L’œuvre de Maria Valtorta et l'Église
Ce dossier recouvre trois grands aspects de la question :
- 1 - Ce que sont les révélations privées au sens où l’entend l’Eglise et, dans ce cadre, la situation de l’œuvre de Maria Valtorta qui s’y rattache.
- Le terme de « révélations privées » désigne en effet les apparitions, visions et révélations présumées du Ciel, postérieures à la mort de l’apôtre Jean, dernier témoin de la vie de Jésus. Elles sont souvent liées à la vie mystique[1] .
- 2 - Les évènements, actes et avis d’autorité qui caractérisèrent sa réception initiale par le Vatican.
- L’œuvre principale de Maria Valtorta reçut un accueil favorable de Pie XII mais fut mise à l’Index des livres prohibés après sa mort. Cette censure, désormais abrogée, est la seule condamnation[2] ayant temporairement touchée l’œuvre de Maria Valtorta pendant six ans, de 1960 à 1966. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir suscitée des avis d’autorité allant dans un sens favorable ou non à sa diffusion. Pendant cette période initiale, les travaux d’experts se sont concentrés surtout sur la conformité doctrinale de l’œuvre
- 3 – Les évènements qui émaillèrent sa diffusion internationale en 30 langues[3] à partir de 1963 jusqu’à nos jours.
- Pendant cette période de grande diffusion, les conférences des évêques d’Italie (1992) puis de France (2020) ont émis des recommandations et un avertissement aux lecteurs concernant la place qu’ils devaient accorder à cette œuvre dans la vie ecclésiale. Parallèlement les recherches se sont concentrées sur l’authentification des descriptifs historiques et matériels de l’œuvre.
1 – Le Magistère et les révélations privées
Le Magistère désigne les instances qui garantissent, sous la responsabilité du Pape, la doctrine de l’Église. Ce terme englobe généralement le pape et les évêques en communion avec lui. Comme le démontrent les dernières dispositions en matière de révélations privées[4], le Magistère s'intéresse à leur contenu plus qu'à leur authenticité qu'il ne cautionne jamais. Il se contente d'en autoriser la foi prudente et personnelle. Seul le pape a le pouvoir désormais de décréter leur caractère surnaturel. Quant au jugement personnel, il est dévolu aux fidèles éclairés : "Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église." (Catéchisme de l'Église catholique, § 67).
Articles et documents
Les données générales | |
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2 – L’accueil initial de l’œuvre
Après l'encouragement à publier du pape Pie XII qui avait personnellement pris connaissance du tapuscrit, l'imprimatur fut confié à un premier évêque qui l'accorda, mais cela fut contesté par le Saint-Office. Deux autres évêques se proposèrent de le faire, mais ils subirent des pressions contraires. Le quatrième, favorablement prédisposé, constata l'impossibilité de donner suite à une telle demande.
Articles et documents
A - Les encouragements et les imprimatur | |
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L'Index des livres prohibés est une disposition disciplinaire qui interdisait aux fidèles de lire certains ouvrages. Née au moment de la Contre-Réforme, cette disposition a été abolie en 1966. La Bible a longtemps été interdite de lecture par les fidèles catholiques et la mise à l'Index "condamnait" aussi bien des ouvrages de théologie, que les romans de Victor Hugo ou d'Alexandre Dumas. L'œuvre de Maria Valtorta fut "condamnée" pour absence d'imprimatur[5].
B - La mise à l’Index | |
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Ne sont retenus ci-dessous que les personnalités ecclésiastiques liées de près à l'accueil initial de l'œuvre et celles de la société civile en lie, à l'époque, avec le Vatican.
3 - Diffusion de l'œuvre (à partir de 1963)
Devant le flux grandissant de la diffusion des œuvres de Maria Valtorta, les évêques d'Italie (1992) puis ceux de France (2020) demandent aux lecteurs de ne pas leur attribuer une foi divine à l'équivalent de la Bible. Ceux de l'Inde (1992) puis ceux de Chine (2007), par contre, en soulignent la puissance évangélisatrice. Ils sont rejoints par plusieurs prélats ou théologiens. Une dizaine de saints, ou en voie de l'être, déclarent avoir lu l'œuvre et, pour certains, en recommandent la lecture. À l'inverse, aucun saint n'a promu le contraire[6].
Le cardinal Ratzinger d'abord sur une grande réserve (1985), finit par en autoriser la diffusion après les avoir lues (1992).
Articles et documents
A - Les faits et les analyses | |
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B - Réactions et témoignages | |
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Les papes | Les saints ou en voie de l'être |
Les cardinaux, évêques et prélats | Les théologiens ou experts |
Notes et références
- ↑ Mystique : Spiritualité basée sur l’union intime de l'homme avec Dieu et faisant part, dans cette relation, au sentiment et à l’intuition.
- ↑ Une condamnation est toujours consignée dans les Actes du Saint-Siège (Acta Apostostolicae Sedis). Dans le cas de Maria Valtorta, le Magistère fait référence à deux mentions de ce recueil : la mise à l’Index de l’œuvre (1959) et l’acte abolissant cette procédure disciplinaire (1966).
- ↑ Dont l'italien.
- ↑ "Normes pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés".
- ↑ Osservatore Romano (06/01/1960) : "Bien que traitant exclusivement de sujets religieux, ces volumes n'ont pas le moindre "imprimatur", comme le requiert le Canon 1385, 1 n.2 C.I.C."
- ↑ Si on excepte St Jean XXIII au nom duquel la mise à l'Index a été prononcée. Mais il semble difficile de croire qu'il s'agissait d'un choix personnel du pape puisque les commentaires de l'Osservatore romano visait le futur cardinal Bea, un de ses hommes de confiance.