous, les Trois qui sont Un, nous n’attendons pas, pour prévenir le porte-parole (Maria Valtorta) d’une action sournoise, le moment où elle s’accomplit : nous le faisons beaucoup plus tôt, car aucune pensée humaine ne nous est inconnue, même si elle n’existera que dans un lointain futur[42]."
    Deux paragraphes auparavant, Jésus avertissait à propos d'un personnage resté anonyme :
    "Mais pour cet homme, qui n’a pas le cœur pur, voici ce qu’il en est : ce qui devait l’éclairer s’est changé pour lui en ténèbre, parce qu’il a voulu porter un jugement humain orgueilleux sur ce qui est surnaturel[43]."

    6 janvier 1949: Le P. Berti et les servites vont trop loin

    (Les Carnets)

    Le succès rencontré (temporairement) par les visions de Maria Valtorta[44] et l'affaire du Tombeau de St Pierre, poussent les servites à la considérer comme une prophétesse qu'ils interrogent sur tous les sujets. Le P. Berti se laisse aller au prosélytisme. Jésus intervient pour mettre de l'ordre :
    "[...] Mais en vérité, je vous dis qu’il serait bon de ne jamais tenter le Seigneur, ni son instrument, en le prenant pour un esprit devin, afin que vous n’ayez pas à subir ce qui est arrivé à Saül, selon ce que Samuel, qu’il avait invoqué, lui dit[45]. Je vous rappelle encore la 1ère épître aux Corinthiens, v. 7-11. Le petit Jean a reçu le don de me voir parmi les hommes, moi le Maître, et d’entendre la Bonne Nouvelle de mes lèvres. Mais aucun autre don, comme vous voulez le prétendre. Pour ce qui est des oracles et des tombes, adressez-vous à d’autres en qui vous croyez davantage, même s’ils ne sont pas mon bien-aimé petit Jean.

    [...] A moi: "Regarde… Apprends… Tais-toi… avec tous. Ne te laisse pas séduire par les flatteries, ni effrayer par les menaces. Toi qui sais obéir, n’obéis qu’à moi.

    J’avais demandé que le Père Berti ne transmette rien. Il a transmis. Encore une désobéissance. Et toujours un manque de charité. C’est pourquoi je te conseille: “Apprends et tais-toi, avec tous, même avec tes proches, même avec le Père…”

    28 janvier 1949 : Le P. Berti et Jésus donnent d'autres lectures à Maria Valtorta

    (Les Carnets)

    Les visions de la vie de Jésus terminée, Maria Valtorta découvre d'autres voyantes comme Anne-Catherine Emmerich (dans laquelle Maria Valtorta ne reconnaît pas les visions qu'elle a reçu) ou soeur Josefa Menendez[46] (dans laquelle elle se reconnaît). Jésus commente ses réactions :
    "En revanche, je suis dans le livre de Josefa, et tu m’y as tout de suite senti, tout comme dans les quelques mots que t’a envoyés le Père Berti, provenant d’écrits envoyés par Mgr Crovella[47]. Je n’ai qu’un style. Je peux amplifier mes paroles pour faire une œuvre complète comme celle que je t’ai donnée, ou les réduire comme pour Josefa, mais on me reconnaît. Tu montreras cela au Père. Et lis aussi, si tu le peux, ce qui parle de ma vie divine. Désormais, tu peux lire. Car depuis deux ans, tu as tout vu de moi et tout écrit sur moi."
    "Pour rendre compréhensible cette dictée", Maria Valtorta note un peu plus loin :
    "[...] Le 22 janvier, Giovanni Chessa m’a apporté des livres de vies de saints à distribuer à des âmes désireuses de bonnes lectures. Il l’a fait à d’autres reprises, et ces vieux livres m’ont servi à faire du bien à diverses personnes. Je les distribuais sans les lire.

    Cette fois, il m’a apporté le livre “Un appel à l’amour” (Ecrits de sœur M. Josefa Menendez). Il y a longtemps que je désirais lire ces écrits, depuis qu’on m’avait envoyé par hasard une petite image de la religieuse espagnole. Mais je m’étais toujours interdit de rechercher le livre, puisque Jésus m’avait défendu de lire des ouvrages de révélations, ou du même genre : il disait que lui seul voulait m’instruire.

    Avec le livre de sœur Josefa, qui s’orne d’une préface de celui qui était alors le Cardinal Eugenio Pacelli (1938), Chessa m’apporte “Les révélations d’Anne-Catherine Emmerich”. Je me dis: "Cette fois, je veux le lire! J’en entends toujours parler ! Voyons un peu!"

