Jeanne de Chouza

    De Wiki Maria Valtorta
    Dessin de Jeanne de Chouza et de Chouza par Lorenzo Ferri selon les indications de Maria Valtorta. Source : fonds documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.

    Jeanne est une princesse royale[1]-[2], descendante des "preux de David" qui rallièrent le roi en lutte contre Saül[3] et des Assidéens ralliés aux Macchabées lors de la lutte d'indépendance.[4]      

    Jeanne est née à Béther (Beitar), en Judée. Elle y possède le château de sa naissance. Sur plusieurs collines, il est entouré de grandes roseraies qui servent à faire du parfum, un vrai "jardin de rêve".[5] Des centaines d’employés y travaillent sous les directives de Jeanne.

    Devenue orpheline très jeune, Jeanne a trouvé auprès de sa nourrice Esther, l'affection qui lui manquait. Elle épouse Chouza, intendant d’Hérode Antipas, puis elle perd son premier-né. Elle contracte à cette occasion une phtisie (tuberculose pulmonaire). Aux dernières extrêmes, elle est guérie par Jésus. Jonathas, un des bergers de la Nativité, devenu intendant de cette riche famille, atteste la guérison miraculeuse dont il fut témoin :
    "Jésus monte sur le char où on a étendu un tas de coussins et sur eux un corps fragile. Dans un coin, il y a une lanterne, des coupes, des amphores. À côté, une jeune servante qui pleure, essuyant la sueur froide de la mourante. Jonathas accourt avec une des lanternes du char.    

    Jésus se penche sur la femme qui se laisse aller, vraiment mourante. Il n'y a pas de différence entre la blancheur de son vêtement de lin et la pâleur légèrement azurée des mains et du visage amaigris. Seuls d'épais sourcils et de longs cils très noirs donnent une couleur à ce visage de neige. Elle n'a même plus ce rouge de mauvais augure des poitrinaires sur ses pommettes décolorées. On voit une ombre rose violette, ce sont ses lèvres entrouvertes à cause de la respiration difficile.      

    Jésus s'agenouille à côté d'elle et l'observe. La nourrice lui saisit une main et l'appelle. Mais l'âme, déjà sur le seuil de l'éternité n'a plus aucune conscience (...)        

    "Elle a perdu conscience." gémit la nourrice. Et elle pleure plus fortement.  

    Jésus fait un geste : "Mère, elle va entendre. Aie confiance." Puis il appelle :  "Jeanne ! Jeanne ! C'est Moi ! Moi qui t'appelle, Je suis la Vie. Regarde-Moi, Jeanne."    

    Avec un regard plus vivant, la mourante ouvre ses grands yeux noirs, et regarde le visage penché sur elle. Elle a un mouvement de joie et sourit. Elle remue doucement les lèvres pour dire une parole qui, pourtant, n'arrive pas à se faire entendre.          

    "Oui, c'est Moi. Tu es venue et je suis venu pour te sauver. Peux-tu croire en Moi ?"  

    La mourante fait signe de la tête. Toute sa vitalité s'accumule dans son regard qui dit tout ce que la parole ne peut exprimer autrement.         

    Jésus, tout en restant à genoux et la main gauche sur son front se redresse et prend son attitude de miracle : "Eh bien ! Je le veux. Sois guérie. Lève-toi." Il enlève la main et se met debout.       

    Une fraction de minute et puis Jeanne de Kouza, sans aide d'aucune sorte, s'assied, pousse un cri et se jette aux pieds de Jésus en criant d'une voix forte, heureuse : 

    "Oh ! t'aimer, ô ma Vie ! Pour toujours ! À Toi ! Pour toujours à Toi ! Nourrice ! Jonathas ! Je suis guérie ! Oh ! vite ! Courez pour le dire à Kouza. Qu'il vienne adorer le Seigneur ! Oh ! bénis-moi, encore, encore, encore ! Oh ! mon Sauveur."   

    Elle pleure et rit en embrassant les vêtements et les mains de Jésus.   "Je te bénis, oui. Que veux-tu que je te fasse d'autre ?"   

    "Rien, Seigneur. Que seulement tu m'aimes et me permette de t’aimer." "Et, tu ne voudrais pas un bébé ?" "Oh ! un bébé !... Mais, fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout (...)"   

    "La vie éternelle, alors. Sois heureuse. Dieu t'aime".[6] 
    Mais Jeanne ne pourra plus avoir d'enfant. Sa guérison est un signe pour la Cour d’Hérode : elle incite "l’officier royal"[7] à venir trouver Jésus pour son fils mourant, qu'il guérit à distance.[8]         Jeanne guérie, consacre sa vie à Jésus[9] :
    "Fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur."[10]
    Elle devient une des femmes disciples avec Esther sa nourrice. Elle fait partie de quelques voyages apostoliques, mais apporte surtout le soutien de sa fortune et de sa position sociale.[11] Sa maison à Tibériade (cité) sert souvent d'havre de repos au groupe apostolique à l'issue des voyages en Galilée.          

    Au retour de l'un d'eux, Jésus lui confie deux jeunes orphelins : Marie et Matthias. Ils avaient été chassés successivement par Ismaël Ben Phabi et Jacob de Méron.[12] Jeanne et Chouza les adoptent.      

