Annalia, la première des vierges consacrées
Annalia (Anna Léa) est une judéenne d'Ophel, un quartier populaire de Jérusalem. "Une jeune brunette, élancée". Elle a à peine seize ans, quand elle se fiance à Samuel, mais la phtisie est sur le point de l'emporter. L'apôtre Jean, informé de la détresse de sa mère Élise, intercède pour sa guérison auprès de Jésus et l'obtient.
Jean lui explique :"J'ai parlé (...) aussi à une pauvre femme de l'âge de ma mère, qui pleurait dans un groupe de femmes sur le pas d'une porte. Je lui ai demandé : "Pourquoi pleures-tu ?". Elle m'a dit : "Le médecin m'a déclaré : 'Ta fille est phtisique. Résigne-toi. Elle mourra au début d'octobre'. Je n'ai qu'elle. Elle est belle, bonne, elle a quinze ans. Elle devait se marier au printemps, et au lieu du coffre de noces, je dois préparer sa tombe".Guérie, elle vient le lendemain remercier Jésus :
Je lui ai dit : "Je connais un Médecin qui peut te la guérir, si tu as de la foi". "Plus personne peut la guérir. Trois médecins l'ont vue. Elle crache déjà du sang". "Le mien" ai-je dit "n'est pas un médecin comme les tiens. Il ne soigne pas avec des remèdes. Mais par sa puissance C'est le Messie...". Une petite vieille, alors, lui a dit : "Oh ! crois Élise ! Je connais un aveugle qui a recouvré la vue grâce à Lui !" Et la mère, alors, est passée de la méfiance à l'espoir et elle t'attend..."[1]
"une toute jeune fille, maigre mais souriante fend le groupe et se jette à ses pieds :Cette expérience de la mort, engage Annalia dans un chemin de conversion : elle souhaite un don absolu à son sauveur. Elle partage ce vœu de virginité totale avec son fiancé puis le présente à la Vierge Marie, et par elle, à Jésus :"Ta bénédiction, encore sur moi, Maître et Sauveur, et encore un baiser pour Toi ! Et elle lui baise les mains.
"Va, sois heureuse, bonne. Bonne fille, puis bonne épouse et puis bonne mère. Enseigne à tes futurs petits mon Nom et ma doctrine. Paix à toi et à ta mère. Paix et bénédiction à tous ceux qui sont les amis de Dieu.[2]
"... en vivant de sa grâce et de ton miracle j'ai compris ce qui était le meilleur." - "Qu'est-ce ?"Il lui répond :"C'est vivre comme les anges. Comme ta Mère, mon Seigneur... comme tu vis... comme vit ton Jean... Les trois lis, les trois flammes blanches, les trois béatitudes de la terre, Seigneur. Oui, parce que je pense que c'est une béatitude de posséder Dieu et que Dieu est en possession des purs. Celui qui est pur, c'est un Ciel avec Dieu au centre, et tout autour les anges... Oh ! mon Seigneur ! C'est cela que je voudrais !...
"Annalia, c'est beaucoup ce que tu demandes, et c'est beaucoup ce que tu donnes... Ma fille, tu as compris Dieu et la perfection à laquelle la créature peut s'élever pour ressembler au Très Pur et pour plaire au Très Pur."[3]" Pressentant le destin du Messie et pensant ne pas pouvoir le supporter, elle lui demande une grâce : de mourir avant lui.
"Jésus sourit doucement et de sa main il essuie deux ruisseaux de larmes qui descendent le long du visage brun. "Ne pleure pas. Les lis ne sont jamais en deuil. Tu riras avec toutes les perles de ta couronne angélique, quand tu verras le Roi couronné entrer dans son Royaume. Va. Que l'Esprit du Seigneur te dirige entre l'une et l'autre de mes venues. Je te bénis par les flammes de l'éternel Amour."[4]
Son fiancé ne poursuit pas dans son intention : il rompt avec Annalia et devient un ennemi de Jésus. Annalia renouvelle son vœu de virginité absolue au désespoir de sa mère, qui finit pourtant par se résigner.[5]
Elle est bientôt rejointe par d'autres vocations : Marianne et sa sœur, les deux filles de Philippe l’apôtre; puis Myriam, la fille ressuscitée de Jaïre[6], et enfin Sara, une parente.[7]
Son vœu est exaucé : elle voit le triomphe de Jésus entrant à Jérusalem le dimanche des rameaux et meurt immédiatement après.[8] Jésus console la mère éplorée : "Elle est morte par la joie d'aimer."[9]
Son nom
Nom composé de "Anne" et de "Léa" car Jésus commente le commente ainsi : "Le cher nom de ma grand-mère et de tant d'autres saintes femmes d'Israël et avec lui, celui de la bonne, douce, fidèle, affectueuse épouse de Jacob."[10]
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?
EMV 85 EMV 86EMV 366 EMV 367 EMV 368 EMV 370 EMV 371 EMV 376 EMV 378
EMV 509 EMV 566 EMV 581 EMV 582 EMV 583 EMV 584 EMV 590 EMV 592 EMV 596
EMV 630 EMV 632
En savoir plus sur ce personnage
Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012).Dans l'Antiquité grecque et romaine, le célibat consacré était considéré négativement. Les Vestales romaines sont un contre-exemple car elles sont forcées à cet état jusqu'à 40 ans.Le monde juif demande à une femme d'être mariée et d'avoir des enfants. La stérilité est considérée comme un déshonneur et comme une malédiction de Dieu.
Par contre, dès la première génération chrétienne, on voit apparaître des jeunes vierges : les quatre filles de Philipe le diacre "l'un des sept"[11] et saint Paul en fait l'éloge.[12] Dans l'Église primitive la virginité est rapidement reconnue : dans les liturgies on réserve les places d'honneur "aux continents". Tertullien et saint Ambroise leur consacrent des traités.