    Jésus m’apparaît alors, et me dit : "Lis, lis donc ! Mais commence par celui-ci." Il m’indique le livre de sœur Josefa. Son sourire me surprend… Il n’est pas comme d’habitude. On dirait presque qu’il me taquine. J’obéis. Dans les écrits de l’Espagnole, je sens mon Jésus. Je le retrouve pleinement, à la fois dans les leçons et dans les descriptions de la Passion. Mais dans l’autre… quelle déception ! Je suis tellement déconcertée qu’après l’avoir terminé, je me demande : "Mais a-t-elle réellement écrit, ou du moins dit, ce qu’elle a vu? Ou celui qui l’a aidée à mettre ses visions par écrit a-t-il changé les descriptions arbitrairement?" J’ai tendance à pencher pour cette dernière idée, parce qu’il me paraît impossible qu’une âme qui aime Dieu puisse se permettre d’altérer la vérité.

    Dans sa rencontre d’aujourd’hui, Jésus vient de me répondre. Cette leçon servira peut-être aussi à l’Eglise. Il est certain que je vais garder pour moi le livre de sœur Josefa, car j’y retrouve mon Jésus. Mais je donnerai l’autre dès que j’aurai montré au Père Berti certains détails que j’y ai relevés[48]. Il peut éventuellement plaire à ceux qui n’ont pas vu la réalité. Mais pas à moi : il me peine au contraire, parce qu’il diminue l’aspect grandiose de la figure de Jésus et de celle de Marie."

    16 août 1949 : l'œuvre est celle de l'Esprit-Saint

    Dans cette dictée (Les Cahiers de 1945 à 1950), Jésus ne cite pas explicitement le P. Berti mais il apparaît en contrepoint, ce qui motive l'insertion de la citation suivante dans cet article.
    "[...] Jésus dit : "…Que devrais-je faire pour m’occuper de l’Œuvre et la faire triompher ? Je devrais faire intervenir le Dieu terrible du Sinaï, le Dieu des temps de l’indignation et de la rigueur, et je devrais les foudroyer dans leur péché, dans leurs péchés plutôt, car ceux qu’entraîne leur obstination contre ma volonté sont nombreux. Quoi d’autre, si ce n’est cela ?

    Par ton intermédiaire, j'ai donné toutes les preuves. Il n’y a en toi aucun péché de rébellion, de simulation ou d’orgueil. Tu es une victime docile de leur volonté. Parce qu’ils sont  "l’Eglise", tu défends toi-même leur volonté contre ceux qui voudraient la piétiner. En raison de ta crucifixion, il est certain que tu ne peux scruter les livres des docteurs. En raison de ton niveau culturel, il est certain que tu ne peux écrire ces pages. Que demandent-ils d’autre, si cela ne leur suffit pas pour reconnaître: "Oui. L’Esprit de Dieu est bien présent ici"? Il ne s’y trouve aucune erreur dogmatique; en vérité il n’y en a pas dans l’Œuvre.

    Si l’Esprit a donné des lumières (des lumières de grâce) pour rendre pleinement lumineux ce que, en vingt siècles, telle ou telle école a seulement éclairé d’un rayon sur tel point précis, qu’ils bénissent Dieu pour sa grâce au lieu de prétendre: "Mais nous, nous disons autre chose."

    Qui est la Sagesse ? Est-elle leur servante ou leur reine ?

    Mais pour ne pas se dire rebelles par orgueil humain, pour dissimuler ces plaies en eux, ils disent: "Cela regarde Dieu.″

    Dieu a agi et agit encore. Mais le prince du monde domine dans ce monde tandis que le Roi des rois règne au ciel et, fidèle — lui, au moins, il est fidèle — au libre arbitre qu’il a laissé à l’homme pour son épreuve, sa récompense ou bien souvent sa condamnation; il ne fait pas violence à leur volonté. Il les attend, et vite, au jugement.

    Ils feraient bien de méditer la page de l’Evangile où, en tant que Maître des maîtres, Sagesse, Parole et Vérité incarnées, je déclare que les péchés contre l’Esprit Saint ne seront pas pardonnés.

    Or, en vérité, cette Œuvre est celle de l’Esprit de l’Esprit de Dieu, de l’amour du Père et du Fils, de l’Esprit qui connaît toute vérité et vient la révéler aux hommes pris dans le tourbillon actuel comme dans les anciens tourbillons, afin qu’ils puissent se défendre contre les doctrines infernales."

    Cette dictée vient à la suite d’un écrit du Père Cordovani[49]  sur la nécessité que les laïcs connaissent eux aussi la théologie et sur leur demande d’obtenir une vraie et bonne théologie..."