    Marie dit d'elle :
    "Jeanne veut la persuader (Élise) de sortir de Bet-Çur et d'aller dans son château. Et elle y réussira car elle est douce comme une colombe mais ferme comme du granit quand elle le veut."[13]

    Lors de la 3ème Pâque, dans son palais de Jérusalem, elle donne aux pauvres de la ville un banquet commandé par Jésus.[14] La princesse Salomé, venue du palais tout proche d'Hérode Antipas, y fait une irruption provocante. Elle est chassée par Chouza.[15]

    Grande amie des patriciennes romaines, Jeanne les présente à Jésus. Elle sert d'intermédiaire pour les rassurer et le pouvoir romain en place, quand Judas inquiète les romaines en laissant croire que Jésus veut restaurer le royaume (terrestre) d'Israël, donc prendre le trône d'Hérode.[16] Ce noyau de femmes croyantes de la haute-société romaine s'agrège autour d'elle.[17] Ses deux frères, Éliel et Elcana, aristocrates judéens, finissent aussi par suivre Jésus.[18]-[19]

    Jeanne est présente au Calvaire. Elle donne au centurion Longin une bourse et une amphore de boisson anesthésiante, que Jésus refusera, puis rejoint les autres femmes disciples présentes.[20] Sous l'effet conjugué de la fatigue et de l'émotion, elle est victime d'un malaise.[21] Les bergers la raccompagnent dans son palais en fendant la foule hostile. De ce fait, ces disciples ne peuvent être présents au dernier cri et à la mise au tombeau.[22]  

    Au matin de Pâques, les saintes femmes, en route pour le tombeau, se séparent en petits groupes. Marie d'Alphée et Marthe passent chercher Jeanne. Cette dispersion explique, selon Maria Valtorta, une partie du chassé-croisé que nous rapportent les Évangiles.[23] Jésus lui apparaît quelques temps plus tard, mais pas au tombeau. Jeanne lui confie son chagrin : son mari avait depuis un moment une attitude changeante par rapport à elle[24] et depuis toujours une attitude ambigüe au sujet de Jésus. Elle en a souffert.[25] Maintenant, Chouza craint pour sa position sociale et lui interdit de vénérer la mémoire du Sauveur. Il a aussi renvoyé Jonathas son intendant.[26] Jésus la console et lui demande de se réfugier auprès de la Vierge Marie, ce qu'elle fait. Marie promet à Jeanne de l'aider dans la conversion de Chouza :
    "Oh ! Mère, aide-moi à donner la vie à Kouza ! Lui a laissé la Foi !..." Jeanne recommence à pleurer. Marie la prend dans ses bras : "Plus fort que la foi est l’amour. C’est la vertu la plus active. C’est par elle que tu créeras l’âme nouvelle de Kouza. Ne crains pas. Mais moi, je t’aiderai."[27]
    Jésus la donne en exemple lorsqu'il apparaît en fin de journée aux apôtres :
    "La faible épouse de Chouza ? En réalité, elle vous surpasse tous ! C'est la première martyre de ma foi".[28]
    Il fait sans doute allusion à l'épreuve qu'elle vit dans son couple et dans sa position sociale.[29]

    Caractère et aspect physique

    Jeanne est douce et timide. C'est une très belle femme, plus grande que son mari. Selon Maria Valtorta:
    "elle ressemble à un palmier élancé et flexible qu'achève une tête gracieuse aux yeux profonds, noirs et très doux. Sa chevelure touffue, couleur de jais, est soigneusement peignée. Sa chevelure touffue, couleur de jais est soigneusement peignée. Le front lisse et dégagé paraît encore plus blanc sous cette sombre couleur. La bouche petite, bien dessinée se détache avec sa couleur rouge naturelle au milieu des joues d'une pâleur délicate, comme les pétales de certains camélias. C'est une très belle femme..."[30]

    Exemple d'une de ses toilettes : EMV 167.2.

    Son nom

    Johanna (היוהנ), féminin de YoHanan, "l’Éternel a fait grâce, a été favorable".[31]

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 99

    EMV 102 EMV 104 EMV 107 EMV 151 EMV 157 EMV 158 EMV 167 EMV 174 EMV 198 EMV 199

    EMV 204 EMV 211 EMV 214 EMV 215 EMV 224 EMV 226 EMV 281 EMV 285 EMV 286 EMV 287 EMV 290 EMV 293 EMV 294 EMV 299

    EMV 309 EMV 312 EMV 334 EMV 335 EMV 338 EMV 344 EMV 346 EMV 348 EMV 350 EMV 362 EMV 366 EMV 367 EMV 368 EMV 369 EMV 370 EMV 371 EMV 373 EMV 378 EMV 399

    EMV 400 EMV 401 EMV 402 EMV 415 EMV 427 EMV 433 EMV 437 EMV 438 EMV 439 EMV 441 EMV 442 EMV 445 EMV 446 EMV 447 EMV 448 EMV 461 EMV 462 EMV 463 EMV 488

    EMV 549 EMV 560 EMV 562 EMV 566 EMV 567 EMV 568 EMV 571 EMV 574 EMV 576 EMV 578 EMV 579 EMV 580 EMV 581 EMV 582 EMV 583 EMV 584 EMV 586 EMV 590 EMV 596

    EMV 604 EMV 608 EMV 614 EMV 619 EMV 622 EMV 626 EMV 627 EMV 630 EMV 638 EMV 641

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Sainte Jeanne, femme de Chouza est fêtée le 24 mai par l'Église catholique et le 27 juin par les orthodoxes. Elle est surnommée "la myrophore" ou porteuse de parfum en rapport avec l'embaumement du Christ. L'histoire et les traditions, ne contiennent aucun renseignement sur elle, hormis ceux rapportés par Luc.[32]-[33] C'est pourtant un personnage nominativement cité dans l'Évangile. Elle apparaît plus de cinquante fois dans l'œuvre de Maria Valtorta.       Un siècle après ces évènements, Bar Kokhba, en révolte contre Rome, se retranche à Béther (Bétar). Le château de Jeanne est devenu une forteresse. L'échec de la révolte donne lieu à un bain de sang : 580.000 juifs sont massacrés.[34]

    Notes et références

    Notes et références