    Approfondir

    Notes et références

    1. Voir les dictées du 18 et du 19 juillet 1943.
    2. Voir la dictée du 23 août 1943.
    3. Azarias.
    4. Notamment "I. Cherchez à obtenir une approbation qui défende l’Œuvre et lui serve de garantie. Cherchez-la immédiatement et ne renoncez pas avant de l’avoir trouvée. Il. Faites imprimer le cycle évangélique, qui se compose de trois parties: la conception, la naissance, l’enfance et le mariage de Marie; l’Annonciation, ma conception, ma naissance, mon enfance et mon adolescence; les trois années de vie évangélique." (p. 263 et suivantes).
    5. Il s'agit des tapuscrits et non des cahiers originaux. Maria Valtorta ajoute des commentaires sur des feuilles séparées, mais ne modifie pas le récit initial.
    6. Il s'agit de la jeunesse de Marie et de la jeunesse de Jésus rapportées dans le tome 1. À l’époque les visions de l’Évangile sont presque complètes, mais pas tout à fait.
    7. Dans son ultime témoignage, le P. Berti rappelle cet avis de Mgr Carinci : "Je n'ai jamais lu un écrit aussi parfait, aussi clair et profond sur le Purgatoire".
    8. Elle ajoute d’une écriture minuscule, certainement en un second temps: (Quand le Père Général avait donné l’ordre de ne plus me porter la communion. J’en mourrais presque. C’est alors que Jésus m’a envoyé le Père Luigi...). Le Père Luigi Lopalco, un passioniste qui remplaçait son directeur spirituel.
    9. Périphrase pour désigner les prêtres, servites de Marie, qui ont obéi ou désobéi aux instructions de Jésus sur la diffusion de l’œuvre.
    10. Cf. Jean 18,22.
    11. Sage précaution ! Il arrivera un moment où le Saint-Office demandera au Père Berti de leur remettre TOUTES les copies et originaux en sa possession, dans le but des les emmurer "comme dans une tombe"..
    12. Cf. Apocalypse 7,13-14 : "L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? Je lui répondis : Mon seigneur, toi, tu le sais. Il me dit : Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau."
    13. Cf. Apocalypse 3,1 : À l’ange de l’Église qui est à Sardes, écris : Ainsi parle celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais ta conduite, je sais que ton nom est celui d’un vivant, mais tu es mort.
    14. 14,0 14,1 14,2 et 14,3 Le Père Pietro M. Pennoni (o.s.m.), Servite de Viareggio, fut le premier à remarquer Maria Valtorta, mais ce fut son supérieur, le P. Migliorini qui en devint le directeur spirituel. De caractère difcile, il finit par se heurter avec Maria Valtorta, puis quitta l’ordre.
    15. L'hagiographie s'occupe de la rédaction des vies des saints.
    16. Qualificateur : théologien du Saint‑Office chargé de déterminer la nature, la qualité, le genre et le degré d’un crime déféré à ’autorité ecclésiastique, et d’examiner les livres mis à l’Index et les propositions dénoncées.
    17. Mgr Luigi Taglia (1895-1977) avait été nommé Vice‑gérant en 1937, poste qu'il occupera jusqu'en 1960. Le Vice-gérant est la personne qui seconde ou remplace le Vicaire général, autorité qui représente le Pape, évêque de Rome, dans la direction de ce diocèse majeur..
    18. Il avait plusieurs fois reporté sa venue.
    19. Il s’agit d’Antonia Dal Bo Terruzzi, originaire de Côme et décédée à Viareggio le 4 janvier 1944 après avoir offert sa vie pour l’Italie et connu trois jours d’agonie marquée par des manifestations surnaturelles. Elle était accompagnée par le Père Migliorini. Maria Valtorta avait eu une vision à son sujet. Voir la note du 14 janvier dans Les Cahiers de 1944.
    20. Cf. EMV 506. Vision du 28 septembre 1946.
    21. Mgr Alesandro Macchi (1878-1947) à ne pas confondre avec Mgr Pasquale Macchi (1923-2006) qui fut secrétaire de Paul VI et que le P. Berti rencontra dans l'affaire de la mise à l'Index.
    22. "Dans la dictée du 15 janvier 1944 à ma Maria, j’ai dit: “Lorsque j’y suis descendu pour tirer des limbes ceux qui attendaient ma venue, cette horreur m’a fait horreur et, si ce que fait Dieu n’était immuable parce que parfait, j'aurais voulu le rendre moins atroce, car je suis l’Amour et j'ai souffert devant une telle horreur." Je voulais parler des différents lieux d’outre-tombe où se trouvaient les défunts pris en général et appelés "enfer" par opposition au paradis, où se trouve Dieu. Lorsque, dans ma surabondance de joie après que le Sacrifice eut été consommé, je pus ouvrir les Limbes aux justes et tirer du purgatoire une foule d’âmes, j'ai frémi d’horreur en contemplant en esprit que seul le lieu de damnation ne connaissait ni rédemption ni transformation de l’horreur. Mais je n’y suis pas entré. Il n’était ni juste ni utile de le faire. Vous vous étonnez que j'aie pu faire sortir une foule d’âmes du purgatoire? Pensez donc: si une messe peut délivrer des âmes du purgatoire et leur sert toujours à abréger et adoucir leur purification, que n’aura pas été le Sacrifice réel de l’Agneau de Dieu pour elles? Moi, qui suis Prêtre et Victime, je leur ai appliqué mes mérites et mon Sang, et cela a blanchi les étoles pas encore complètement purifiées par le feu blanc de la charité purificatrice . Envoie-lui ceci, accompagné de ma bénédiction."
    23. Mgr Francesco Norese.
    24. Pie XII, encyclique Divino afflante spiritu (30 septembre 1943).
    25. C'était une des parties étudiées par le P. Roschini.
    26. À l’époque, le prieur général de l’O.S.M. était le Père Alfonso M. Benetti.
    27. Maria Valtorta en donne un exemple à la fin de la dictée d'Azarias pour le dimanche de la Passion l'année précédente. Le P. Migliorini distribuait les fascicules à tout va.
    28. Dans Les Cahiers, Jésus et Maria Valtorta désigne ainsi les personnes de l'entourage qui peuvent témoigner du cas Maria Valtorta. Son médecin par exemple.
    29. Notre salut ultime : le 23 octobre 1947, trois ans avant la proclamation effective du Dogme de l'assomption par Pie XII, Jésus a demandé à Maria Valtorta sa reconnaissance. À cette occasion Jésus donne à Marie une dimension eschatologique annoncée déjà par St Louis-Marie Grignon de Montfort sous le vocable de La Vierge des derniers temps : "C’est dans le culte marial que réside le secret de la Rédemption finale". C'est sous ce vocable que Mgr René Laurentin et François-Michel Debroise ont publié une étude sur cette dimension prophétique (La Vierge des derniers temps, une étape de la fin du monde, Salvator, 2014). Après cette dictée de 1947, Maria Valtorta consignera des dictées de l'Esprit-Saint sur ce sujet : Leçons sur l'épître de saint Paul aux Romains, Leçon n°3, mardi 6 janvier 1948 "Marie est le prophète précurseur de cette époque" | Id°, Leçon n° 17, samedi14 février 1948. "C'est l'heure de Marie".
    30. P. Mariano De Sanctis. Prêtre de l’ordre des servites de Marie au couvent Sant’Andrea de Viareggio, il fut l’un des premiers à connaître les écrits de Maria Valtorta que son prieur, le Père Migliorini, copiait en les tapant à la machine au fur et à mesure. Il fut l’élève du Père Berti au “Marianum” de Rome. Il déclarait que c’est par ce dernier, encore avant le Père Migliorini, qu’il avait appris l’existence du “porte-parole”, comme était appelée Maria Valtorta. Après le transfert du Père Migliorini de Viareggio à Rome sur la décision de ses supérieurs, le Père Mariano fut le servite qui fréquentait Maria Valtorta avec le plus d’assiduité puisqu’il lui portait la communion. Par la suite, il fut destiné aux missions du Canada, où il resta jusqu’à sa mort.
    31. Sainte-Rote (un tribunal ?) plutôt le Saint-Office probablement.
    32. Jésus vient de faire de très vifs reproches au P. Romualdo Migliorini qui n'a pas su assurer la fonction de directeur spirituel de Maria Valtorta.
    33. Il s'agit d'Isaac de Jutta (Yutta), un des bergers de la Nativité qui devient un 'maître des novices" pour les nouveaux disciples.
    34. 34,0 et 34,1 Il s'agit de l'Esprit-Saint qui vient de lui dicter quelques jours auparavant la première des Leçons sur l'épître de Paul aux Romains (Cf. la dictée du 2 janvier 1948 dans le même volume). Maria Valtorta emploiera explicitement le terme de "Esprit-Saint" dans quelques dictées par la suite. La lettre de Saint Paul aux Romains est un des textes les plus importants de la Bible chrétienne : "elle a fourni au christianisme naissant les bases et la structure de son assise théologique".(Professeur Joseph Grifone). " Les Leçons sur l'Epître de Saint Paul aux Romains de Maria Valtorta sont d'une bouleversante profondeur exégétique" (Mgr René Laurentin in "Dictionnaire des personnages de l’Évangile révélé par Maria Valtorta", Introduction, note de bas de page, Ed. Salvator, 2012.)
    35. Cf. Matthieu 11,17 | Luc 7,32.
    36. Il s'agit de l'interruption des commentaires des écrits du Nouveau Testament que l'Esprit-Saint commence à inspirer à Maria Valtorta. Cela s'interrompra avec les commentaires de l'Apocalypse inachevés en raison de la dérision qui accompagnait ces œuvres. Il suffit de lire les Leçons sur l'épître de Paul aux Romains et les commentaires de l'Apocalypse pour se rendre compte de l'immense trésor que nous avons perdu par la faute de quelques-uns..
    37. Le Père Enrico M. Gargiani (1890-1965), était le Procureur général des Servites de Marie, il reçut, à ce titre, une demande du Pape Pie XII transmise par ses secrétaires particuliers, Mgrs G.B. Montini et Domenico Tardini pour la recherche d’un autre imprimatur, plus incontestable que celui accordé par Mgr Barneschi.
    38. Le Père Tozzi était un servite de Viareggio. Il est cité par Jésus comme modèle de prêtre ouvert aux révélations données à Maria Valtorta aux côtés d'un de ses collègues, le Père Fantoni (Les Cahiers de 1944, 14 novembre). À cette occasion, Jésus dénonce la formation des prêtres qui commençait à se faire jour et dans laquelle la science humaine prenait le pas sur la science divine et où la négation des miracles entraînait la négation de la Toute-puissance de Dieu (les prêtres idolâtres).
    39. Le Père Mariano De Santis prit la suite du Père Migliorini dans la conduite spirituelle de Maria Valtorta. Selon le Père Berti, c’est lui qui lui ft connaître la portavoce avant le Père Migliorini.
    40. L'Ostrianum a été mis en avant dans le roman "Quo vadis ?".
    41. Page 261 à 298.
    42. Deux paragraphes auparavant, Jésus dit : "Mais pour cet homme (qui n'est pas nommé), qui n’a pas le cœur pur, voici ce qu’il en est : ce qui devait l’éclairer s’est changé pour lui en ténèbre, parce qu’il a voulu porter un jugement humain orgueilleux sur ce qui est surnaturel."
    43. Parmi les hypothèses que l'on peut formuler, il y a celle d'un haut personnage du Saint-Office (P. Cordovani ?). En effet, dès le 25 octobre, le Saint-Office manifeste son opposition qui se terminera, en février 1949, par la tentative de destruction de l'œuvre.
    44. C'est le mois suivant que le P. Berti sera convoqué au Saint-Office qui tentera de détruire l'œuvre.
    45. Épisode de la nécromancienne d'En-Dor, 1 Samuel 28.
    46. Sœur Joséfa Ménendez (1890-1923), une espagnole qui vécut ses quatre années de vie religieuse aux Feuillants de Poitiers dans la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus. L'appel est consigné dans Un appel à l’Amour. Cet ouvrage posthume, écrit en français, paraît en 1938. Il est précédé d’une lettre dédicace d’Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Jésus confie à sœur Josefa une mission : faire connaître au monde sa Miséricorde, comme foyer d’Amour brûlant.
    47. Mgr Ercole Crovella fut sous-secrétaire à la Sacrée Congrégation du Concile, appelée aujourd’hui Congrégation pour le Clergé. En tant que collègue de Mgr Raffa, qui avait une grande estime pour Maria Valtorta et faisait partie du même dicastère, il doit avoir connu et peut-être apprécié son œuvre, mais sans s’exposer ou s’exprimer sur le sujet.
    48. Ce livre est La Passione di Gesù, (La douloureuse Passion de Jésus-Christ). C'est le seul livre écrit par Clemens Brentano à partir des visions qu'il avait recueillies, mais il introduisit, croyant servir l'oeuvre, des éléments personnels. Le livre dont parle Maria Valtorta a été édité par le CEV avec la reproduction de ses notes de lecture en marge, sous le titre "Postille ad un libro di A.C. Emmerich".
    49. Le P. Mariano Cordovani (1883-1950), dominicain, théologien et membre du Saint-Office et un grand opposant à l'oeuvre. Il s’agit sans doute de la thèse qu’il a défendue à l’université pontificale St Thomas d’Aquin (Angelicum) le 30 juillet 1949. Elle était intitulée "Essence et valeur de l’humilité dans la vie intérieure (Essenza e valore dell'umiltà nella vita interiore)".